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Des attaques en série ont vandalisé plusieurs mosquées et commerces de Dunkerque

A Dunkerque, la fin de la célébration du Ramadan semble avoir sonné le glas d’une trêve éphémère envers les édifices cultuels et autres commerces musulmans, souillés à maintes reprises par des jets d’urine, des têtes de porc et des détritus provenant de poubelles renversées, les hostilités repartant de plus belle dès la semaine dernière, à la consternation générale.

Omar Bouzid, le président du Conseil de l’islam, ne s’attendait pas à sortir de cette parenthèse spirituelle sacrée aussi brutalement, découvrant, effaré, l’ampleur des dégradations commises simultanément sur plusieurs mosquées, une boucherie halal, un salon de thé et un restaurant, selon un mode opératoire désormais immuable, à l’exception du nombre d’attaques ciblées qui en a fait une opération commando d’envergure, tristement unique dans les annales locales.

"On m’a appelé jeudi soir pour me signaler les premiers actes à la mosquée rue de l’Industrie à Dunkerque. Je me suis renseigné pour savoir s’il y avait eu d’autres actes et on m’a signalé que la mosquée de Saint-Pol-sur-Mer ainsi que des commerces avaient aussi été visés", a relaté Omar Bouzid qui était loin d’imaginer, en constatant les premiers dégâts, ce qui allait suivre. "J’ai appris que la mosquée rue de Calais,  à Dunkerque, avait à son tour été touchée, ainsi que la mosquée de Petite-Synthe. À chaque fois les serrures ont été bloquées avec de la glue", a-t-il poursuivi, indigné.

 "Je suis venu travailler jeudi soir et j’ai trouvé la porte fermée, avec de la colle dans la serrure", a confié à la presse locale Ilyas Belili, le patron très choqué du restaurant  l’Orient Express qui, à peine installé il y a un an de cela, subissait déjà les assauts d’un vandalisme sauvage et foncièrement anti-musulmans, tout comme, avant lui, le propriétaire de la boucherie halal l’Etoile du Nord qui n'a pas fait mystère de son exaspération mêlée d’inquiétude.

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"Ce n’est pas la première fois que ça arrive. Ils ont mis de la colle dans la porte et des excréments devant. On a pu passer par la porte arrière de la boucherie pour rentrer, mais on n’a pas encore changé la serrure", a raconté ce dernier, en évoquant l’extrême difficulté de porter plainte tant la honte l’envahit.  Une honte irrépressible qu'il n'est pas le seul à ressentir et qui réfrène la volonté légitime de se tourner vers la police, à l’image de son confrère, Yassine Achouri. "J’ai été cambriolé il y a une semaine, mais  j’ai eu honte de retourner porter plainte", a indiqué, en brisant la loi du silence, ce gérant d’un salon de thé ouvert l'an passé, à Saint-Pol-sur-Mer, avant de renchérir : "C’est sûr que ça nous inquiète. On ne se sent pas en sécurité. Ça fait peur d’investir ici". 

Convaincu du caractère islamophobe de ces actes odieux, Omar Bouzid a immédiatement alerté les autorités qui ont diligenté une enquête, tout en recommandant la plus grande vigilance à ses coreligionnaires. "S’il n’y avait qu’une seule dégradation, on pourrait prendre ça pour un acte isolé, mais là, ça ne fait pas de doute selon moi au vu des lieux visés", a-t-il déclaré, ajoutant à l'heure où l'idée de recourir à la vidéosurveillance fait son chemin dans les esprits :  "Chaque lieu s’organise avec ses moyens. On essaiera de se réunir prochainement pour en parler plus en détail". 

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