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Claude Louis, directeur des Quick de Reims, répond aux accusations de racisme

A la tête de cinq restaurants Quick, dont l’un propose une offre halal depuis septembre 2010, une évolution qui n’est pas allée sans susciter une déferlante de menaces et d’insultes localement, Claude Louis, qui fut le premier franchisé de l'enseigne belge à Reims il y a dix-huit ans de cela, se retrouve, ironie du sort, sur la sellette pour avoir diffusé, en mars 2011, un mail ignominieux, qu’il qualifie lui-même de « nauséabond et déplacé », à ses trois plus proches collaborateurs.

Qu’est-ce qui a poussé cet exploitant expérimenté de la restauration rapide, qui se réclame des valeurs humaines et éthiques prônées par son enseigne, se disant un fervent défenseur de la diversité sous toutes ses formes, et affirmant l’avoir prouvé professionnellement en recrutant des employés de toutes origines et confessions, certains ayant même gravi les échelons de la hiérarchie sous ses ordres, à relayer un mail islamophobe qui aurait mérité de passer à la trappe ? 

Une prose, longue de deux pages, qui distillait son venin sur la toile en ces termes : le musulman est un "animal en voie de disparition dans son pays d'origine, le Maghreb. Là-bas, il meurt de faim car trop paresseux".

Claude Louis, pourquoi avez-vous transmis ce mail à vos collaborateurs ? Vous a-t-il fait sourire comme cela a été indiqué lors de votre passage sur France Bleu Champagne?

"C’est une erreur que je regrette vivement, et c’est bien là mon seul tort. J’avais établi avec mes trois plus proches collaborateurs un circuit d’information interne suite à la polémique liée au halal, et c’est dans ce cadre purement informatif que je leur ai envoyé ce mail intitulé « Les Niktamères », dont je précise que je ne suis pas l’auteur, puisque ce message circule sur le Net depuis plusieurs années.

C’est une connerie de ma part, mais il ne m’a pas fait rire, comme cela a pu être rapporté, et je ne l’ai accompagné d’aucun commentaire. Ce message était adressé à ma responsable administrative, à mon adjointe opérationnelle, et au directeur du Quick de Croix-Rouge, et il s'avère qu'une copie a été glissée dans la boîte aux lettres d’un de mes directeurs d’origine algérienne, mais j'ignore par qui.

Ce dernier, qui travaille avec moi depuis 16 ans, est venu m’en parler, très choqué, en début d’année, soit plus de six mois après mon envoi électronique. J’ai été très surpris qu’il l’ait reçu, et je lui expliqué ce qui s’était passé. Tout est rentré dans l’ordre, et je n’ai plus jamais entendu parler de cette affaire jusqu’à récemment, et à cet emballement médiatique. Ce mail m’était même sorti de l’esprit.

C’est une assistante d’origine maghrébine qui l’a eu en sa possession, je ne sais pas comment, et qui se retourne contre moi actuellement, mais à mon avis plus pour l’utiliser dans le contentieux professionnel qui nous oppose et qui n'a rien à voir avec cette affaire, que pour dénoncer sa teneur raciste. Je tiens à dire que cette femme a fait toute sa carrière chez nous et que je l’ai toujours encouragée, car je la trouvais travailleuse et courageuse.

Comment réagissez-vous face au communiqué du Groupe Quick, qui condamne avec la plus grande fermeté le contenu de ce mail et évoque de possibles sanctions à votre égard ?

C’est une bêtise inconséquente de ma part que d’avoir envoyé ce mail. Oui, je reconnais que j’aurais dû le détruire, mais je ne suis pas raciste, je ne l’ai jamais été, ma carrière parle pour moi,  je ne suis dans aucun parti politique, ni aucun groupe de réflexion qui pourraient m’influencer. Je suis meurtri et abattu par ce déchaînement médiatique très injuste, mas je suis prêt à assumer la portée de mes actes, et j’estime que Quick est tout à fait dans son rôle en condamnant ce que j'ai fait.

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Je reste solidaire des valeurs et de la Charte de la diversité qui sont la marque de fabrique de Quick, et j’assure être en faveur de toutes les diversités, qu’elles soient relatives aux origines, aux confessions, à la parité hommes/femmes… Mardi soir, lors de la manifestation de Sos racisme devant l’un de mes restaurants, j’ai été très touché par le soutien spontané de certains de mes directeurs, dont l’un est français de souche converti récemment à l’islam, l’autre est originaire du Maroc, un autre encore est réunionnais, sans oublier une assistante d’origine algérienne."

Pour l’heure, le directeur des Quick de Reims, qui nie avec force avoir été animé par une malveillance raciste, attend de savoir à quelle sauce il sera mangé par son Groupe, dont la condamnation est tombée le 19 novembre, sans équivoque.

Propos recueillis par la rédaction.

Le communiqué du Groupe Quick 

Le Groupe Quick condamne avec la plus extrême fermeté les propos contenus dans le mail de mars 2011 qui a été re-transféré par l’exploitant du restaurant de Reims à certains de ses collaborateurs.

Le Groupe Quick condamne le contenu du mail car il est en complète contradiction avec ses valeurs et car il contient des propos ignobles que le Groupe combat.

Quick revendique son engagement en faveur de toutes les diversités. L'entreprise est signataire de la Charte de la Diversité depuis février 2010, 56 nationalités sont représentées parmi ses salariés. Le Groupe Quick est engagé dans une démarche pérenne et cohérente en faveur de la diversité, ainsi que dans la lutte contre toute forme de discrimination dans les recrutements et la gestion de carrières.

Un diagnostic est d'ailleurs en cours de réalisation avec IMS-Entreprendre pour la Cité. Des mesures seront prises à l'encontre de cet exploitant qui, par son comportement, porté préjudice à l'int
égrité de l'enseigne, des 493 restaurants de son réseau et de ses 19000 collaborateurs.
 

Le Groupe Quick condamne avec la plus extrême fermeté les propos contenus
dans le mail de mars 2011 qui a été re-transféré par l’exploitant du restaurant de
Reims à certains de ses collaborateurs.
Le Groupe Quick condamne le contenu du mail car il est en complète
contradiction avec ses valeurs et car il contient des propos ignobles que le
Groupe combat.
Quick revendique son engagement en faveur de toutes les diversités. L’entreprise est
signataire de la Charte de la Diversité depuis février 2010, 56 nationalités sont
représentées parmi ses salariés. Le Groupe Quick est engagé dans une démarche
pérenne et cohérente en faveur de la diversité, ainsi que dans la lutte contre toute
forme de discrimination dans les recrutements et la gestion de carrières. Un
diagnostic est d’ailleurs en cours de réalisation avec IMS-Entreprendre pour la Cité.
Des mesures seront prises à l’encontre de cet exploitant qui, par son comportement,
porte préjudice à l’intégrité de l’enseigne, des 493 restaurants de son réseau et de
ses 19000 collaborateurs.Le Groupe Quick condamne avec la plus extrême fermeté les propos contenus
dans le mail de mars 2011 qui a été re-transféré par l’exploitant du restaurant de
Reims à certains de ses collaborateurs.
Le Groupe Quick condamne le contenu du mail car il est en complète
contradiction avec ses valeurs et car il contient des propos ignobles que le
Groupe combat.
Quick revendique son engagement en faveur de toutes les diversités. L’entreprise est
signataire de la Charte de la Diversité depuis février 2010, 56 nationalités sont
représentées parmi ses salariés. Le Groupe Quick est engagé dans une démarche
pérenne et cohérente en faveur de la diversité, ainsi que dans la lutte contre toute
forme de discrimination dans les recrutements et la gestion de carrières. Un
diagnostic est d’ailleurs en cours de réalisation avec IMS-Entreprendre pour la Cité.
Des mesures seront prises à l’encontre de cet exploitant qui, par son comportement,
porte préjudice à l’intégrité de l’enseigne, des 493 restaurants de son réseau et de
ses 19000 collaborateurs.  

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