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Drame dans la Manche : Maryam Nuri Mohammed Amin, la première victime identifiée

Son visage radieux des jours heureux, lors de ses fiançailles placées sous les meilleurs auspices, s’affiche actuellement dans la presse et fait le tour des réseaux sociaux. Mais c’est au terrible naufrage dans la Manche que le joli minois de la défunte Maryam Nuri Mohamed Amin doit d’être ainsi tristement dévoilé.

Désormais connu de tous, dans une Europe qui serait bien avisée de faire son examen de conscience, le visage irradiant de bonheur de cette jeune femme kurde, âgée de 24 ans, est malheureusement le premier à avoir été identifié parmi ses 26 autres compagnons d’infortune qui ont tous péri dans les flots, au large de Calais. 

Cinq jours après l’effroyable nuit glaciale du 24 novembre, où 17 hommes, sept femmes (dont une enceinte) et trois enfants ont connu une fin tragique, au cours d’une énième traversée du désespoir, l’histoire personnelle bouleversante de Maryam Nuri Mohamed Amin émerge à la surface, ne laissant personne indifférent. 

Comme tant d’autres migrants, cette jeune femme musulmane, originaire du nord de l’Irak, caressait le rêve de rallier les côtes anglaises. A deux reprises, elle tenta vainement de les atteindre par la voie légale. Son doux rêve de traverser la Manche pour rejoindre son futur époux, Mohammed Karzan, aura d’abord été contrarié par les atermoiements administratifs de l’ambassade britannique, avant de se heurter tragiquement au récif de la mort, par noyade. 

Anéanti par la disparition brutale de celle qui devait unir son destin au sien, et qui compte désormais parmi les nombreuses victimes d’une politique migratoire européenne aussi inefficace qu’inhumaine, Mohammed Karzan affronte, seul au Royaume-Uni, une cruelle réalité : il ne reverra jamais sa bien-aimée. 

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« J’étais en contact permanent avec ma future femme pendant la traversée. Je suivais son GPS en direct. Au bout de 4 heures, je pensais que son bateau était au milieu de la mer, et puis, subitement, tout contact avec elle a cessé », a-t-il relaté à la BBC, en frémissant d’effroi à l’évocation de l’horreur de ce qu’elle a vécu à ce moment précis. « Elle n’a plus jamais donné signe de vie, elle n’est jamais arrivée au Royaume-Uni, c’est tellement triste et injuste », a-t-il ajouté, totalement dévasté.

« Maryam était gentille, généreuse et humble. Elle se faisait une telle joie de retrouver son futur époux au Royaume-Uni. C’est terrible ! » a confié, en larmes, Imann Hassan, sa meilleure amie au micro de la BBC, avant de préciser d’une voix étranglée par l’émotion : « Elle voulait vivre une vie meilleure et pensait qu’elle pouvait le faire en Angleterre. Et maintenant, elle est morte. Personne ne mérite de mourir comme ça ».

Le père, debout, de Maryam Nuri Mohammed Amin

Vendredi soir dernier, dans le nord de l’Irak, entouré des siens et d’amis proches, Nuri Hamadamin, le père de la regrettée Maryam, a partagé son immense douleur et des souvenirs poignants de sa fille. 

Oscillant entre colère et chagrin, il s’est indigné à la face du monde contre l’Europe, brisant en quelques phrases le mythe de l’eldorado idéalisé, derrière lequel se cache le cimetière de centaines de migrants, au nombre desquels figure dorénavant son enfant : « Le monde entier parle de l’Europe comme d’un endroit calme, agréable, c’est ça le calme ? Près de 30 personnes meurent au milieu de la mer ? C’est un péché de faire subir ça à des êtres humains ».

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