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Dès demain, l’abattoir de Bailleul vivra au rythme de l’Aïd el Kébir

À chaque religion, sa fête… et ses plats : alors que les chrétiens se délecteront d’un chapon à Noël, les musulmans reproduiront dès demain le sacrifice d’Abraham avec un mouton. Nombreux sont ceux qui viendront s’achalander à Bailleul, auprès de la société ovine Flandre Artois, l’un des trois abattoirs agréés du département. Le lieu connaîtra, comme chaque année, une affluence record de particuliers.

Si l’Aid el Kébir ne débute que demain, Christophe Ryckewaert, à la tête de l’abattoir bailleulois, est sur le pont depuis trois semaines. Chaque client, généralement métropolitain, a déjà passé commande et réglé l’agneau qu’il a choisi dans le cheptel du gérant, mais qui ne sera sacrifié qu’à partir de demain. Avantage du dispositif, requérant deux fois plus d’employés que le reste de l’année : « La sécurité. Et puis on attend tellement de monde, c’est beaucoup plus pratique. » Effectivement, les voitures risquent de défiler devant le bâtiment de la rue Philippe-Van-Thiegem : en trois jours, quelque 1 200 agneaux y seront sacrifiés en l’honneur du prophète, dans des conditions strictes de rite et d’hygiène. Car l’agneau doit être halal, soit égorgé au nom de Dieu. Pour ce faire, le geste de la saignée sera effectué par des sacrificateurs agréés par la mosquée de Paris, qui prendront soin de respecter les règles du rituel de l’Islam (lire ci-dessous).

L’Aid el Kébir constitue-t-il une part importante de l’activité de l’abattoir ? « Non, répond sans ambages Christophe Ryckewaert. Notre volume annuel étant de 40 000 agneaux, les ventes à l’occasion de cette fête ne représentent pas plus de 3 % de notre chiffre d’affaires. » Et la fermeture récente de l’abattoir de Dunkerque ne change rien à la donne. Car seuls une trentaine d’agneaux sacrifiés sur le littoral l’an dernier, sur quelque neuf cents, étaient destinés aux particuliers.

Voilà bien la spécificité de l’Aïd el Kébir pour l’abattoir bailleulois : pendant les trois jours de fête, il sera exclusivement ouvert aux particuliers, comme voulu par la préfecture. Objectif : limiter l’abattage clandestin, source potentielle de problèmes sanitaires. Dès lors, l’abattoir de Bailleul présente un caractère d’« utilité publique, précise Christophe Ryckewaert. Malgré tout, les trois abattoirs agréés dans le Nord semblent bien insuffisants au regard de la demande. Ce n’est pas pour rien que la sous-préfecture a prévu des bennes dans différents quartiers du dunkerquois », insiste le gérant. Selon lui, cent à deux cents agneaux sont sacrifiés clandestinement chaque semaine dans le Nord.

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PAR PERRINE DIÉVAL

http://www.lavoixdunord.fr

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