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Des mosquées réservées aux femmes, une spécificité chinoise très appréciée

L’islam illumine les cœurs sous toutes les latitudes jusqu’en Chine, où une spécificité, considérée comme un précieux privilège, est particulièrement appréciée par la gent féminine musulmane et fait largement consensus : se recueillir dans des mosquées réservées aux femmes.

Cette particularité qui constitue une opportunité unique pour les musulmanes d’approfondir leur connaissance religieuse et de s’imprégner pleinement de la beauté des lieux, suscite l’enthousiasme de 7 à 77 ans, et même au-delà, à l’image d’une sémillante octogénaire qui confiait au quotidien China Daily le 20 novembre dernier : « C’est une bénédiction d’avoir une mosquée que je peux visiter, peu de femmes musulmanes peuvent jouir d’un tel privilège ».

Au cours des 20 dernières années, la vieille dame issue du groupe ethnique Hui a fréquenté avec assiduité la mosquée Lulan, la première du genre, qui est sortie de terre en 1956 sous l’impulsion de véritables pionnières de l’islam, qui voyaient déjà loin pour leurs coreligionnaires.

Des prières sont dirigées par un imam et diffusées à travers un haut-parleur, l'entretien du lieu de culte et de la salle dédiée à l''enseignement étant confié aux croyantes, qui se disent fières d’être en mesure de le faire en y apportant un soin particulier. 

La mosquée est financée uniquement par les dons des fidèles et des visiteurs féminins : "Nous recevons environ 2.000 à 3.000 yuans (321 $ à 481 $) par mois," a déclaré l’imam Tao Jinling, la liste des donateurs à l’appui, tout en précisant que 20 à 30 fidèles s'y rendent tous les jours, un nombre qui s'élève à 150 lors de la prière du vendredi Juma.

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En général, pendant les prières musulmanes, les femmes ne peuvent pas conduire les hommes, mais en revanche elles sont habilitées à le faire en présence de leurs coreligionnaires féminines, ce qui est le cas en Chine dans ces mosquées exclusivement destinées aux femmes.

Les musulmans chinois ne tarissent pas d’éloges à l’égard de cette éclosion de mosquées faites par et pour les femmes, percevant les bienfaits qui rejaillissent sur leur éducation. "Seule la Chine disposent de mosquées féminines, mais ce n'est pas une pratique courante chez les musulmans chinois", a souligné Jin Rubin, secrétaire général de l'Association islamique de Chine, en ajoutant : "Mais une chose est sûre, c'est que les mosquées féminines peuvent leur fournir un meilleur niveau d'éducation, que l'Islam encourage fortement."

Wang Yuming, directeur de la mosquée de Xihu à Lanzhou, qui gère également une école pour les femmes, abonde dans ce sens : "Les musulmans se soucient de l'éducation des  femmes parce qu'à nos yeux elles sont le phare de la famille, leur influence contribue à la stabilité de notre société", a-t-il indiqué à China Daily.

"En plus d'enseigner le Coran et l'Islam aux femmes musulmanes de tous âges, nous dispensons également des cours basiques de mathématiques, et les incitons à établir un vrai dialogue avec leurs enfants, sans sujet tabou, comme la drogue par exemple", a précisé ce dernier, avant de conclure en faisant de l'accès à la connaissance pour toutes les musulmanes une priorité : "Les musulmanes méritent d’accéder à un bon niveau d'éducation, et la mosquée s’impose comme le lieu idéal pour élargir leur horizon intellectuel et religieux."

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