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Crèche Baby Loup : la Cour d’appel de Paris confirme le licenciement de la salariée voilée

L’affaire a fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis cinq ans, braquant les projecteurs sur la ville de Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, et sur une salariée voilée, Fatima Afif, sous la pression de notre élite bien-pensante et des incontournables féministes indignées sur commande (Elisabeth Badinter, Elisabeth Lévy, Caroline Fourest, Jeannette Bougrab et récemment Caroline Eliacheff…) qui étaient aux premières loges pour condamner au bûcher une employée un peu trop visible, la Crèche Baby Loup vient de connaître un énième revirement juridique, ce mercredi 27 novembre.

Après avoir largement résonné hors et dans le prétoire, les cris d’orfraie des habituels directeurs de conscience de la République laïque ont donc porté, puisque la Cour d’appel de Paris a désavoué le jugement de la Cour de cassation du 19 mars 2013, qui avait annulé celui rendu par la cour de Versailles, estimant que ce limogeage constituait « une discrimination en raison des convictions religieuses » de l'ex-salariée, pour confirmer le licenciement pour « faute grave » de Fatima Afif.

L'arrêt de la Cour de cassation, impensable pour les Cassandre du parisianisme, les avait fait sortir de leurs gonds, au point que François Hollande, le président peu téméraire du changement dans la continuité, s'était prononcé en faveur de l'extension du principe de laïcité dans une crèche privée recevant un financement public. Il avait alors demandé à l'Observatoire de la laïcité, fraîchement mis en place, «des propositions» sur l'encadrement de la laïcité dans les structures accueillant des enfants. Mais, le 26 septembre la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) rétorquait qu' «il n'y a ni pertinence, ni utilité à légiférer aujourd'hui».

Le 17 octobre dernier, la cour d'appel de Paris s'était penchée sur ce dossier brûlant, et sans grande surprise,  le procureur général de Paris recommandait à la cour de se rebeller contre l'arrêt de la Cour de cassation, arguant que l'intérêt de l'enfant primait sur la liberté religieuse.

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Devenue emblématique de l’insidieux débat sur la laïcité, monté en épingle par les fervents artisans de la diabolisation de l’islam et du port du voile, l’affaire de la Crèche Baby Loup trouve là un épilogue judiciaire susceptible toutefois de rebondir, si l’on en croit l’avocat de Fatima Afif qui assurait, avant de faire face à la justice, que sa cliente ne s’avouerait pas vaincue sans livrer un ultime combat. 

Elle « ne renoncera pas », déclarait ce dernier, en expliquant que Fatima Afif ferait  « probablement » un nouveau pourvoi, qui serait cette fois examiné par la Cour de cassation en formation plénière. « J'irai jusqu'à la Cour européenne [des droits de l'homme] s'il le faut », s'est exclamée cette dernière dans les colonnes du Nouvel Observateur, en se défendant d'être « le porte-étendard d'aucune cause, [et] demande[r] seulement la justice »

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