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Egypte: arrestation de 10 touristes accusés à tort de tourner un film pornographique

Blâmé par ses supérieurs pour son « inexpérience » qui a tourné à l’excès de zèle digne des méthodes radicales de la police des mœurs saoudiennes, un policier égyptien ne s’est vu décerner aucune médaille du mérite pour avoir arrêté 10 touristes dans la station balnéaire d’Hurghada, au risque de faire fuir une clientèle précieuse et de créer un incident diplomatique. 

Stoppés net dans leur activité de plongée sous-marine, activité phare de ce site très prisé au bord la mer Rouge, un groupe d’hommes et de femmes s’adonnaient à leur passion, tout en filmant la beauté des fonds sous-marins, lorsqu'ils ont été soudainement ramenés sur la terre ferme manu militari, accusés de tourner un film pornographique. 

Ce n’est qu’en fin de semaine que les infortunés touristes en provenance de Géorgie ont pu enfin recouvrer la liberté, après que les vérifications de leurs différentes vidéos les aient totalement blanchis de toute dépravation sexuelle. "Ces touristes étaient en train de plonger, afin de découvrir la faune et la flore aquatiques. L'agent de sécurité a mal évalué la situation en raison de son inexpérience", a déclaré un porte-parole du gouvernement, faisant officiellement amende honorable au nom du ministre du Tourisme,  selon les médias locaux.

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S’il y a une circonstance atténuante qui peut plaider en faveur de l’aveuglement du policier et de son empressement à éradiquer le mal là où il n’était pas, c’est bien l’ampleur nationale de la polémique qui n'a cessé d'enfler au sujet des sites pornographiques, éclipsant des sujets de société majeurs dans l’Egypte de l’après-Moubarak. Ainsi, en novembre 2012, l’ancien procureur général, Abdel-Meguid Mhamoud, adressait un courrier aux ministères des Télécommunications, de l’Information et de l’Intérieur, les sommant de condamner à l’écran noir les sites pornographiques sur le territoire national.

Pas plus tard que samedi dernier, le président égyptien en personne, Mohammed Mursi, était poursuivi en justice pour avoir omis, sciemment ou non, d’appliquer l’interdiction des sites pornographiques qui avait été exigée de lui l’année dernière.

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