Cruelle ironie du sort, dans l’Amérique passée sous pavillon nationaliste, n’est-il pas ubuesque que l’une de ses plus grandes championnes, médaillée aux derniers Jeux Olympiques de Rio, qui a porté haut ses couleurs sur la piste d’escrime où elle a fait mouche, soit retenue pendant deux longues heures par de très zélés douaniers, frappée de l’interdiction d’entrée dans son propre pays ?
On pourrait se gausser de cette mésaventure kafkaïenne survenue dans un aéroport de l’autre côté de l’Atlantique, si sa nature absurde n’avait laissé transparaître des aspects bien plus ténébreux et oppressants, à travers l’application rigoureuse, jusqu’à l’arbitraire, du décret anti-immigration signé par Trump avec une hâte malsaine…
Celle qui a eu droit à ce comité d’accueil pointilleux à l’extrême, pour ne pas dire franchement hostile, faisant les frais de l’islamophobie d’Etat érigée en système de gouvernance à Washington, n’est autre que Ibtihaj Muhammad, l’épéiste de talent entrée doublement dans l’histoire de l’Olympisme en tant que première athlète voilée à y participer et à s’y illustrer brillamment. En savoir plus