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Dans toute l’Amérique, les églises ont lu les paroles du Coran

Aux Etats-Unis, si les médias regorgent d’articles sur l’islamophobie, la plupart des Américains respectent la diversité religieuse. C’est pourquoi le dimanche 26 juin des milliers de gens, dans toute l’Amérique, se sont rencontrés dans des dizaines d’églises et autres lieux de culte. Les fidèles ne se sont pas réunis que pour lire les écritures chrétiennes. De l’Alabama à l’Alaska, de la Californie à New York, les fidèles ont aussi entendu la parole des textes sacrés juifs et musulmans, rabbins et imams se joignant aux pasteurs dans cet événement dénommé Foi partagée.

Projet commun de Human Rights First et d’Interfaith Alliance, Foi partagée a réuni les Américains pour s’élever contre les préjugés et les clichés antimusulmans qui sévissent depuis quelques années dans notre pays, à grand renfort d’idées reçues, de méfiance, voire parfois de violence.

Si je vivais dans un pays en majorité musulman, je croirais peut-être que les États-Unis sont peuplés de gens qui brûlent le Coran, qui diabolisent l’islam et qui croient que tous les musulmans sont des suppôts du radicalisme et du terrorisme. Pour l’observateur distrait, la fièvre anti-islamique qui s’est déchaînée ces temps derniers semblerait confirmer cette interprétation, mais la vérité est plus complexe. 



Les Etats-Unis ont sans doute connu ces derniers temps une vague inquiétante de violence, de discrimination et de discours antimusulmans, doublée d’une ignorance généralisée de l’islam. Nous avons vu brûler des Corans, attaquer des gens parce qu’il étaient musulmans, exploser une bombe artisanale dans un centre islamique de Floride et, partout, se multiplier les signalisations de discriminations contre des musulmans sur les lieux de travail et dans les écoles. 



Mais ces incidents, qui ont fait la une de tous les journaux, ne représentent pas l’opinion de tous ces Américains qui respectent la liberté de conscience et la diversité confessionnelle que nous assure la liberté. Effectivement, un sondage du Public Religion Research Institute a montré que, pour plus de 60 % des Américains, les musulmans constituent une partie importante de la communauté religieuse américaine, opinion largement partagée sans distinction d’appartenance politique et religieuse. Un rapport du Southern Poverty Law Center révélait il y a peu que l’essentiel des manifestations de haine dirigées contre des musulmans sont suscitées par un groupe de militants et de médias peu nombreux mais influent. 



Trop souvent, le débat sur le rôle de l’islam et des musulmans dans la vie américaine dégénère en stéréotypes et manifestations de haine. Si rien n’est fait pour s’y opposer, c’est tout le respect de la liberté religieuse pour tous les Américains, la force morale de notre nation, qui sont en jeu.

Et cette crainte va au-delà de nos frontières. À tort ou à raison, la façon dont nous traitons les musulmans chez nous a une incidence considérable sur la façon dont on nous juge à l’étranger ainsi que sur notre politique de défense des droits de l’homme.

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Il est indispensable que la communauté internationale s’unisse pour créer des gouvernements sensibles aux libertés fondamentales, garantissant l’égalité de droits à toutes les minorités, protégeant la liberté confessionnelle et permettant la liberté de parole et de réunion. Dans ce domaine, les Etats-Unis peuvent et doivent jouer un rôle de premier plan.

Il faut donc reconnaître que ce qui se passe aux Etats-Unis — comment les Américains protègent les droits de la personne et les libertés confessionnelles, comment ils gèrent les problèmes de sécurité afférents à la communauté musulmane — a une influence directe sur la façon dont l’opinion publique mondiale perçoit l’engagement du peuple américain envers la démocratie. Un message de respect diffusé par les mouvements religieux de toutes tendances, un message qui affirme que l’islamophobie n’est qu’un phénomène épisodique dans l’histoire américaine confirmera la réalité de cet engagement aux yeux du plus grand nombre. 



Tout en poursuivant cet effort, mes collègues et moi-même ne nous aveuglons pas naïvement, refusant de reconnaître que la société américaine pourrait se fracturer selon des lignes religieuses. Les musulmans ne sont d’ailleurs pas les seuls à faire les frais des idées toutes faites et de la haine. Dans le cadre des activités de Faith Shared, notre message est clair et constant : malgré les difficultés, la seule voie possible est celle du respect.

Tous ces problèmes ne disparaîtront pas en un jour. Le 26 juin, pourtant, des Américains dans tout le pays ont prouvé que nous respectons la diversité religieuse et que nous refusons la diabolisation d’une religion quelconque. L’Amérique n’est pas le pays de quelques illuminés qui brûlent le Coran et poussent à la haine de l’autre, mais celui de tous ceux qui chérissent les principes de liberté, de tolérance et de pluralisme religieux.



En partenariat avec le CGNews

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