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« Bush lance son Djihad »

L’opinion publique commence à peine à concevoir la tragédie portée par la folie humaine sur les cibles symboliques de New York et de Washington. Non, les milliers de morts n’étaient pas fictifs. L’humanité toute entière condamne cet acte effroyable qui atteignit le cœur de lieux cosmopolites. Les musulmans dénoncent cette tragédie par la source coranique, de toute leur force. Des Boeings travestis en armes redoutables, qui l’eu cru ? Les Hommes prient pour que Justice soit faite et les criminels sont attendus pour la sentence. Mais tandis que les rétines se sentent encore violées par ces images, que déjà, l’annonce d’une Croisade américaine anti-terroriste tinta aux tympans. L’information fut diffusée depuis les plus hautes sphères des Etats-Unis et les vétérans russes d’Afghanistan n’y comprennent plus rien. Le retour du Jed…euh…du G.W. Bush s’élance sur le côté obscur de la force. Il baptise ainsi l’opération meurtrière par « Liberté immuable » ! Les volontaires se mobilisent et Camp David résonne de discussions géostratégiques et militaires. Sur le terrain, le stratégo pris des ampleurs titanesques. Mascate, Dubaï et Islamabad laissent l’armada américaine et celle de ses vassaux britanniques vomir les ogives de la mort. Les Mc Destroyer fracassent un pan de l’Umma innocente. Un peuple est pris en otage, indéfiniment.

Le terrorisme, désormais la pieuvre à traquer, propulse la plupart des Nations du globe sous l’aile anti-terroriste. Une dichotomie sans précédent est imposée : soit fier derrière la bannière américaine où traqué avec Ben Laden (1). Rien ne semble plus arrêter les mercenaires de l’Etat Major américain qui se dirigent instinctivement, depuis moins d’un mois, vers l’Afghanistan. Cet espace où siège le « milliardaire intégriste » le plus wanted de la planète ainsi que ses hôtes Talibans. Dans la ligne de mire, les pronostics de la Mère Rica laissent traduire l’éventualité d’une frappe sur d’autres cibles potentielles. Il s’agirait d’Etats du Proche-Orient et d’Afrique Orientale. L’année 2001 baptisée « Année pour le Dialogue entre les Civilisations » a enfilé une autre cape. C’est manifestement le clash civilisationnel professé par Samuel Huntington qui semble, pour l’orchestre du Pentagone, à l’ordre du jour.

A l’autre pôle, des hommes de Foi, de bon sens et tant d’humanistes, unanimement engagés dans la lutte contre le terrorisme, préféraient palper des preuves concrètes quant à la certitude avancée de la piste afghane. Ils demandent, non, exigent encore au Président George W. Bush de la modération et du discernement. Il n’y a que la certitude qui puisse justifier les accusations américaines. La volonté des Hommes doit permettre l’ouverture d’un chantier d’éradication constructive du terrorisme. Un travail qui axe cette fois sur les causes d’une émanation de groupuscules déterminés, plutôt que sur l’apparence de leurs symptômes. Buter dans le tas, risque d’essaimer les mobiles qui provoqueront inéluctablement de nouvelles attaques terroristes aveugles. Pourtant, le gouvernement qui provoqua l’anéantissement du peuple irakien revient dix ans après plonger la planète dans une ère de non-retour. Une guerre qui invoque le droit mais qui exauce la terreur est belle et bien une Croisade. Nous condamnons tous les attentats du World Trade Center mais nous nous indignons contre les actes qui provoquèrent dimanche dernier les victimes sur la terre ancestrale des Ghaznévides. L’ironie c’est qu’aujourd’hui un des pays les plus pauvres du globe se voit bombardé de missiles et de rations alimentaires. Traquer les vrais coupables et épargner les innocents, voilà le mot d’ordre.

 

Alibi ou Leitmotiv ?

Les américains devaient, au préalable de tout duel westernien, axer leurs réflexions sur la définition qu’ils donnent du terrorisme. En effet, s’ils voulaient sans œillères ancrer des repères objectifs à l’enquête qui était en cours, ils leurs auraient fallu répondre à la question suivante : Est ce que le terrorisme désigne exclusivement, dans vos esprits, le terrorisme islamiste radical où vise-t-il tout les terrorismes ? Ils devaient pour animer ces Workshops, actionner la remémoration de faits significatifs qui se déroulèrent sur leur propre territoire et où leurs visions stigmatisantes poussa des innocents sur le banc des accusés : L’attentat d’Oklahoma City du 19 avril 1995 mené par un groupe d’extrême droite, celui du 09 octobre 1995 revendiqué par « les fils de la Gestapo » où encore celui 03 avril 1996 perpétré par « Unabomber », Docteur en mathématiques n’en sont que quelques exemples.

Où sont les terroristes islamistes dans tout cela ?

La nécessaire étape de nuances a été enjambée, peut-être même détournée (2). Il apparaît clairement que les States ont persistés dans une voie sur un supposé. Beaucoup concluent dès lors, que les enfants désarticulés sous les décombres de Kaboul traduisent la vengeance à tout prix. La stratégie de la première guerre civilisationnelle (3) est-elle entrée, dix ans après, dans une seconde phase charnière ? Une phase où il suffit de créer un cadre immunisant qui permette les frappes pour que les coups soient portés ? La campagne d’Anti-terrorisme n’aura dès lors été qu’une belle occasion de confirmer l’unipolarisation pharaonique de Washington ; tout comme les prétextes-étendards, abondamment usités dans le passé, de « défense des Droits de l’Homme » ou « d’Ingérence humanitaire ». Allez savoir.

Le dérapage de la Justice américaine a déjà fait ses preuves dans le passé. L’ancien Président américain Bill Clinton avait apposé le marqueur terroriste sur la Libye et l’Iran (4), le 05 août 1996, suite aux attentats de 1988 à Lockerbie contre la PanAmerican. Ces Etats, affublés d’une étiquette qu’ils ne reconnaissent toujours pas, dénoncent l’accusation et mettent en évidence des pistes qui démentent les propos qui les incrimines. Marginalisés en fin de compte par la Loi D’Amato-Kennedy ces deux pays sont depuis les renégats de l’humanité.

La « lutte Anti-terroriste » est devenue, à l’échelle de la planète, la substantifique moelle de toute la politique étrangère américaine. Cette dernière est mesurée par un Bilan du Département d’Etat (5) qui sonde objectivement les actions terroristes, au jour le jour. Toutefois, une brève rétrospective nous laisse percevoir la mauvaise fréquentation de la C.I.A et de la Maison-Blanche. Selon les vents géostratégiques du moment, les Etats-Unis surent s’entourer d’un cocktail d’amis variables en fonction de leurs centres d’intérêts. Deux poids deux mesures. Ils font silence face aux Etats détenteurs d’une once de ressource économique assimilable et discréditent les autres. Ils se taisent notamment sur la nébuleuse saoudienne imbriquée dans le financement de groupuscules armés dans le Nevada. En 1996, le même Département d’Etat Américain soutenait indirectement l’assise des Talibans à Kaboul ; alors que paradoxalement Clinton déclarait que : « Le terrorisme sera l’une des menaces les plus significatives dirigées contre notre sécurité au cours du XXIe siècle  » (6). Mais entre-temps, ces obtus anti-Modernité, devenus suppôt d’un anti-Américains sont tous engloutis par la chape terroriste. Ce qui est vraisemblablement médiatisés par les Etats-Unis comme étant, le déferlement de Bons Patriotes américains groupés derrière le Gentil Président et levés contre les Mauvais Iste (7) protecteur du Méchant Oussama Ben Laden est un leurre, une foutaise même. Le combat contre le terrorisme islamiste s’avère être sans doute un glaive porté au cœur des Nations sous-développées détentrice de la Bombe Atomique.

La nouvelle religion dite du « Monothéisme du marché » (8) évangélise l’impie, en ce troisième millénaire, depuis ses portes-avions qui voguent sur la mer de Bahreïn et sur le Golfe d’Oman. Bouddha fut explosée par les Talibans et le monde s’est indigné. Hérat Cité des Timourides et de la miniature persane est en ce mardi effacée. Les ténors de l’Apocalypse sont déchaînés, la cible est l’Humanité.

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1. On se souvient de la définition que donnait l’intellectuel musulman de Genève, Tariq Ramadan, il y a trois ans déjà de Ben Laden :« ….On ferait bien de se demander si, à long terme, l’instrumentalisation du « millionnaire intégriste » ne sert pas davantage la politique américaine qu’elle ne l’a met en réel danger. ». Tariq Ramadan, Être musulman européen, Etude des sources islamiques à la lumière du contexte européen, Ed. Tawhid, 1999, p. 416.

2. Serge Dumont, « Le coup de pouce d’Israël », in Le Soir, Tel Aviv, 08 octobre 2001, p. 7

3. Guerre qui coûta plus de 500 milliard de dollars aux pays arabes et aux autres pays victime du post-colonialisme. Le total de la facture s’éleva à 800 milliard de dollars ! Cf. Mahdi Elmandjra, Première guerre civilisationnelle, Ed. Toubkal & Sindbad, Casablanca, 1992

4. L’Iran sera encore accusé d’être derrière l’attentat de l’avion américain tombé en mer durant les Jeux d’Atlanta, l’accusation reste sans preuve à ce jour.

5. Le rapport cite que les terroristes sont des criminels avec lesquels ils ne faut passer aucun accord.
Il faut, pour les écraser, lancer une chasse à l’Homme qui les condamneraient définitivement. Et enfin se tourner, par la pression, vers les Etats qui soutiennent ce type de groupuscules de la manière la plus diverses : politique, économique, ….

6. Bill Clinton, le 29 juillet 1996. Propos tenu la veille du sommet du G7

7. Affixes sans définitions fixes devenus les plats de résistances des médias. On retient les plus récurrents tel que : intégriste, islamiste, fondamentaliste, terroriste, ….

8. Roger Garaudy, Les Etats-Unis avant-garde de la décadence, comment préparer le XXIe siècle ?, Ed. Vent du Large, Paris, 1997, p. 9

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