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“Dans le Coran, il n’est nullement question du califat comme système de gouvernement“ (www.lemonde.fr)

The holy Quran Book of Muslims

Autorité suprême de l’islam pendant des siècles, le califat fut aboli en 1924 par la Turquie républicaine. Cette institution que les fondamentalistes rêvent de restaurer n’est pas consubstantielle à la religion musulmane, relève le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne.

A la fin de la première guerre mondiale, la victoire militaire des forces de l’Entente fut parachevée par les traités sanctionnant les nations vaincues. Celui de Versailles, en 1919, infligea d’humiliantes punitions à l’Allemagne tandis que celui de Sèvres, en 1920, signa le projet de dépecer le califat ottoman qui s’était allié au Reich, en Europe et hors du continent. Les pays de l’Entente détachèrent ainsi les nationalismes arabes au Moyen-Orient et au Maghreb de la tutelle califale turque.

A la même période, en Inde sous domination britannique, se développa un puissant nationalisme musulman qui prit la forme d’un « mouvement pour le califat » (le khilafat movement) soutenu par Gandhi. En 1920, ce mouvement publia un Manifeste du califat qui exigeait de la Grande-Bretagne qu’elle protégeât le califat et lança un appel à la mobilisation de l’importante communauté musulmane indienne pour sa défense. Cette mobilisation portait le message qu’un califat n’était pas seulement un gouvernement, mais aussi et d’abord une institution religieuse consubstantielle à l’islam même. Est-ce le cas ?

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Le message de l’Assemblée nationale turque

Ironie de l’histoire : c’est la Turquie elle-même qui, de facto, répondit « non » à cette question. La guerre et la révolution conduites par Mustafa Kemal ont abouti d’une part à un nouveau traité − celui de Lausanne en 1923, plus avantageux pour la Turquie −, et d’autre part à la proclamation de la République et à l’abolition du califat ottoman. En effet, après que la nouvelle République eut d’abord réaffirmé ce que le mouvement indien avait tenu pour un dogme – à savoir que le califat en islam était un lien sacré entre les musulmans –, la Grande Assemblée nationale turque, en abolissant le califat le 3 mars 1924, envoya au monde musulman le message suivant : de jure, le califat n’est pas consubstantiel à l’islam et les sociétés musulmanes, dans leur diversité, ont aujourd’hui la responsabilité de construire les institutions politiques modernes qui traduiront au mieux les aspirations des peuples.

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Un commentaire

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  1. C’est la morale qui fait que les gens vivent ensembles, quelques soient leur diversité, religion, race.
    Qui a fait de cette morale, une variable fonction du temps ?

    Je dois reconnaître, du point de vue historique, l’athéisme n’avait aucune place chez les musulmans.

    Proclamation de la République et abolition du califat n’est pas une solution. La politique, dans l’islam veut dire l’art de prendre les choses avec douceur.

    Meme, pour les gens non instruits, quand on dit à un enfant de faire attention, pour ne pas casser une chose
    fragile, on lui dit attention prend la chose avec politique, et l’enfant comprend vite le sens.

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