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Australie : un restaurant malaisien servant de la viande Halal cible d’un lynchage islamophobe sur le Net

Elle ne se départit pas de son sourire radieux, et pourtant elle aurait de bonnes raisons d’afficher un visage morose, rongé par la peur, Muhaini Taylor, 26 ans, l’heureuse propriétaire, jusqu’à ces derniers jours, du restaurant malaisien "Mots Café" installé à Bunbury, en Australie, a été bombardée de messages islamophobes d’une violence inouïe sur sa page Facebook, la menaçant des pires représailles pour avoir osé commercialiser de la viande Halal.

Le cauchemar a commencé lorsqu’un internaute, particulièrement malveillant, a posté une évaluation négative de l’établissement, accompagnée de critiques assassines, au racisme à peine voilé, sur le fait que de la viande halal y soit proposée à tous les menus. Cet inconnu en mission commandée, dont Muhaini Taylor apprendra plus tard qu’il n’a jamais mis les pieds dans son restaurant, a ouvert le bal des hostilités, ses commentaires au vitriol laissant place à un flot d’insultes du même tonneau, allant jusqu’à accuser les "Mots Café" de barbarie mais aussi de soutenir activement le terrorisme, ce qui a littéralement pétrifié sur place sa gérante et ses proches collaborateurs.

Pour couronner le tout, un appel au boycott s’est répandu comme une traînée de poudre sur des réseaux sociaux en ébullition, les clics orduriers se mêlant aux diatribes virulentes dans lesquels les mots « charia et halal », galvaudés par des ignares retranchés lâchement derrière leur clavier, étaient synonymes de crimes répréhensibles, à la consternation de Muhaini Taylor dont les tentatives d’apaisement sont restées lettre morte.

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Elle a eu beau expliquer sur sa page Facebook la signification du mot Halal, en faisant preuve d’un remarquable sens de la pédagogie et d’une infinie sagesse, insistant sur l’importance de respecter les opinions de chacun dans ce havre de paix multiculturel qu’est l’Australie, où ses parents musulmans débarquèrent en 1970 pour ne plus jamais en partir, rien n’y a fait, les excités du Net sont repartis de plus belle, hermétiques à sa démarche, comme à toute forme d’intelligence d’ailleurs…

Bien que n’ayant pas réussi à endiguer le torrent de haine qui s’est déversé sur la Toile, les nombreux messages de soutien ont été néanmoins d’un grand réconfort pour Muhaini Taylor, dont le courage et la résistance furent mis à rude épreuve. Pas question pour elle de baisser le rideau, au bout de quatre années d’une activité florissante, devant cette adversité dont elle ne soupçonnait pas la capacité de nuisance. Seule la page Facebook de son établissement devrait faire les frais de cette fureur islamophobe, en affichant un écran noir en réponse à la noirceur de certaines âmes.

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