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Chronique d’un mariage indigène

Dans le vaste océan d’antagonismes et de souffrances de l’histoire des Hommes, la condition humaine de l’opprimé a ceci de tragiquement universel qu’elle se trouve confrontée aux mêmes cruels tourments, aux mêmes dilemmes profonds, et aux mêmes anathèmes populaires.

Remonter le temps pour se transposer dans l’Algérie coloniale de 1959, en plein milieu d’une scène pittoresque de mariage, dépeignant la gestion inique empreinte d’un paternalisme condescendant de la population « d’autochtones », puis traverser les décennies jusqu’à aujourd’hui, dans une analogie lucide et indignée de la gestion de la communauté immigrée, et notamment du sort douloureux réservé à la population Harki, c’est ce à quoi nous convie, Hazies Mousli, à travers cet extrait tiré de son ouvrage qui paraîtra prochainement « Trajectoires – Entre ombre et Lumière ».

Face à la guerre, à l’assujettissement sous le joug colonial, à l’humiliation, au déracinement, l’auteur nous incite à appréhender l’âme des persécutés, et en l’occurrence des Harkis, dans une approche emplie de compassion et d’humanité, dépassant le prisme partial d’un manichéisme qui accable.

En avant-propos, quelques fonctions et dispositifs clés de l’administration de l’Algérie coloniale

La mission du Cadi

Juriste musulman, le Cadi est un référent en matière de droit musulman. Consulté dans les affaires courantes, telles que les mariages, les divorces, les affaires notariales…, son rôle essentiel consiste à gérer la vie sociale des autochtones, à coups de jurisprudence musulmane, mais dans le strict cadre de la réglementation imposé par le régime républicain français.

Chaque ville moyenne compte un cadi installé dans les locaux municipaux,officiant sous la responsabilité directe des autorités françaises et du maire.Le maire de la ville, quant à lui, s’occupe exclusivement de ses administrés de nationalitéfrançaise. Dans la hiérarchie coloniale, un autre personnage musulman joue un rôle de tout premier plan, se plaçant au-dessus du Cadi, il s’agit du « Caïd ».

La fonction du Caïd en Algérie et le personnel indigène de la SAS.

Le maillage politique de l’Algérie coloniale verrouille une gestion administrative ségrégationniste, conférant des droits différents aux autochtones et aux Français, ou encore les colons. En effet, les Français dépendent exclusivement de l’administration française, alors que les autochtones sont administrés par les Caïds, Cadi et autres Moqadem…

Remontant à l’empire Ottoman, l’existence des Caïds est ancienne en Algérie. Appartenant pour la plupart à une élite sociale, soit issus des rangs des notables, soit des religieux, lettrés et ayant effectué le Hadj (Pèlerin ayant effectué le pèlerinage de la Mecque), les Caïds ont vocation à être des relais incontournables entre les autorités coloniales et les indigènes, habilités à rendre des arbitrages dans des décisions relatives au fonctionnement d’un village, sans être soumis à la validation du maire.

Jouissant d’un pouvoir influent, informateurs privilégiés des autorités coloniales, ils interviennent principalement dans le relevé des impôts, ainsi que dans la gestion des villes en collaboration avec le maire et les préfets. Rétribués par le gouvernement français, touchant des subsides secondaires, l’ambiguïté de leur statut « bâtard » les confine aux limites du politique et du militaire.

Les ragots vont bon train sur ces intermédiaires de poids de l’administration coloniale française en Algérie, certaines mauvaises langues allant jusqu’à dire que l’administration française envoyait en pèlerinage leurs Caïds, afin de les faire bénéficier d’une plus grande respectabilité.

C’est à la S.A.S (Section d’Administration Spécialisée), anciennement « Bureau Arabe », que l’information est confiée dans les années 1950. Elle intégrera en son sein des auxiliaires indigènes, dont de jeunes militaires autochtones, les « Appelés », qui rejoindront plus tard la population locale, constituant le vivier des immigrés algériens.

Les Moghaznis, militaires engagés « M’Gajie », ainsi que des civils appelés « Cartes Blanches », en raison de la carte blanche qu’ils portaient pour attester de leur rôle d’informateurs, viennent compléter ce dispositif administratif.

Algérie, juillet 1959

Scène de mariage, dans la ville de Marengo

Un très beau jeune homme, à peine âgé d’une vingtaine d’années, ayant revêtu son uniforme de l’armée Française, attend patiemment dans un des couloirs de la Mairie de Marengo, dans la partie « Indigénat » réservée à l’usage de la population algérienne, une appellation qui résonne des heures les plus sombres de la colonisation.

Au même moment, une jeune fille de tout juste dix-neuf ans, s’installe dans une autre pièce de la mairie, accompagnée de son père et de l’un de ses frères. Les deux jeunes gens et leur famille vont être reçus par le Cadi de la ville de Marengo.

Le Cadi de Marengo, est assis dans un fauteuil de type louis XVI. Drapé dans son burnous, des médailles ornant sa poitrine qu’il gonfle ostensiblement, le personnage en impose aux visiteurs qui le découvrent.

Un employé de la mairie demande au jeune militaire d’entrer.

« Entre jeune militaire ! » s’exclame le Cadi, d’une voix ferme.

« Je te connais, tu es une personne bien. (Le Cadi doit connaître tout le monde…).

Sais-tu pourquoi tu es là aujourd’hui devant moi ? ! ».

C’est une règle à laquelle le Cadi ne dérogera pas : on s’adresse aux indigènes sur un ton toujours autoritaire, quand bien même sont-ils militaires. Dans un discours mêlant la langue arabe à des expressions religieuses, alternant entre des familiarités (le tutoiement est systématique) et le rappel avec solennité des lois françaises, le Cadi impose un rapport de Dominant à Dominé, où l’autochtone est prisonnier d’un terrible étau : son immense respect pour les lois divines et l’obéissance dont il doit faire preuve à l’égard des lois françaises en vigueur.

« Salam Cadi ! ».

Le cadi est salué sans un titre religieux contrairement au Caïd.

Le jeune militaire s’empresse de lui tendre la main, mais ce dernier dans un mouvement brusque lui retire la sienne, escomptant plutôt un vrai signe d’allégeance digne de son statut.Quel est ce jeune et prétentieux militaire qui se soustrait ainsi au baiser sur la main ? se demande, interloqué, le Cadi.

« Pas tout à fait sidi (Monsieur). Je crois que c’est une question de mariage n’est-ce pas ? »

« Assis-toi ! Et saches que je suis Cadi et non Sidi ! C’est bien clair ? ! »

« Oui… » Lui répond le militaire humilié, visiblement impressionné par l’imposante stature du Cadi.

« Oui, c’est bien de cela dont il s’agit » rétorque le Cadi, alors que soudainement des bruits de voix se font entendre dans le couloir.

« Faites entrer la famille ! » ordonne le Cadi à l’employé municipal, présent dans son bureau.

Un homme d’une petite cinquantaine d’années fait son apparition, en compagnie de son son fils et de sa fille habillée du traditionnel haïk.

« Salam Cadi ! » Les hommes s’empressent de baiser la main du Cadi, lequel, dans un geste incontrôlé, redresse ses moustaches broussailleuses, tandis que la jeune femme est restée en arrière.

« Bien ! Jeune militaire tu vas donc être l’heureux élu de ce mariage… » annonce le Cadi sur le même ton péremptoire.

Le jeune militaire savait que les choses devaient se passer ainsi, mais ignorait que cela prendrait effet immédiatement.

« Euh… Oui Cadi… Mais je suis actuellement mil… »

N’arrivant même pas à finir sa phrase, il préfère se taire. Qu’aurait-il donc pu objecter devant une telle autorité ?

« Je le sais ! Tu sais que rien ne m’échappe. » renchérit le Cadi sèchement.

« Bien ! Faisons vite. Au nom de DIEU le tout puissant (hum que cette idée plaît au Cadi…), je vous déclare mariés. Allez ! Soyez heureux ! » (Une petite phrase d’intronisation islamique et le tour est joué). Murée dans son silence, la jeune fille, enveloppée dans son haïk, suit le regard de son père.

« Allez ma fille ! Nous n’allons pas déranger davantage le Cadi. Presse-toi de rentrer à la maison afin de préparer ton trousseau. Toi, mon fils, raccompagne ta sœur ».

Le père de la jeune fille reste alors avec le militaire afin de conclure l’affaire et de mettre en place les modalités du mariage (dot, date, lieu, invités…).

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« Je suis heureux pour vos familles, mes amis ! » se félicite le Cadi.

« Vous savez que je suis ici pour représenter la France et pour vous aider ! » ajoute-t-il sur un ton paternaliste, qui tranche avec l’autoritarisme dont il a fait montre jusqu’à présent.

Dans un même geste, le père de la jeune femme et le jeune homme glissent quelques billets au Cadi, lequel s’empresse de ranger dans son burnous cette généreuse donation pour ses bons offices.

« Allah est grand et donne à qui le mérite ! » « Allez ! Retournez à vos occupations ! » c’est sur ces paroles que le Cadi conclut cette célébration d’union rapidement expédiée !

Le militaire ressortira seul et sans saluer le Cadi, tandis que le père de la jeune mariée lui embrassera de nouveau la main en signe de remerciements.

En France, en 1980

Autre lieu, autre époque, mais même méthode de gestion des populations d’origine étrangère des quartiers !Dans les villes françaises en 1980 commencent à émerger de nouvelles revendications politiques, émanant de la communauté Magrébine. Un prêtre, C.Delorme, sera à l’origine du mouvement national « La Marche des Beurs ».

Parmi ces différents mouvements, une seule communauté parviendra à tirer son épingle du jeu dans le nord de la France : les enfants de Harkis.L’histoire des Harkis est un vrai drame humain.A l’arrivée de leurs parents en France en 1962, un dispositif d’accueil particulier est mis en place par les autorités locales, ainsi qu’une gestion administrative adaptée au statut spécifique qui est conféré à cette population déracinée.

Oubliée de tous, ce n’est qu’après leur rapatriement que d’anciens militaires ou travailleurs sociaux d’Algérie s’intéresseront à la communauté des Harkis. Retrouvant ses vieux réflexes idéologiques, la France, devenue alors terre d’asile, n’a pas hésité à instaurer une gestion de type colonial, la meilleure manière, selon les politiques de l’époque, d’insérer socialement ce groupe humain d’exilés.

En voulant le « Bien » de cette population, les autorités n’ont fait que reproduire un système de gestion éprouvé en Algérie : confier à des Harkis gradés, ou des notables issus de grandes familles, le contrôle des simples Harkis supplétifs, fraîchement débarqués sur le territoire Français. Dans les années 80, dans une démarche légitime d’émancipation et d’égalité des chances, certaines personnalités feront entendre leur voix, s’autoproclamant « Représentants » des Harkis.

L’espace n’est plus le même, nous sommes en France, à l’aube d’une ère nouvelle.Les titres changent, on ne dit plus Caïd mais Responsable d’association.Pourtant, les méthodes qui ont fait leur preuve restent bien les mêmes, le rapport de Dominant à Dominé perdure.De nouvelles figures se distinguent par un charisme naturel ou par leur condition sociale, et parviennent à s’imposer sur le devant de la scène publique comme les référents officiels de la communauté harki.

La responsabilité de gestion de cette population leur incombera, s’inspirant du modèle de la S.A.S, et ce dans l’enceinte même des locaux de l’État : les préfectures. Dès lors, la préfecture deviendra le haut lieu de référence des Harkis. La SAS est remplacée par « Le ministère des rapatriés », et dans toutes les préfectures de France qui comptent des Harkis se crée alors un « Service des Rapatriés ».

Il est tentant de se livrer à une analogie des fonctions. Certains responsables associatifs religieux, pour la plupart des anciens de la communauté, exercent une fonction de sage, une sorte de Cadi à la française. Ils officient dans les mariages traditionnels, mais, à la différence de l’Algérie, ils n’ont qu’un pouvoir symbolique. Quelques uns ont une culture de l’islam, ce qui leur confère autorité et représentativité.

Quant aux jeunes de la deuxième génération, propulsés présidents d’association, ils sont missionnés pour être les principaux interlocuteurs entre l’administration Française et la communauté des Harkis, à la manière des Caïds !

A partir des années 1980, tout problème, tout litige leur sera systématiquement soumis. A la différence des immigrés marocains et tunisiens, qui ont pu vivre une décolonisation « pacifique » sans subir ni le même traitement, ni le même traumatisme inhérent au déracinement forcé et sans retour, les Harkis, doublement victimes, ont été assujettis sur le sol Français à une gestion propre à l’Algérie coloniale, humiliante et discriminante.

Les revendications des deux communautés s’avéreront de fait de nature différente. Désireux de bénéficier d’une reconnaissance et d’un statut spécifiques, la requête déposée par les Harkis est essentiellement d’ordre financier : « être indemnisés pour les terres et les biens abandonnés, ainsi que pour les dommages subis par le traumatisme lié à la déportation ».

De leur côté, les enfants issus de la communauté immigrée exigent, en mémoire du lourd labeur de leurs pères venus travailler en France, la reconnaissance de la valeur humaine qu’ils ont apportée à ce pays, contribuant à son essor économique.

Les formes de luttes sont identiques, mais les aspirations et les solutions diffèrent.Force est de constater que la situation des enfants de Harkis était bien plus complexe et éprouvante que celle des immigrés algériens. Au milieu des années 80, il était d’usage que les fils et filles de Harkis se marient entre eux, une manière compréhensible de renforcer un sentiment d’appartenance et de maintenir une forte solidarité communautaire.

Rares sont ceux qui transgressaient ce code social pour choisir le mariage mixte.

La France des années 1990 à 2000

A partir des années 1990, la communauté des Harkis disparaît peu à peu du paysage national. Les enfants de la deuxième génération ont, pour les plus âgés, une cinquantaine d’année, et un terrible bilan se fait jour : seulement une minorité est parvenue à s’insérer socialement, certains connaissant un destin tragique, c’est « la génération sacrifiée ».

A la lumière de cet affligeant constat, on assiste à un nouveau un phénomène de société : les mariages entre enfants de Harkis se font plus rares au profit de mariages mixtes, unissant des enfant de Harkis à des immigrés d’origine Algérienne, Marocaine, voire Tunisienne.

La multiplication de ces unions ne sera pas sans incidence directe sur l’organisation sociale qui régissait jusqu’alors cette communauté. Parallèlement, à la fin des années 90, les Harkis ainsi que leurs fils font part d’une demande inattendue : ils souhaitent obtenir la double nationalité, Algérienne et Française.

Pourquoi un tel changement que d’aucuns considéreront comme paradoxal ?

Nombre de Harkis n’ont pas choisi de l’être. La minorité qui a fait ce choix en son âme et conscience a intégré des unités d’élites, telles que le commando George entre autres.

Il est important de souligner qu’au début des hostilités (1954-1956), certains Harkis s’étaient révélés être de vrais moudjaïdines. Pour des raisons humaines immuables, imputables à toute guerre, (la mésentente des groupes armés du peuple débouchant sur des exactions perpétrées à l’encontre de civils), ils décideront de rejoindre l’armée française comme engagés, ou bien des Harkas.

Mais, que dire des harkis, issus le plus souvent de milieux ruraux, sans éducation à la française, pour beaucoup illettrés ? Confrontés à un contexte diamétralement opposé, eux avaient littéralement le couteau sous la gorge ! Souvent sans autre alternative, ils intégreront des Harkas de gré ou de force.

La probité intellectuelle peut-elle pousser à affirmer que ces personnes possédaient uneréelle conscience politique ? En l’occurrence, ces Harkis là n’eurent aucun choix, et contrairement à l’idée reçue largement répandue : « NON » tous n’ont pas choisi d’être Harkis !

A l’inverse, l’élite des Moudjaïdines, mue par des ambitions politiques, combattait au nom de l’idéologie révolutionnaire de l’association des Ulémas (sages) du peuple, ainsi que de grands idéologues, à l’image de Messali Hadj (Père spirituel de l’indépendance).Les Harkis ruraux avaient-ils les connaissances suffisantes pour ne serait-ce qu’imaginer l’existence de tels idéaux ?

Deux mouvements se dessineront autour de l’implication du peuple dans le conflit. Le premier date des débuts du conflit armé, de 1947 à 1954, une période au cours de laquelle les moudjaïdines du peuple se confondaient avec l’ensemble du peuple Algérien. Tout le territoire Algérien était alors mobilisé.

Au début du conflit armé, les ruraux étaient en première ligne, harcelant l’armée française. Ils seront rejoints plus tard par les intellectuels du mouvement de libération, originaires de grandes métropoles algériennes. À leur arrivée dans les maquis, les idéologies de la révolution Algérienne n’étaient pas encore connues des moudjaïdines de la base.

La deuxième vague donnera des élites de la révolution, qui avaient une conscience aigue du concept de révolution. Leurs représentants étaient tous des intellectuels bilingues formés dans les écoles militaires Françaises. Un détail anecdotique mais révélateur de cette histoire coloniale : La France a toujours eu une étonnante conception des « hommes » fraîchement colonisés, je parle ici des pays africains, et de ces nouveaux effectifs militaires qui représentaient une mine précieuse de chaire à canon (14/18 – 39/45).

Au début du conflit Algérien, fin 40 la France, n’a rien trouvé de mieux à faire que d’envoyer des bataillons de tirailleurs Africain (Sénégalais), dans le but de mater l’effervescence insurrectionnelle en Algérie.

Sans verser dans un manichéisme simpliste, la situation d’alors était extraordinairement difficile. Si des résistants de la dernière heure se sont soudainement sentis français à la Libération en 1945, combien de « Moudjaïdines » sont sortis dans la rue à l’indépendance de 1962 drapeaux à la main ?

Cette situation est à l’image de ce que fut l’Algérie coloniale, et de ce qu’est devenue l’Algérie d’aujourd’hui, les populations civiles ne sachant plus à qui faire confiance.Actuellement, des Harkis demandent à être inhumés dans la terre qui les a vus naître. D’autres formuleront le souhait d’avoir la double nationalité de leur vivant ainsi que leurs propres enfants.

Mais cette profonde aspiration à un retour aux sources, en choisissant d’appartenir, non à une nation politique, mais à des souvenirs nostalgiques et refoulés au tréfonds de leur être, n’est-elle pas la marque symbolique que l’Algérie était aussi leur patrie ?Il y a de bons mythes fondateurs, à l’instar du héros national, l’Emir Abdel Kader. Il y a de mauvais mythes fondateurs, dont les Harkis sont l’illustration emblématique ancrée dans la mémoire collective.

On ne peut toutefois continuer à aborder cette délicate question à travers le prisme passionnel de préjugés manichéens, qui jettent l’opprobre sur toute une population d’hommes et de femmes.Si l’on étudiait le sujet avec impartialité, on observerait que cette population a bien servi l’Algérie d’hier, et sert toujours l’Algérie d’aujourd’hui, dans son rôle de mauvais mythe.

Qui pourrait s’arroger le droit de refuser aux Harkis cette légitime volonté de retourner vers leur terre natale, cette patrie dont le souvenir évanescent a dû hanter leurs interminables nuits, à l’heure où les mariages mixtes entre Algérien(ne)s et Fils-filles de Harkis sont en augmentation ?

Il y aurait donc des temps heureux où l’on est un bon harki, et des périodes plus noires où l’on est un mauvais harki.L’Algérie a besoin de ses mythes fondateurs, et le harki en est un indiscutablement.Le tableau de la vie n’est pas bicolore, il ne se peint pas qu’en noir ou en blanc. Au contraire, il se compose tout en nuances dans une large palette de couleurs. Ne soyons pas rigides. Efforçons-nous de ne pas juger mais de comprendre.

Après une tajectoire jalonnée d’épreuves, au crépuscule de leur vie, laissons les hommes trouver enfin le repos.

Extrait du livre à paraître de Hazies MOUSLI “Trajectoires- Entre ombre et Lumière” (2009)

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