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Canada : A l’heure du Coronavirus, l’Iftar au volant fait des heureux pendant le Ramadan

Il a beau être le gros grain de sable qui enraye, rapidement et tragiquement, les mécanismes de défense des organismes, le Coronavirus achoppe toutefois sur un obstacle dans sa traversée meurtrière du monde… Il ne parviendra pas à émousser l’esprit de solidarité du Ramadan, à affaiblir la vitalité de la diaspora musulmane, et encore moins à tarir sa créativité.
Loin de baisser les bras devant le pernicieux virus qui impose sa loi partout, y compris au Canada où la célébration du mois béni a la triste coloration de mosquées désertées et d’un confinement généralisé, les musulmans de Winnipeg lui font face de manière originale, responsable et généreuse.
Avec à leur tête Masroor Khan, le président de l’association culturelle canado-pakistanaise de la province du Manitoba, ils contournent intelligemment et avec un dynamisme à toute épreuve les écueils que le Covid-19 dresse sur sa route, notamment au moment de partager l’Iftar.
« Le mois de Ramadan est entièrement chamboulé par la propagation du virus, c’est un fait et c’est désolant », a déclaré ce dernier, visiblement consterné, au micro de CBC. « Puisque nous ne pouvons pas nous réunir, nous ne pouvons pas prier ensemble, nous ne pouvons pas nous asseoir et manger autour de la même table, nous avons estimé que nous devions agir au mieux, en respectant les règles de santé publique, au service de notre communauté », a-t-il souligné.
Tel un défi lancé au Coronavirus, mais sans pour autant braver les interdits qu’il engendre dans son sillage ravageur, Masroor Khan, épaulé par de jeunes volontaires musulmans, s’emploie activement à redonner le sourire à ses coreligionnaires. Et pour ce faire, il a imaginé un nouveau concept qui a déjà fait bien des heureux : l’Iftar au volant.
« Nous voulions tout faire correctement », a insisté le grand instigateur de cette opération inédite, avant de renchérir non sans une pointe de fierté : «Tous les bénévoles sont très dévoués. Ils travaillent à plein temps, donc, fondamentalement, le Ramadan teste leur constance et leur patience, car ils observent rigoureusement le jeûne ».

Tous les soirs de 19h à 20h, devant les deux stands installés dans le parking de la Grande Mosquée de Winnipeg, dont les portes restent désespérément closes, ils accueillent les automobilistes afin de leur remettre gracieusement, à travers la vitre de leur véhicule, six paniers-repas. Malgré les masques faciaux de rigueur, la joie de se retrouver, d’échanger brièvement ensemble, tout en se sachant utiles à leur communauté, se lit dans le regard des jeunes bénévoles musulmans.
« A travers cette opération, nous essayons d’atténuer la tristesse de nos coreligionnaires et de compenser l’impact désastreux de la propagation du virus. Nous voulons qu’ils restent optimistes. Nous souhaitons par-dessus tout que notre action soit une lueur d’espoir pour eux », a confié Masroor Khan avec émotion.
Celui-ci forme le vœu que son Iftar réinventé essaime à travers les vastes étendues canadiennes, tout au long d’un mois de Ramadan dont les précieux bienfaits seront préservés, envers et contre tout.

 

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