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Cisjordanie : une jeune fille de 15 ans, mairesse de sa ville, le temps d’un été

La valeur n’attend pas le nombre des années, une citation qu’a fait sienne la petite ville palestinienne d’Allar, nichée dans les collines de Cisjordanie, qui a choisi de sensibiliser des adolescents méritants aux affaires de la cité, en leur remettant les clés de la municipalité le temps d’un été.

Ce joli coup de pouce, et pas seulement du destin, a propulsé une jeune fille de 15 ans, Bashaer Othman, dans le fauteuil de l’édile pendant deux mois d’une expérience inoubliable, au cours desquels elle fut aux commandes administratives de la politique locale, présidant aux destinées de ses concitoyens médusés. La mairesse en herbe n’aurait pour rien au monde échangé sa place contre des vacances estivales qui lui auraient paru bien insipides.

Ce programme pilote d’autonomisation des jeunes est le fruit de la volonté du maire Sufian Shadid et de son équipe de conseillers, qui ont souhaité mettre le pied à l'étrier d'un groupe d’adolescents désireux de s'impliquer localement, à la parité presque parfaite (5 filles et 6 garçons), et en âge de comprendre les rouages de la gestion de la ville. Les adultes compétents n’ont pas déserté la place pour autant, et c’est sous leur regard bienveillant et expérimenté que cette équipe municipale, qui a pris un sacré coup de jeune, a officié et arbitré tel ou tel dossier.

Figure de proue de cette nouvelle génération au pouvoir, Bashaer Othman, déjà surbookée, a rapidement pris le rythme de la vie publique, partageant son temps entre des discours, la signature de documents, la présidence de réunions mêlant des fonctionnaires et des citoyens, sans oublier un voyage au Qatar, seules les questions financières n’étant pas de son ressort.

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"Au début, les gens ont critiqué à cause de notre âge. Mais ensuite, ils nous ont vus travailler, et que nous étions dur et dévoués, et maintenant ils nous respectent", a commenté la jeune fille, qui a identifié la plus grande source de préoccupation des jeunes et moins jeunes : le chômage.  "Si je pouvais réaliser une chose, ce serait de créer un projet pour fournir des emplois aux jeunes autant que possible", a-t-elle déclaré avec conviction.

"Beaucoup de gens sont Allar franchi la ligne verte [entrer illégalement en Israël] à travailler", a-t-elle souligné, ajoutant : "Au lieu de les faire aller travailler comme main d'œuvre pas cher en Israël, nous avons besoin de créer des emplois ici".

L’été fut politiquement passionnant pour la jeunesse entreprenante et dynamique d’Allar, et a créé des vocations d’élus du peuple, à l'instar de Bashaer Othman qui espère vivement que son exemple incitera les femmes à marcher sur ses pas et à s’engager dans une carrière publique.

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