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Coup d’Etat en Egypte : un mal pour un bien ?

« Il se peut que vous détestiez quelque chose alors que c’est un bien pour vous »

(Verset 216 de la sourate 2 Al Baqara)

Même s’il ne nous a pas encore livré tous ses secrets, le coup d’Etat militaire qui a renversé le président élu Mohammed Morsi apparaît de plus en plus clairement comme une réaction de l’ancien régime avec des complicités régionales et internationales avérées. La grande démonstration populaire du 30 juin qui a pu un moment faire illusion apparaît aujourd’hui comme une grossière mise en scène depuis qu’un des maîtres d’œuvre du coup d’Etat, le milliardaire corrompu Naguib Sawiris, a avoué son forfait en se vantant d’avoir mis à la disposition des jeunes du mouvement « Tamarrud » ses moyens financiers, ses infrastructures et ses médias comme l’a rapporté le New York Times du 10 juillet.

Certes, en Egypte, l’heure est à la résistance pacifique pour le rétablissement de la légalité constitutionnelle et de la démocratie. Ailleurs, l’heure est à la solidarité agissante avec le peuple égyptien en lutte pour ses droits démocratiques légitimes bafoués. Mais le rappel de ces exigences ne doit pas nous interdire la réflexion surtout durant ce mois de Ramadan propice à la méditation. Pour tirer tous les enseignements de cette douloureuse expérience dans l’histoire contemporaine des peuples musulmans. Et pour que de cet échec momentané sortent de nouvelles volontés plus fortes et plus intelligentes capables de relever les nombreux défis posés par une difficile transition démocratique dans un contexte local, régional et international des plus défavorables et face à des adversaires dotés de ressources matérielles et symboliques inimaginables.

Le coup d’Etat du 30 juin interpelle gravement la conscience musulmane contemporaine. Que les piliers institutionnels de l’ancien régime- l’armée, la police, le Justice et les médias- ainsi que les groupes sociaux intéressés par le système économique et social corrompu qui prédominait sous Moubarak se soient mobilisés pour renverser le président Morsi dans le but de sauver leurs privilèges est un fait tout à fait compréhensible.

Que l’establishment israélien et ses lobbies dans le monde aient cru qu’il est de leur intérêt de souhaiter l’échec et la chute du gouvernement islamiste égyptien, nous pouvons aussi le comprendre. Même si le gouvernement islamiste a pourtant su gérer sa difficile relation avec le voisin israélien avec prudence et intelligence, il a montré des signes qui ne trompent pas sur sa volonté de s’élever progressivement au niveau des exigences et des devoirs historiques de l’Egypte dans son environnement géopolitique régional au premier rang desquels il faut compter l’attachement diplomatique et politique à la juste cause du peuple palestinien. Ce n’est pas un hasard si la première action diplomatique du président Morsi a été la réouverture du terminal de Rafah. Ce n’est pas non plus un hasard si la première action diplomatique de la junte militaire égyptienne a été la fermeture de ce même terminal.

Si on peut parfaitement comprendre la position des partisans de l’ancien régime de Moubarak et des dirigeants de l’Etat hébreu, comment peut-on expliquer la complicité plus ou moins avouée de la plupart des puissances internationales et régionales ?

Ressorts islamophobes et racistes

La complaisance politique et médiatique internationale qui a entouré le coup d’Etat militaire égyptien a permis de dévoiler au grand jour la profondeur des sentiments islamophobes qui continuent de guider les élites et les opinions publiques de ces pays. Les principes démocratiques sont sacrés mais on aurait tort de les appliquer aux islamistes dans la mesure où dans son essence, l’ « islam politique » serait incompatible voire hostile à la démocratie. On déterre le vieux slogan des jacobins de la Révolution française « Pas de liberté aux ennemis de la liberté » et on l’applique de manière dogmatique à un contexte foncièrement différent pour faire passer une politique contre-révolutionnaire.

Ces sentiments islamophobes laissent parfois transparaître un racisme viscéral des plus crapuleux. Si on suit jusqu’au bout certains analystes français, la démocratie est bonne pour les peuples « civilisés » d’Occident mais pas pour les peuple arabes « arriérés » qui ne comprennent que le langage du bâton. Les vieux poncifs de l’ethnologie coloniale sont mobilisés à l’occasion pour justifier l’injustifiable. La spoliation de la victoire électorale des islamistes n’en est pas une puisque par nature le vote islamiste est suspecté d’être un vote irrégulier. Dans cette rhétorique raciste et paternaliste, quand le peuple vote pour les islamistes, il est toujours censé avoir été abusé dans sa crédulité par des démagogues qui lui auraient promis le paradis. Heureusement qu’il y a une armée qui veille au rétablissement de la Démocratie. Une Démocratie qui, à force d’être imposée d’en haut à un peuple immature, n’est pas loin de spolier finalement Dieu de sa majestueuse Transcendance après avoir spolié le Peuple de sa volonté immanente.

Peut-être que sans ce hideux coup d’Etat, nous n’aurions pas mesuré toute la profondeur des sentiments islamophobes qui animent les puissants de ce monde et leurs relais médiatiques. Pour abjects qu’ils soient, les sentiments islamophobes et racistes qui habitent une partie des élites intellectuelles et politiques occidentales ne doivent pas nous étonner ni nous impressionner outre mesure. Mais nous n’insisterons jamais assez sur la nécessité
de réfléchir à un programme sérieux en vue de comprendre tous leurs ressorts sociaux, psychologiques et intellectuels afin de mieux les combattre.

Au demeurant, il s’en faut de beaucoup pour que ce néo-racisme social qui vise le petit peuple musulman soit réservé seulement aux élites et classes moyennes des pays occidentaux puisqu’il n’épargne guère les pseudo-élites sociales des pays musulmans qui doivent leur statut hybride à la conjonction entre un héritage colonial mal-assumé et un capitalisme dépendant dans lequel l’inflation consumériste rivalise avec l’indigence intellectuelle et le vide spirituel. Les campagnes haineuses de cette classe sociale bâtarde, relayées par des médias aux ordres, contre une partie importante de la population égyptienne dont le seul crime est de refuser un modèle de société qui lui est imposé par la force, rappellent au détail près les appels au meurtre lancé par son homologue algérienne au lendemain du coup d’Etat du 11 janvier 1992 en vue de sauver ce que ses porte-parole attitrés appelaient « l’Algérie utile » contre le « péril vert » que les « masses » ont failli porter au pouvoir.

Le salafisme wahhabite à l’épreuve

Pour cette lumpen-intelligentsia débile, alliée à la bourgeoisie compradore et à la bureaucratie civile et militaire, dont les cheveux s’hérissent dès qu’on prononce le mot islam, l’argent en provenance des pétromonarchies du Golfe, qui ont pourtant fait de l’islam wahhabite un fonds de commerce politique et diplomatique bien commode, est le bienvenu. Affairistes, banquiers et généraux, hommes politiques et journalistes, faux artistes et vraies prostituées, attendent avec impatience les premiers émoluments des cheikhs du Golfe qui leur ont promis la bagatelle de 12 milliards de dollars.

Le rôle joué par les pétromonarchies du Golfe et à leur tête le régime wahhabite saoudien dans le coup d’Etat contre-révolutionnaire égyptien constitue un séisme idéologique et politique dont l’onde de choc dépassera sans aucun doute les frontières de l’Egypte. La rhétorique pseudo-religieuse qui sert d’instrument de légitimation politique à ces régimes archaïques et autoritaires ne sortira pas indemne de cette douloureuse expérience.

De la même manière, la rhétorique patriotarde et faussement républicaine des régimes militaro-policiers arabes qui utilisent l’épouvantail de l’ingérence des pétromonarchies du Golfe pour diaboliser toute opposition islamiste qu’ils accusent à tort et à travers d’être l’instrument de l’expansionnisme wahhabite, risque de voler en éclats quand les opinions publiques arabes vont découvrir que le fait de soutenir certains mouvements « salafistes » dociles n’empêche pas visiblement l’Arabie saoudite et ses alliés du Golfe de parier en même temps sur les libéraux, les nationalistes et même les progressistes comme les « nassériens de gauche » contre la seule force qu’elles redoutent vraiment : les Frères Musulmans.

Les généraux félons et leurs maîtres d’œuvre de la bourgeoisie compradore ne sont pas pas seulement redevables au riche royaume wahhabite pour sa coopération sonnante et trébuchante. Ils devraient également remercier les salafistes du parti Al Nour qui ont donné au coup d’Etat une caution « islamiste ». Plus que tout autre, ce dernier fait devrait faire réfléchir les Frères Musulmans et tous les islamistes dans le monde arabe.

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Vu sous un certain angle, la « trahison » des salafistes du parti Al Nour est un mal pour un bien. Souvenons-nous comment les salafistes du parti Al Nour ont jeté l’anathème sur le président Morsi qu’ils ont accusé de pactiser avec les « diables » chiites au lendemain de son voyage en Iran. Aujourd’hui, ces mêmes salafistes acceptent sans aucune gêne de participer aux combines d’un pouvoir issu d’un coup militaire, qui a été accueilli avec un grand soulagement par le gouvernement israélien et dont la première action diplomatique fut de fermer le terminal de Rafah au risque d’asphyxier la population de Gaza.

Bien entendu, le parti Al Nour ne représente pas tous les salafistes d’Egypte et du monde musulman. Parmi les salafistes d’Egypte et d’ailleurs, il y en a qui se sont élevés au-dessus des querelles partisanes en exprimant leur refus du coup d’Etat militaire. Mais le fait que le plus grand parti salafiste du pays se soit laissé entraîner dans une position aussi honteuse devrait pousser les musulmans à plus de discernement dans la mesure où une rhétorique religieuse peut en cacher une autre et qu’au nom de la religion, des puissances d’argent et de pouvoir cherchent à les embrigader en vue de les détourner de la révolution contre l’ordre établi.

S’il y a une leçon terrible à tirer de ce coup d’Etat c’est bien l’erreur de jugement commise par la président Morsi quand il a décidé de nommer le général Abdelfattah Al Sissi à la tête du ministère de la défense en croyant que sa piété apparente ( le général Al Sissi est présenté comme un homme pieux et son épouse porterait même le niqab) le prémunirait contre la trahison politique comme si la torture et le meurtre n’étaient pas pratiquées dans le royaume wahhabite et dans d’autres pays musulmans qui érigent la « piété » hypocrite en instrument de contrôle social et comme si parmi les psychopathes qui sévissent dans les régimes autoritaires arabes il n’y avait pas des hommes « pratiquants et pieux »

Une fois de plus, ce coup d’Etat égyptien est venu à point nommé pour ouvrir les yeux des musulmans, et ils sont hélas nombreux, qui confondent religiosité et bigoterie et qui croient que la piété apparente et hypocrite les dispense de leurs devoirs humains à l’égard de leurs semblables, de la collectivité ou de la nature. A cause de cette confusion, des erreurs mortelles en politique sont co
mmises et des milliers d’innocents en paient le prix. Pourtant, la tradition islamique bien comprise s’est hissée dans son âge d’or à un niveau d’interprétation théologique qui distingue fort justement entre les droits de Dieu et les droits de l’Homme pour garantir qu’aucun abus contre les personnes ou la collectivité ne saurait être justifié ni excusé au motif qu’il est commis par un acteur « pieux ». C’est cette tradition que les musulmans sont invités à redécouvrir et à renouveler grâce aux acquis scientifiques modernes pour rencontrer les exigences de leur temps.

Le danger de la radicalisation et du « clash des civilisations »

La trahison du parti salafiste et de ses argentiers wahhabites devrait également pousser les Frères Musulmans à approfondir le processus idéologique et politique qu’ils ont eu le courage d’initier durant leur longue et cruelle traversée des années de clandestinité quand ils ont pris leur distance avec leur ancien programme théocratique et qu’ils ont commencé à élaborer une nouvelle ligne politique fondée sur l’adhésion sincère aux principes fondamentaux de l’Etat civil, démocratique et moderne.

Malheureusement, cette évolution n’est pas à l’abri de reculs ni de révisions regrettables. Le coup d’Etat militaire et la complicité abjecte des forces dites laïques, nationalistes, libérales et de gauche, risquent d’alimenter les tendances rétrogrades au sein de la Confrérie qui seraient tentées de retourner aux vieilles positions théocratiques incompatibles avec l’option démocratique. Les officines occidentales et israéliennes qui soutiennent le coup d’Etat ne peuvent pas ignorer que tel est le risque de leur « grand jeu » stratégique dans le monde arabe. La radicalisation des courants islamistes et l’aggravation du clivage culturel et politique entre le monde arabe et l’occident ne sont peut-être pas un dégât collatéral et involontaire. Il se peut qu’ils soient recherchés par des officines aventuristes pour justifier le moment venu le fameux « clash des civilisations » seul en mesure d’offrir au capitalisme mondial en crise un bain de jouvence dans lequel le sang des vivants viendra se mêler à ce qui reste du pétrole des fossiles.

Mais ce triste scénario n’est pas inévitable. Le fait que les pétromonarchies réactionnaires du Golfe et les salafistes du parti Al Nour aient été partie prenante dans ce coup d’Etat et le fait que les campagnes d’incitation à la haine contre une grande partie du peuple égyptien proviennent d’élites égyptiennes et de médias égyptiens montrent à l’évidence que la question est loin de se prêter aux lectures manichéennes que certains centres d’intérêt voudraient imposer. La question n’est ni religieuse ni raciale. C’est une question d’ordre politique qui met en jeu des intérêts bien terrestres même si les principes appelés à présider au combat des hommes pour la liberté et la justice peuvent s’inspirer d’une morale transcendante. Au moment où des forces soi-disant « nationalistes » et « islamistes » se sont rangées du côté de la force et de l’injustice, des voix laïques en Orient et en Occident, ont eu l’honnêteté et le courage politique d’aller à l’encontre de leurs gouvernements respectifs et de condamner le coup d’Etat comme l’ont fait des éditorialistes européens et américains et des associations humanitaires. C’est cette belle rencontre de toutes les bonnes volontés autour des valeurs fondamentales de la dignité humaine et de la justice qui constitue le meilleur rempart universel contre le « clash des civilisations ».

Retrouver l’union perdue du peuple

Maintenant que des informations concordantes sont venues confirmer que la fameuse crise de l’électricité et de l’essence qui a constitué un des motifs principaux de la contestation populaire a été artificiellement créée par les appareils de l’ « Etat profond » à des fins subversives, l’alignement des forces progressistes derrière les appareils de la contre-révolution est plus que jamais injustifiable. Les premières fissures au sein du mouvement de jeunesse « Tamarrud », dont de nombreux membres ont eu l’honnêteté et le courage de rejoindre le camp des pro-Morsi sur la place Al Adawiya et le rejet de la nouvelle « déclaration constitutionnelle » promulguée par la junte militaire par le « mouvement du 6 avril » constituent autant d’échecs pour les putschistes qui apparaîtront de plus en plus pour ce qu’ils sont véritablement : les fourriers de l’ancien régime.

Le fait de pouvoir compter encore sur des libéraux sans grande assise sociale et sur le « courant populaire » emmené par le leader des « nassériens de gauche », Hamdeen Sabahi, peut encore faire illusion pendant un certain temps mais quand bientôt elles verront comment les banquiers et les affairistes corrompus vont ingurgiter comme d’habitude les milliards de dollars en provenance des pétromonarchies du Golfe et quand elles subiront de plein fouet les conséquences de la première décision économique que le milliardaire Sawiris vient de conseiller au gouvernement des putschistes, à savoir le gel du programme des subventions sociales décidé par le président Morsi, les couches populaires qui ont été instrumentalisées par la contre-révolution sauront comment et contre qui se retourner.

Le coup d’Etat du 30 juin a tristement signé l’échec des forces du changement à constituer un front uni autour des aspirations essentielles du peuple égyptien que sont le pain, la liberté et la justice sociale. Le fourvoiement des forces sociales et politiques qui n’auraient jamais dû pousser leur contestation légitime jusqu’à trahir la légalité constitutionnelle risque de compliquer davantage les efforts en vue de construire un tel front. Pourtant, il n’y a pas d’autre alternative pour sauver la révolution du 25 janvier dont tout indique qu’elle est en train d’être vidée de son contenu démocratique : répression contre les Frères Musul
mans, musèlement des médias non conformes, « déclaration constitutionnelle » aux accents autoritaires prononcés selon les propres aveux des « alliés » de la junte militaire et sinistre perspective du retour à une démocratie électorale « sur mesure » comme au bon vieux temps de Moubarak quand des quotas étaient réservés aux différents partis suivant l’humeur du moment du maître des lieux.

Sans abdiquer leurs droits démocratiques légitimes et tout en ignorant les appels hypocrites émanant des putschistes et de leurs laquais en vue d’une soi-disant « réconciliation nationale » qui n’est en fait qu’une réconciliation avec l’ancien régime dans les conditions et les formes décidées par ces mêmes putschistes, les Frères Musulmans et avec eux, toutes les forces restées attachées aux idéaux démocratiques de la révolution du 25 janvier, devraient pouvoir s’élever au-dessus de tout sectarisme déplacé pour se prémunir contre les manoeuvres contre-révolutionnaires, internes et externes, qui cherchent à les isoler et à les épuiser. La révolution du 25 janvier a réussi à abattre le régime de Moubarak parce que le peuple était uni à la place Tahrir. Le coup d’Etat du 30 juin a réussi parce qu’entre-temps, la coalition de la contre-révolution a réussi à diviser le camp populaire sur la base de faux clivages artificiels.

Ce n’est pas le moment aujourd’hui de s’interroger sur les responsabilités des uns et des autres dans la provocation de cette division des forces populaires. Il suffit de reconnaître que cette division est mortelle pour le mouvement populaire et pour la révolution pour s’atteler à reconstruire ce qui a fait la force de la révolution du 25 janvier : l’union populaire. L’expérience du coup d’Etat et leur cruel isolement politique et diplomatique devraient convaincre les Frères Musulmans d’une révision autocritique mieux que n’importe quel discours unitaire. Les informations qui nous parviennent de la place Al Adawiya sont de bonne augure tant elles témoignent d’une réelle volonté d’ouverture politique en direction des autres sensibilités de la société égyptienne qui tranche avec le sectarisme idéologique qui leur a longtemps collé à la peau.

La patience et l’abnégation que le mois de Ramadan inspire dans les cœurs des millions d’Egyptiens qui résistent pacifiquement, par les prières et les chants, attirent chaque jour de nouvelles forces vers la nouvelle place de la résistance, la place Rabi’a Al Adawiya. De nouvelles forces enhardies par le Takbir collectif qui résonne à des kilomètres pour signifier à la face du monde que le peuple s’est débarrassé de sa peur séculaire et qu’il a rompu avec l’adoration sacrilège du Pouvoir.

C’est cette communion populaire autour d’un iftar collectif géant (trois millions de repas ont été servis dans l’iftar du jeudi) qui convoque dans un grand élan du coeur les grandes valeurs de partage et de solidarité du mois de Ramadan et qui nous permet d’espérer que nulle force ne parviendra à écraser indéfiniment le Droit et que tôt ou tard et quelles qu’en soient les conditions et les modalités, le peuple égyptien est appelé à se réapproprier et approfondir sa révolution spoliée et à donner le meilleur exemple aux peuples arabes qui attendent à leur tour le moment propice pour se jeter de toutes leurs forces unies contre les régimes autoritaires et vendus qui les ont longtemps opprimés et humiliés.

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