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« Censure », « droit au blasphème » et islamophobie

On se serait bien passé de cette tempête ; cela n’empêche pas de chercher à y comprendre quelque chose, et à interroger ce qui s’y joue.

Une série de dessins « satiriques » a fait scandale en Scandinavie, et déclenché la fureur, dans un certain nombre de pays musulmans, de secteurs entiers de l’opinion publique, et bien souvent des Etats eux-mêmes. Rassemblements et manifestations, menaces, imprécations se succèdent à rythme accéléré. Le directeur de publication d’un quotidien français qui les a reproduits est démis de ses fonctions par le propriétaire du journal.

En elle même, cette série de faits aurait pu n’appeler aucun commentaire. Il est devenu terriblement banal que se publient des dessins de mauvais goût ; que ce qui semble sacré aux un-es soit traité irrévérencieusement par les autres ; que des personnes protestent lorsqu’elles se sentent blessées ; que des violents exercent ou menacent d’exercer des violences ; qu’un patron remercie son subordonné. Ce sont pourtant ces banalités qui ont provoqué la tempête.

Il n’est pas certain qu’on aide à la compréhension des choses en évoquant simplement dans cette affaire des « caricatures » ou des dessins « satiriques ». La satire est un exercice dans lequel défauts et vices des personnes qui en font l’objet sont moqués ou mis en évidence d’une manière plaisante. Sur l’un des dessins en cause, celui qui a le plus fait scandale, le prophète de l’islam est présenté coiffé d’un engin explosif. Il ne s’agissait donc pas là de dénoncer ou de critiquer un trait caractéristique du personnage ainsi représenté, mais d’affirmer son caractère intrinsèquement criminel, et même terroriste – et à travers lui celui de l’ensemble du monde musulman.

Une caricature doit ressembler à son sujet. On ne peut reprocher à un caricaturiste de forcer certains traits, et de dessiner par exemple des oreilles d’éléphant à qui aurait simplement de grandes oreilles : il ne fait là que son métier de caricaturiste. Le dessin en cause n’est pas de ce registre ; il n’est ni satirique ni caricatural : il est simplement l’exposé d’une thèse dénonçant l’Islam comme terroriste par définition (sous le turban même de son prophète) – ou le terrorisme comme musulman par essence. Il est donc, de ce fait même, une incitation raciste à la haine islamophobe – dans un contexte où, bien souvent, toute incitation est hélas en la matière superfétatoire. « Vous voyez celui-là, votre voisin, l’Arabe, avec sa femme voilée et son fils à casquette, dit-on en substance : méfiez vous de lui, c’est un terroriste en puissance. »

On a ici l’illustration du fait que ce que l’on dénonce comme racisme islamophobe n’est en aucune manière une simple « critique de la religion musulmane », ni même sa simple détestation en tant que religion : dire que l’islam est par nature « terroriste », ce n’est pas critiquer l’islam, c’est en donner une représentation qui, pour être fantasmatique, n’en produit pas moins tous les effets du racisme ordinaire. De la même manière que dire que les Noirs sont paresseux, les Juifs avares ou les Jaunes cruels, ce n’est pas critiquer l’Afrique, la religion juive ou l’Asie, mais alimenter des stéréotypes et tenir des propos racistes.

Quoi qu’il en soit, ce autour de quoi le débat a tourné, curieusement, n’est pas la portée de ces dessins ou la signification politique de leur publication. Dans le contexte actuel, où la mondialisation capitaliste prend bien souvent les formes d’une guerre de l’occident contre le reste du monde ; où l’index est pointé vers l’Islam pour mieux faire admettre, sous le nom de guerre au terrorisme, les menées impérialistes des États Unis et de leurs alliés au moyen Orient et au delà ; où des dictatures féroces se présentent comme « musulmanes », et font de l’identité religieuse un dérivatif aux populations qu’elles oppriment ; où l’islam est instrumentalisé par de troubles mouvements politiques ; où les minorités musulmanes d’Europe font l’objet d’un racisme structurel, qui sert d’instrument à leur surexploitation, et à la division des victimes du système économique et social ; ou l’islamophobie sert de ciment idéologique à tout cela ; dans ce contexte, donc, il y aurait pourtant eu beaucoup à dire sur la publication de ces dessins.

Pourtant, même ceux qui l’ont condamnée ou regrettée se sont bien souvent bornés à évoquer l’injure ainsi faite aux musulmans, mais sans en proposer l’analyse – laissant ainsi entendre que l’essentiel résidait, non pas dans le contenu des dessins, mais dans leur simple existence. Au demeurant, même ce débat est demeuré accessoire ; l’essentiel a porté sur la question de la « censure », de la liberté de la presse, de la liberté d’expression. Or, de tous côté, même cette question a été abordée par le plus petit bout possible de la lorgnette.

La publication de ces dessins se justifie, explique-t-on, parce que la liberté d’expression est un principe supérieur à tout autre. En quoi consiste ce principe, en quoi il serait menacé, en quoi la publication de ces dessins en serait la simple mise en œuvre, ou la défense, voilà ce que l’on ne nous explique pas.

Notons d’abord qu’il n’existe pas, en tous cas en France, de principe général de la liberté d’expression. Présenter un tel principe comme l’un des apports de l’universalisme occidental est une filouterie. La loi sur la liberté de la presse, qui régit cette question, lui donne des limites : il est interdit – et pénalement sanctionné – de diffamer autrui ou de l’injurier ; il est interdit d’inciter à la haine raciale. Injures, diffamations, incitations à la haine, sont d’autant plus interdites qu’elles visent des groupes particuliers à raison de leur appartenance réelle ou supposée à une race, à une religion, à un peuple, ou à raison de leur origine, de leur orientation sexuelle, de leur état de santé, etc.

De ce seul point de vue, on peut dire que, par exemple – et puisque c’est bien de cela qu’il s’agit en l’espèce – la provocation à la haine à l’encontre des musulmans est pénalement sanctionnée par la loi française. Dans quelle mesure cette loi est-elle effectivement mise en œuvre, cela est une autre question. Dans quelle mesure la pénalisation de certaines expressions se justifie en est encore une autre.

Il n’est pas inutile de remarquer sur ce point que la voie pénale n’est pas la seule qui soit offerte, même en demeurant dans le domaine du contrôle judiciaire des comportements, pour combattre les propos qui portent atteinte aux personnes, à leur dignité, à leur sécurité, etc. On se rappelle par exemple la condamnation de Jean-Marie Le Pen pour avoir dit que les chambres à gaz nazies étaient un simple « détail » de l’histoire du vingtième siècle. Aucun texte, alors, ne réprimait ce genre de négationnisme ; il n’y avait pas encore de « loi Gayssot ». C’est au nom du principe juridique général qui veut que « tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer » (article 1382 du Code civil) que des associations d’anciens déportés, des associations antiracistes et de défense des droits de l’homme, etc., avaient poursuivi en justice l’auteur de ces propos et l’avaient fait condamner à leur verser des dommages et intérêts : la portée symbolique d’une telle condamnation vaut bien celle d’une condamnation pénale.

Outre ce recours aux règles de la responsabilité civile, qui veut que l’on est tenu des fautes que l’on commet, des mesures peuvent toujours être prises en cas de troubles à l’ordre public, commis ou risquant de l’être, à travers une publication par ailleurs en elle-même licite ; ou lorsque est en cause le respect dû à la vie privée, que la loi protège également. Dans de tels cas, il appartient aux tribunaux d’arbitrer entre les principes de liberté d’expression et de protection de la vie privée ou de l’ordre public, principes tenus par la loi comme également respectables – même si la notion « d’ordre public » est en elle-même extrêmement confuse, et sujette aux pires dérives. La requête de certaines associations musulmanes tendant à faire interdire la sortie du numéro de Charlie-Hebdo reproduisant les fameux dessins a semble-t-il été écartée pour des raisons de forme ; rien ne permet donc de dire si, quant au fond, elle n’aurait pas pu être accueillie.

Par ailleurs, lorsqu’il s’agit de lutter contre des propos ou des comportements, on n’est pas tenu de recourir aux tribunaux : les combats idéologiques sont avant tout politiques, et la condamnation morale de l’opinion est sans doute la meilleure qui soit ; des décisions de justice peuvent y contribuer, mais ne sauraient la remplacer ; par ailleurs, les juges eux mêmes sont des hommes et des femmes qui n’échappent pas comme par miracle aux idées dominantes. Leurs décisions, lorsque doivent être appréciés d’une manière somme toute subjective la valeur des principes et des intérêts en cause dans un cas déterminé, sont aussi fonction de l’état de l’opinion ; les juges partagent les évidences communes, et la voie judiciaire suppose souvent, pour avoir quelque efficacité, qu’existe au moins un courant significatif de l’opinion allant dans le sens de la décision recherchée.

Donc, la liberté d’expression n’est pas, en France, un absolu intangible ; mais à supposer qu’elle le soit, rien ne permettrait de dire pour autant que la publication de nos caricatures se justifiait : ce n’est pas parce qu’on a « le droit » de faire une chose qu’il faut absolument la faire ; si ce « droit » peut, pour un tempérament légaliste être une condition nécessaire à la publication, il n’en est certainement pas une condition suffisante. On peut donc parfaitement considérer que même s’il était loisible de le faire, il ne l’aurait pas fallu. Nulle « censure » à cela.

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Certains ont dans le débat brandi ce qui apparaît aujourd’hui comme un lieu commun dans certains milieux islamophobes : le « droit au blasphème ». L’expression est à tout le moins curieuse. Pour qui n’est pas croyant, le blasphème est sans portée. On ne peut pas vouloir déplaire à un « Dieu » dont on nie l’existence. Le blasphème ne peut concerner que les personnes pour qui il a un sens, c’est à dire celles qui sont croyantes ; et pour elles, dans une société où coexistent toutes sortes de croyances et toutes sortes d’incroyances, l’interdit n’a pas à résulter de la loi générale applicable à tous les membres de celle-ci : il résulte déjà des règles de leur religion, auxquelles elles adhèrent librement. Ceux qui prônent le « droit au blasphème » ne le réclament à l’évidence pas pour ceux qui, par leur adhésion à une religion, se refusent de toutes façons à l’exercer. Non : ils le réclament pour eux mêmes. Or, pour qui n’est pas croyant, le blasphème n’a en tant que tel aucun sens, et si l’on s’interroge sur les raisons qui peuvent les pousser à en réclamer le droit – qu’au demeurant personne ne leur conteste – on voit que la raison est simple : puisque injurier « Dieu » n’a pour eux aucun sens, ce sont simplement les croyants qu’ils veulent injurier.

Il est paradoxal, soit dit entre parenthèses, de constater que ceux-là même qui disent que la religion doit demeurer de l’ordre des choses privées, strictement domestiques, voire clandestines, ne se proposent pas de blasphémer dans le secret de leur boudoir. S’ils exigent que chacun garde sa foi bien au chaud dans son for intérieur, ils souhaitent quant à eux exhiber à tous vents leur irréligion.

Au demeurant, républicanistes de tous poils devraient y réfléchir à deux fois à propos de blasphème : leur religion a également ses idoles sacrée, à tel point qu’ils ont institué en délits les outrages faits au drapeau tricolore où à l’hymne guerrier qu’est La Marseillaise. Les adorateurs de ces idoles, le fait est significatif, n’ont eu l’idée de cette pénalisation qu’après le 11 septembre 2001, et plus précisément après qu’au mois d’octobre de cette même année, des jeunes gens eurent commis l’irréparable sacrilège de « siffler » le célèbre refrain affirmant que les « ennemis de la France » ont un « sang impur ». Les quelques momies qui défilaient en ordre dispersé en décembre dernier pour célébrer le centenaire de la loi de 1905 arboraient un badge indiquant : « laïcité sacrée ! »

La question, cela dit, n’est donc pas simplement celle de la liberté d’expression, mais celle de l’expression elle-même, de ses raisons d’être, de sa signification idéologique et politique.

On admirera à cet égard la perversité de l’argument – également entendu dans ce débat – que la publication des dessins en question permettait de manifester un soutien au directeur de publication licencié de France-Soir.

Considérer que cet ancien directeur doit être soutenu, c’est considérer qu’il aurait été licencié « à tort ». Mais cela pourrait avoir plusieurs fondements ; or, il ne semble pas que qui que ce soit ait contesté, par exemple, le droit d’un patron de presse à décider de la ligne éditoriale de son journal, et à disposer, comme d’autant de mouchoirs jetables, de ses subordonnés : les questions ainsi posées n’auraient dans une telle hypothèse, plus grand chose à voir avec le contenu du dessin publié par France-Soir, et tout à voir avec l’organisation des entreprises en général, et des entreprises de presse en particulier, dans un système capitaliste. Or, si ce dont il s’agit n’est pas le droit régalien du propriétaire du journal de se défaire de son directeur de publication s’il ne partage pas ses choix, c’est qu’il s’agit des motifs précis du renvoi de ce directeur : il lui a été reproché d’avoir publié le dessin en cause, et c’est cela qui est contesté ; en somme, le soutien à ce directeur consiste à dire qu’il a eu raison de publier ledit dessin. Mais alors il est hypocrite de dire que c’est pour le soutenir qu’on le publie également : c’est en réalité simplement parce que l’on pense qu’il fallait en effet le publier. Ni la solidarité journalistique, ni la liberté d’expression n’expliquent donc cette nouvelle publication. Il faut l’expliquer par elle-même.

On a vu que ces dessins se caractérisaient d’abord et avant tout par leur islamophobie, par leur dénonciation des musulmans en général comme agents du terrorisme ; il n’est pas pour autant certain que toute reproduction ait ou ait eu une visée raciste. Quand le débat fait rage, quand dans le monde entier, manifestations, violences et menaces se succèdent, il peut être légitime de donner à chacun les moyens de savoir de quoi il retourne. Si le dessin litigieux a été commandité, dessiné, initialement publié, puis reproduit, dans une intention islamophobe, il pouvait parfaitement être reproduit une fois le débat lancé pour les seuls besoins de l’information du public. Donner à voir le dessin dans de telles conditions ne signifie pas forcément : « Regardez comment je vois Mahomet », mais peut signifier : « Regardez quel est le dessin que beaucoup jugent scandaleux ». Rappeler que l’on a reproché à Le Pen de dire : « détail », cela n’est pas la même chose que dire soi-même : « détail ». On peut dès lors s’interroger sur le sens de la publication dans France-Soir, mais aussi dans Le Nouvel Observateur, de ce dessin ; et on peut, pourquoi pas, accorder à ces journaux le bénéfice du doute, dès lors qu’ils n’ont pas simplement dit publier un portrait du prophète de l’islam, mais simplement voulu mettre à la portée du public l’un des éléments d’un débat en cours. Et la vérité est en effet que l’on comprend mieux l’émotion soulevée par un dessin tel que celui-là une fois qu’on l’a vu.

Pourtant, tout le contexte de ce débat rend assez transparente l’intention raciste de Charlie Hebdo dans cette publication. D’abord parce que ce journal n’est pas un journal d’information ; ensuite parce que l’islamophobie est désormais l’un de ses fonds de commerce favoris. La mise en avant complaisante de son caractère décidément irrévérencieux ou anticlérical ne suffit en aucune manière à excuser une telle ligne éditoriale. Au demeurant, il y a quelque chose de lamentablement indécent, de voir un journal qui s’était illustré par son irrévérence à l’égard des puissants de son propre monde, et qui choisit aujourd’hui, la fatigue de ses collaborateurs aidant peut-être, de faire porter dans un spectaculaire et confortable retournement d’alliances et de valeurs, son irrévérence sur les déshérités, victimes de ces mêmes puissants. Que des Français, blancs, de tradition chrétienne, se moquent de l’Église catholique, cela peut avoir du sens. Que des Arabes, des Iraniens, des Afghans, ou des Pakistanais entendent combattre l’islam, cela les regarde. Que ceux qui ont tout s’en prennent aux convictions intimes de ceux qui n’ont rien, cela devient une autre histoire.

Quoi qu’il en soit, le débat autour des « caricatures » du prophète de l’islam donne l’occasion d’approfondir la spécificité, à l’intérieur des idéologies antireligieuses, des attaques permanentes dont l’islam fait l’objet : à cet égard, Charlie Hebdo n’est jamais qu’un symptôme parmi d’autres, simplement un peu plus minable que d’autres.

Les agents de l’islamophobie contemporaine, qui s’obstinent à prétendre n’y voir qu’une manifestation légitime du droit – incontestable dans une démocratie – à « critiquer » les religions seraient bien inspirés, au lieu de se borner à les déplorer avec condescendance, de s’interroger sur les réactions que suscitent les attaques contre l’islam chez de nombreuses personnes, hommes et femmes, qui ne se considèrent pas à titre personnel comme religieuses, qui ne se soumettent à aucun des préceptes de la religion musulmane, et qui se sentent néanmoins visées par ces attaques.

On disait jadis, pour désigner – quelle que soit leur origine effective – les personnes issues de l’immigration maghrébine, « les algériens ». Plus tard, on a dit « les immigrés ». On a inventé les « beurs ». Désormais, les voilà étiquetés « musulmans ». Quand une personne se voit en permanence assignée à une identité, il faut bien qu’elle finisse par s’y reconnaître. Tel jeune homme dont le nom trahit une origine maghrébine, qu’il ne cherche d’ailleurs pas à cacher, se voyait demander dans le courant du dernier mois de Ramadan, alors qu’il était en plein déjeuner accompagné d’un verre de vin, s’il pratiquait le jeûne. Puisqu’il sait qu’on le considère, quoi qu’il fasse ou dise, comme « musulman », il est assez naturel qu’il considère de son côté que les attaques lancées contre l’islam le concernent de près. De toutes façons, quelle que soit leur attitude personnelle à l’égard de la religion, les personnes issues de l’immigration maghrébine ou sahélienne ont généralement certaines attaches avec l’islam, par exemple en tant qu’il est la religion de leurs parents, de certains de leurs frères ou de certaines de leurs sœurs, d’amis, de cousins, de voisins, etc. Il savent d’emblée, lorsqu’on s’en prend en termes généraux aux « musulmans » que ces proches, dont ils mesurent à quel point ils n’ont rien à voir avec les caricatures que l’on dresse d’eux, sont victimes de ces attaques. Il n’est pas rare que se définissent aujourd’hui comme « musulmans » des gens dépourvu de toutes pratiques religieuses, et qui n’auraient pas eu idée de se définir ainsi jusqu’à ce que, un matin de septembre 2001, ils ne s’aperçoivent qu’on les regardait tout à coup d’un œil différent.

On peut regretter la violence des réactions suscitées par l’affaire des caricatures dans le monde musulman ; on ne saurait s’en étonner. Le monde musulman a toutes raisons de considérer qu’il ne reçoit de l’occident que mépris et humiliations. Les dictatures au pouvoir ont beau jeu de s’appuyer sur les manifestations de ce mépris pour canaliser contre d’autres qu’elles mêmes les rancœurs populaires : l’occident fournit pour cela surabondance de prétextes ; il n’est pas surprenant qu’à l’occasion, les intéressés s’en saisissent.

Les provocations de Nicolas Sarkozy avaient naguère provoqué quelques incendies de voitures ; celle d’un journal danois aura provoqué celui de quelques ambassades. Ceux qui prêchent la « guerre des civilisation » ne peuvent s’étonner de voir riposter leur ennemi désigné.

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