in

Combien de Gazaouis bloqués en Egypte depuis des mois ?

A l’heure où l’on parle d’une possible réouverture par Sissi de la frontière de Rafah entre l’Egypte et Gaza, pour des durées inconnues et à des fréquences inconnues, des centaines de Palestiniens de Gaza sont bloqués en Egypte depuis des mois, coupés de leurs familles.
La rumeur qui court depuis deux semaines, d’une éventuelle réouverture par Sissi, en septembre prochain, de la frontière de Rafah qui a été fermée dans les deux sens toute l’année, à l’exception de 13 jours, où des Gazaouis ont pu passer au compte-goutte, et notamment pour se rendre en pélerinage à la Mecque récemment, est prise avec des pincettes à Gaza.
D’autant que les autorités égyptiennes n’ont pour le moment fait aucune déclaration officielle à ce sujet.
Non seulement les Gazaouis sont toujours prisonniers dans la bande de Gaza, sans accès à des matériaux de construction, à l’électricité, l’eau potable et de nombreux médicaments et traitements, mais il y a apparemment un nombre important d’entre eux qui sont coincés en Egypte depuis des semaines, voire des mois, dans une situation très éprouvante.
Ils ont eu une autorisation de sortir, comme Nahil al-Masri, une femme de 60 ans de Beit Lahiya au nord de Gaza, dont Electronic Intifada a recueilli le témoignage. Elle avait enfin pu sortir en février dernier, pour aller voir son fils aux Etats-Unis qui, lui, ne pouvait pas venir voir sa famille à Gaza.
Puis elle a attendu en Egypte pendant un mois, un visa pour une visite de 3 moisaux USA. Mais quand elle est revenue au début juin, les autorités égyptiennes ne l’ont pas laissée retourner à Gaza. Et elle a dû passer tout le ramadan, et la fête de l’Aïd, seule, éloignée de sa famille.
“J’ai dépensé toutes mes économies, je suis en manque de traitement de mon diabète, de mon hypersention, et je souffre de douleurs dans la jambe” a-t-elle indiqué à Electronic Intifada, alors qu’ele est toujours au Caire.
L’Egypte avance comme excuse des tensions sécuritaires dans le Sinaï, près de la frontière avec Gaza. Sissi a pourtant détruit des milliers de maisons d’Egyptiens, parce que “trop proches de la frontière de Rafah” , isolant ainsi davantage encore la population de Gaza.
La situation de crise entre le Hamas et le Fatah a aggravé les choses, puisque l’Autorité Palestinienne a pesé sur le gouvernement égyptien pour qu’il maintienne un blocus rigide de la bande de Gaza, afin de faire pression sur le Hamas afin que ce dernier lui cède le pouvoir.
Iman al-Zaharna, 53 ans, regrette elle aussi d’être sortie de Gaza pour aller voir son fils qui travaille dans les Emirats arabes. elle se trouve coincée en Egypte après avoir tout essayé pour rentrer dans sa ville de Gaza City, où toute sa famille l’attend. Elle a même essayé de passer par la Jordanie pour se rendre en Cisjordanie, et de là à Gaza par le checkpoint d’Erez contrôlé par Israël.
“Là aussi j’ai été refoulée, et pourtant j’avais tous les documents officiels nécessaires.”
“Ma fille a un cancer et mon mari est également malade. Je suis dans un tel état de stress psychologique et financier que j’ai perdu 30 kilos”, déclare-t-elle.
Ces Palestiniens ne reçoivent aucune aide financière. Ils vivent au Caire en s’entassant à plusieurs dans des logements des quartiers densément peuplés de Imbaba et Shubra, mais doivent néanmoins débourser plusieurs centaines d’euros pour le loyer.

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
Source : Electronic Intifada
CAPJPO-EuroPalestine

Publicité
Publicité
Publicité

Laisser un commentaire

Chargement…

0

La supercherie du droit-de-l’hommisme

Espagne : un imam et le père d’une victime de l’attentat de Barcelone tombent dans les bras l’un de l’autre