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Coronavirus Royaume-Uni : la mosquée de Birmingham transforme son parking en une morgue temporaire

A Birmingham, la deuxième ville après Londres la plus affectée par le Covid-19, au cœur d’un royaume britannique qui est désormais le deuxième pays le plus endeuillé en Europe, juste derrière l’Italie, une morgue temporaire a dressé ses chapiteaux devant la Grande Mosquée locale.
Le 16 avril dernier, face à l’affolante propagation du Coronavirus, les responsables de la Mosquée Jamia Ghamkol Sharif ont pris une décision difficile, qui n’a pas été sans susciter une immense émotion. Ils se sont résolus à ce qu’il leur aurait paru impensable il y a peu de temps encore : transformer le parking de leur lieu de culte en une morgue, entièrement financée par leurs soins, afin de conserver provisoirement les corps des nombreuses victimes musulmanes.
Sous les tentes blanches de ce site sécurisé, composé de cinq unités frigorifiques spécialisées et pouvant entreposer jusqu’à 150 cercueils, des bénévoles musulmans, formés et supervisés par un médecin, musulman également, s’activent sans relâche, tous ayant à cœur de se montrer à la hauteur de la mission éprouvante qui leur a été confiée.
Ils se relaient continuellement pour transporter les dépouilles de leurs coreligionnaires, morts du virus, accueillir un à deux de leurs proches parents et les accompagner avec la plus grande compassion dans cette douloureuse épreuve, et participer à la préparation de leur inhumation, conformément aux rituels funéraires islamiques.


« Nous recevons des appels téléphoniques pour récupérer les corps des défunts à l’hôpital, ou bien chez eux, à la maison, ou encore au NHS Nightingale Hospital Birmingham, le deuxième hôpital temporaire qui a été récemment inauguré par le prince William », a expliqué Saddique Hussain, 58 ans, chargé de diriger l’équipe des bénévoles de la mosquée et de veiller au bon déroulement des obsèques, selon les règles sanitaires en vigueur.
« Nous les amenons sur place, puis nous procédons à leur préparation. Ils sont lavés, enveloppés et placés dans un cercueil prêt à être emmené au cimetière dès que possible », a-t-il précisé, avant de confier au micro de la BBC, la voix chevrotante : « C’est une tâche très difficile, il nous faut retenir toutes les émotions qui nous submergent, en mémoire des défunts, dont certains nous sont proches, très proches même, et pour accompagner au mieux leurs familles éplorées. Les gens meurent comme personne ne s’y attendait ».

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