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Contraindre une salariée à retirer son voile est discriminatoire pour la Cour de Justice de l’Union Européenne

Forcer une femme à se dévoiler dans la sphère professionnelle ou la pousser vers la sortie sans ménagement si elle refuse d’obtempérer, sans considération aucune pour ses compétences, ni pour ses bons et loyaux services, en brandissant le code du travail pour légitimer une telle atteinte à sa liberté fondamentale, est-ce bien légal ou pas ?

Pour la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), chargée de rendre son arbitrage dans l’affaire du licenciement abusif d’une ingénieure française voilée, congédiée par son entreprise informatique pour ne pas s’être résignée à cet impossible choix, après qu’un client acrimonieux se soit plaint de son apparence extérieure, le verdict est sans appel : contraindre une employée à retirer son foulard lors de ses contacts avec la clientèle constitue « une discrimination illicite » que rien ne peut légalement justifier, hormis une farouche hostilité anti-voile, terriblement dans l’air vicié du temps…

Interrogée par la Cour de cassation française, la CJUE, par la voix de son avocate générale, l’Anglaise Eleanor Sharpston, a tranché dans le vif, estimant que l’interdiction du port du voile ne pouvait, en l’espèce, relever d’une « exigence professionnelle essentielle et déterminante ». Ses conclusions s’opposent notablement à celles auxquelles avait abouti,  le 31 mai dernier, une autre avocate générale Juliane Kokott, dans le cadre d’un limogeage similaire d’une employée voilée belge.

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Si celle-ci avait abondé dans le sens de l’entreprise, arguant que le renvoi de cette salariée se conformait à la mise en œuvre d’une politique interne de neutralité, le son de cloche de sa collègue Eleanor Sharpston diffère sensiblement, ne trouvant aucune circonstance atténuante à l’employeur français qui, à ses yeux, s’est rendu coupable d’une discrimination religieuse à peine voilée.

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