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Des “patrouilles chrétiennes” font régner la terreur à Londres

Réunie en cellule de crise, la police de Londres est plus que jamais sur les dents face à la montée en puissance d’activistes ultra-nationalistes qui sillonnent, à toute heure du jour et de la nuit, le quartier de l’East End, pour attiser les tensions raciales et bouter les musulmans hors de ce qu’ils considèrent être leur espace vital, et au-delà, du territoire national.

Affichant crânement leur logo et leur blason de « patrouilles chrétiennes », ces sinistres milices, chauffées à blanc par Paul Golding (photo ci-dessus), un ancien membre du parti britannique d’extrême-droite, BNP, reconverti en redoutable chef de gang qui n’a de chrétien que ses sombres calculs politiciens, soufflent sur les braises d’une guerre de religion bien anachronique, à l’image de leur dernière trouvaille sortie de leur esprit maléfique : une campagne d’autodéfense très offensive, qui dégoupille ses tracts haineux comme autant de grenades explosives, dans un quartier qu’ils prennent pour leur fief mais aussi pour leur champ de bataille.

"Si vous voulez vivre ici, vous respectez nos règles", hurle sur tous les toits Paul Golding, un croisé anti-islam qui se moque du monde, adepte du « faites ce que je dis et pas ce que je fais », dont les prétendues valeurs chrétiennes et le respect de la loi ne l’ont guère étouffé pour être placé en liberté sous caution après avoir harcelé un prédicateur musulman.  

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Des voix s’élèvent au-dessus des slogans acrimonieux scandés par des hordes néofascisantes galvanisées,  dont celle du porte-parole de la mosquée d’East London, profondément « choqué » par la dangerosité de ce groupuscule qualifié de « néo-nazi », alors qu’un film à la gloire de leurs hauts faits d’armes, au titre menaçant « Nous sommes la résistance britannique », les montrant avides d'en découdre, mais aussi buvant et fumant devant les mosquées, a immortalisé leurs provocations incendiaires.

Dilowar Khan, directeur exécutif du Centre islamique de Londres, se veut néanmoins confiant quant à l'avenir, rassuré par l’indignation partagée par les autorités et les témoignages de solidarité qui affluent : "Ils ont redoublé d’agressivité pour intimider, diaboliser et marginaliser notre communauté. Cependant, nous nous sentons quelque peu rassurés, grâce au soutien sans faille de nos partenaires de la communauté. Nous ne laisserons pas ceux qui ne connaissent que la haine saper nos merveilleuses relations communautaires et interreligieuses", a-t-il confié. Un credo que l’évêque de Stepney a repris à son compte, en enfonçant le clou : "Il n'y a pas de place, ici, en Grande-Bretagne, pour des patrouilles d'autodéfense, chrétiennes ou de toute autre foi."

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