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Bassem Youssef, l’humoriste égyptien qui dérange les Frères musulmans

Un expert du scalpel chirurgical, cardiologue de son état, mué en roi de la satire en Egypte, voilà une reconversion, placée sous le signe de l’humour grinçant, ou subversif pour ses détracteurs, pour le moins iconoclaste et audacieuse.

Du bloc opératoire au petit écran, il n’y avait qu’un pas de géant que Bassem Youssef a franchi à la faveur de la révolution, en profane des médias qu’il était alors.  Projeté sur le devant de la scène publique en 2011, alors qu’il oeuvrait dans des hôpitaux de campagne sur l’emblématique place Tahrir, le chirurgien de 38 ans, emporté par le feu sacré de la raillerie politique, a tourné en dérision acerbe sa consternation face au traitement médiatique de l’insurrection populaire.

“Ce qui s’est passé pendant la révolution est sans précédent. L’hypocrisie et la désinformation sont allées trop loin”, fustigeait l’humoriste en herbe, qui s’est mis à poster sur YouTube des vidéos fait maison pour appuyer là où ça fait mal et mettre en lumière tous les « médiamensonges ».

Depuis, le visage et le ton caustique de Bassem Youssef s’invitent régulièrement dans les foyers égyptiens, dans le cadre de son émission qui n’épargne personne, pas plus le président Morsi, les islamistes, que la gauche, voire même les révolutionnaires.

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Mais l’humour qui se veut être une soupape contre les contre-vérités et les jeux de pouvoir dérange et peut conduire devant les tribunaux. Dans le collimateur de l’avocat des Frères musulmans, Bassem Youssef est sous le coup d’une plainte pour avoir « ridiculisé le président Morsi par ses propos sarcastiques et à connotation sexuelle », et son émission est en danger.

Le bouffon de l'après-Moubarak, devenu la bête noire du régime, n’est pas le seul dans la tourmente, les ministres de l’information et de l’investissement, le président de l’autorité générale de l’investissement et des zones franches, le président du C.A. de la zone franche des médias, le président du C.A. de Nile Sate, la société égyptienne des satellites, et le président du C.A. de la chaîne égyptienne CBC sont sur la sellette également.

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