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Chypre : la mosquée Tahtakale appelle de nouveau à la prière après 51 ans de silence

Erigée à Chypre en 1826 par les Ottomans, sous la supervision du gouverneur Es-Seyyid Mehmet Agha, la mosquée Tahtakale, flanquée de son magnifique minaret, était sortie de terre là où jadis une ancienne mosquée avait longtemps rayonné, avant de fermer ses portes, le 21 décembre 1963, sous la violence des heurts communautaires qui embrasaient l’île.

Il aura fallu attendre un demi siècle et l’initiative fort louable de l’Ambassade de Suède à Lefkoşa, la capitale Chypriote, pour qu’elle fasse peau neuve en 2009 dans le cadre du projet de dialogue interreligieux, une restauration indispensable qui préfigurait sa réouverture prochaine. Le moment historique, fébrilement attendu par la communauté musulmane, mais aussi par l’ambassadeur de Suède, Klas Giearow, et le représentant de l’église orthodoxe grecque, le prêtre Savvas Haciyonas, est enfin arrivé : au cœur du secteur chypriote grec, la mosquée Tahtakale, entièrement rénovée, a appelé les fidèles à la prière pour la première fois depuis 51 ans.
Chargée d’émotion, la cérémonie inaugurale a permis aux trois acteurs principaux de la confiance restaurée de plaider en faveur de la “paix durable sur l’île“, comme l’a appelé de ses voeux Talip Atalay, le président des Affaires religieuses, citant en exemple la concorde qui régnait sous l’ère ottomane pour encourager à s’en inspirer à l’avenir. “Après 51 ans, nous allons offrir nos prières dans cette mosquée. Ma présence ici, aujourd’hui, est la plus belle preuve que les sentiments négatifs peuvent être dépassés“, a-t-il insisté.
A l’unisson, l’éminent représentant de la Suède s’est félicité de ce bel aboutissement des années d’efforts pour apaiser les antagonismes, panser les plaies à vif, et rapprocher deux communautés de foi, déclarant : “Il y a encore un long chemin à parcourir, mais la réouverture de la mosquée Tahtakale qui nous rassemble aujourd’hui a montré que nous étions tous capables de travailler ensemble et en parfaite intelligence pour la rendre possible.”

Alors que les cœurs étaient remplis d’espoir, que les mains tendues scellaient le pacte de la réconciliation, et que l’appel vibrant à la prière résonnait après des décennies de silence, le suédois, Peter Weiderud, l’un des médiateurs clés de cette sérénité recouvrée a commenté : “la religion est au nombre des victimes du conflit chypriote, et je suis convaincu qu’elle peut être un mécanisme essentiel de la réconciliation nationale, une expérience qui n’a jamais été tentée auparavant et ce dans l’intérêt général.”

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Par la rédaction d’Oumma.com

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