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Belgique : un voile discriminé peut en cacher un autre…

Peu de temps avant que des élections législatives n’ébauchent un nouveau panorama politique, désormais aux mains des séparatistes flamands, la Belgique parlementaire s’enflammait contre le port du voile intégral, statuant, en plein naufrage du pouvoir, et avant ses plus proches voisins, en faveur de son interdiction.

Qu’elle soit wallonne ou flamande, la Belgique n’échappe pas à cette peur sclérosante de tous les voiles qui a gagné l’Europe, une psychose banalisée frappant à l’aveugle, et qui peut, comble de l’ironie, foudroyer la mauvaise personne au mauvais moment…

Bien mal en a pris, en janvier 2009, une administrée de la ville d’Engis, voilée pour dissimuler une vilaine chute de cheveux liée au cancer qui la rongeait, de déjeuner en famille dans le restaurant du bowling de la commune de Huy. A peine avait-elle franchi le seuil de l’établissement, qu’une employée se ruant vers elle la somma, sans courtoisie, de retirer son foulard de la disgrâce, prohibé en toutes lettres par le règlement intérieur.

On imagine aisément l’ambivalence des sentiments qui a envahi l’infortunée cliente, entre stupeur et humiliation, elle qui luttait avec dignité contre le pire des maux, et qui se retrouvait victime expiatrice de la pire discrimination. Profondément affectée, la malheureuse fut contrainte de se justifier aux yeux de tous sur un voile posé telle une rustine pour cacher son mal intime. Une vive émotion qui a étreint le conseil municipal d’Engis, décidant de poursuivre le bowling parallèlement à la plainte déposée par leur concitoyenne.

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Jurant qu’on ne l’y reprendrait plus, le déni du propriétaire du bowling sonnait étrangement faux, jusqu’au jour où un article de presse parvint à démasquer le racisme de ce sombre énergumène qui déclarait dans une interview que « si une musulmane voilée se présentait dans son établissement, elle ne serait pas acceptée ».

Après plus d’un an, la justice vient de trancher en condamnant le bowling pour discrimination avérée, lui imposant de retirer l’affichette litigieuse et de ne plus interdire à l’avenir le port de couvre-chef, même de casquettes, dans son établissement. Une longue année de procédure judiciaire, un combat de trop pour une victime doublement éprouvée, qui atteste, s’il en était besoin, qu’exclure et criminaliser un individu sur le seul critère du choix vestimentaire est une injustice criante qui confine à l’absurde.

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