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Des jeunes musulmans britanniques lancent une campagne en faveur du don de sang

Le vent mauvais de l’islamophobie, même soufflant par violentes rafales comme c’est le cas depuis le meurtre du soldat Lee Rigby, ne les ferait pour rien au monde dévier de leur noble mission, des jeunes musulmans britanniques débordent d’entrain et d’imagination pour promouvoir une campagne de sensibilisation au don de sang.

En ce vendredi 14 juin qui célèbre la 10ème édition de la Journée mondiale des donneurs de sang, un groupe d’étudiants musulmans s’apprêtent, enthousiastes, à se répartir dans cinq mosquées de Londres pour éveiller les consciences sur ce geste bénévole, volontaire, et anonyme, aux valeurs profondément éthiques, mais qui pâtit  d’un a priori négatif très ancré dans les esprits, à savoir que « le don du sang n’est pas acceptable dans l’islam », comme l’a déploré Sarah Ibrahim, la chef de projet de ce programme, interrogée par la BBC.

"Un bon nombre de musulmans pensent que le don de sang n'est pas acceptable dans l'Islam. C'est un grand malentendu. Mais je pense que notre principal problème est que nous nous concentrons sur d'autres choses", a-t-elle déclaré, ajoutant : "En tant que communauté, nous sommes très charitables, mais il n'y a tout simplement pas beaucoup de sensibilisation sur cette question", analyse-t-elle.

"Dans un pays diversifié, il est important que notre base de donneurs de sang soit aussi diversifiée", a indiqué, pour sa part, Théo Clark, responsable de NHS Blood et Transplant, l’autorité sanitaire chargée d’assurer un approvisionnement sûr et fiable du sang Outre-Manche, en précisant que le service national de la santé a besoin de 7000 dons volontaires de sang par jour, alors que seulement 4% de la population admissible sont des donneurs de sang actifs.

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"Souvent, les musulmans ne sont pas conscients de la nécessité de donner du sang avant d’être confrontés eux-mêmes à ce besoin, à travers la maladie ou un accident d’un être cher", explique le Dr Dina Saleh, un médecin stagiaire, membre actif de la campagne d’information.

Ula Sakr, une jeune mère de famille, originaire du Liban, faisait partie de ceux-là et reconnaît humblement avoir toujours été très réticente à l’idée de donner son sang, jusqu’au jour où au cours de sa grossesse très difficile, qui a impliqué une césarienne, déclenchant une hémorragie, elle a dû la vie sauve à une transfusion sanguine.  "J'ai perdu quatre litres de sang. Si on ne m’avait pas transfusé le sang de quelqu'un d'autre, je ne serais pas vivante aujourd'hui. Ma reconnaissance est infinie envers le donneur inconnu qui a fait cette démarche, si belle et utile", a-t-elle confié, en assurant enseigner à ses deux petites filles l’importance du don de sang.

Chez les jeunes militants musulmans du don de sang, l’optimisme prévaut plus jamais, d’autant plus que d’autres mosquées, en dehors de la capitale londonienne, ont été sensibles à leur démarche et veulent s’impliquer à leur tour. Les cœurs sont gonflés d’espoir à la perspective que la petite campagne musulmane de sensibilisation devienne grande et essaime, l’année prochaine, au niveau national. 

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