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Confrontée à l’islamophobie dès 8 ans

 

Je suis, au fil des dépêches quotidiennes, les chroniques d’une islamophobie ordinaire, avec son lot d’affaires ahurissantes, invraisemblables. C’est à se demander s’il n’y a  pas une compétition  avec une distribution de la palme de l’islamophobie.

Des mariées sont sommées d’enlever leur voile, des mères empêchées d’accompagner leurs enfants en sortie scolaire, des hommes menacés de perdre leur emploi au motif d’une pilosité importante, une jeune fille privée de cours pour un bandana ou pour une jupe un peu trop longue, des mosquées taguées d’insultes, des écoliers forcés de manger de la viande, des patients que l’ on refuse de soigner…

« L’utilisation » d’une laïcité à la carte se traduit par une surenchère systématique. Où sont nos artistes, nos politiques, nos intellectuels, si prompts à s’indigner? Lorsqu’un répit enfin intervient durant une semaine, on viendrait presque à se demander ce qui se passe ?  On se découvre soudain optimiste et philosophe quant à la situation, on rêvasse et pan ! On nous sort un sondage qui dit que tant de Français trouvent que l’islam ou les musulmans ne sont pas intégrés ou que  leur culte est  trop peu assimilable dans la République et j’en passe… Comme s’il n’était pas déjà assez effarant de voir sur internet les textes et les commentaires islamophobes ou racistes se répandre en masse. Bref laissez-moi respirez,  je vous en prie !  A-t-on envie de crier.

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Si par bonheur vous arrivez à vous passer de vos emails une journée, ce sont  les unes des magazines qui vous rattrapent.  Et si encore là vous restez à la maison,  les chaînes-infos en boucle vous rappelleront qu’un certain magazine très courageux, a publié de nouvelles caricatures du Prophète. Qu’arrive-t-il à notre pays bon sang ! Chronique ordinaire de certains citoyens de ce pays…

Mais voilà, tout cela pour en arriver à l’expérience de ma fille, ma chaire, ma tendre, qui du haut de ses 8 ans en classe de CM1 dans une école primaire du Val d’Oise, et c’est là l’objet même de ce texte, est revenue ce jour du mardi 23 avril 2013 à 15h50, en larmes à la maison : « Papa ! Maman ! Excusez-moi mais je ne sais pas comment vous le dire, il y a un garçon de ma classe qui pour aucune raison,  m’a dit à la cantine, que j’étais « une sale musulmane de merde ».

Ma fille  qui  comme toutes les filles de France, aime jouer. Ces thèmes sont trop éloignés de ses préoccupations du moment, et pourtant d’autres ont décidé pour elle, en  l’impliquant à ses dépens dans une réflexion sur son rapport à l’autre, sur  la foi héritée de ses parents.  Cela est trop précoce, tout cela fait mal.  La boîte de pandore est ouverte. Et vous savez quoi ? « Elle n’est pas musulmane d’apparence »,  comme dirait l’autre.

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