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Arabie saoudite : Une militante saoudienne anti-raciste victime du racisme anti-noir

Femme de tête et de cœur à la notoriété certaine, conciliant harmonieusement ses rôles d’épouse, de mère, sa passion pour l’aéronautique, sa carrière exceptionnelle de pilote de ligne et sa fibre militante en faveur des droits humains, la Saoudienne Nawal-Hawasawi est en butte au racisme anti-noir et au sexisme débridés au sein du royaume wahhabite, deux fléaux d’intolérance contre lesquels elle ne cesse de lutter et qui s’abattent sur elle aujourd’hui avec une hargne décuplée.  

Quand elle ne prend pas de la hauteur au-dessus des nuages, forte de son certificat de pilote décroché brillamment aux Etats-Unis, terre natale de son mari blanc et converti à l’islam, cette personnalité charismatique et jugée certainement un peu trop iconoclaste par une monarchie absolutiste a les pieds bien sur terre, ancrés dans une âpre réalité qu’elle tente d’humaniser avec une rare ténacité, combattant toutes les formes de racisme, que ce soit contre la gent féminine, les travailleurs étrangers, les communautés tribales, jusqu’à laisser son empreinte sur l’initiative « Adam » visant à l’éradiquer à La Mecque.

Nawal-Hawasawi posant en famille

Profondément blessée par le flot d’insultes qui a soudainement inondé sa page Facebook et les odieuses caricatures la dépeignant en singe ou en gorille, Nawal-Hawasawi, qui a été de surcroît violemment apostrophée par une femme alors qu’elle faisait ses emplettes en famille dans un supermarché, ne s’avoue pas vaincue pour autant, résolue à ne pas céder à la peur devant ce lynchage mettant en cause sa citoyenneté et allant jusqu’aux menaces de mort.

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Escortée désormais d’un agent de sécurité et craignant pour la sécurité des siens dont les photos ont été divulguées sur le Net, l’infatigable activiste anti-raciste a décidé de riposter en médiatisant ce déchaînement de haine à son encontre, non pas pour jouer les victimes éplorées sur l'agorasphère mais pour dénoncer ce mal qui gangrène la société saoudienne et appeler au changement avec force.

« Je ne veux pas me plaindre ou pleurer. Je dis que ce qui m’arrive est  une occasion en or pour lutter contre les stéréotypes tenaces qui minent en profondeur le royaume et exhorter à faire évoluer les mentalités. Cette épreuve douloureuse m'a inspiré l’écriture d’un livre que j’intitulerai "Al-Abda," (femme esclave en arabe), où je vais partager mes opinions et expériences. Je veux aussi recenser tous les incidents dont ont été victimes des amis et les gens autour de moi. Je veux qu’un changement s’opère en Arabie saoudite", a-t-elle clamé, en indiquant que la justice a été saisie de son affaire.

Réconfortée par le soutien sans faille d'un certain nombre de twittos saoudiens qui l’encouragent à poursuivre son action, Nawal-Hawasawi se veut confiante dans l’issue judiciaire de sa plainte, rappelant non sans émotion que « l’islam et nos lois réprouvent formellement et sévèrement ces formes de violences verbales autant que toutes les lois internationales. Je n’ai jamais été confrontée aux insultes racistes en dehors du royaume mais,  malheureusement, ce n’est pas la première fois que cela arrive ici dans mon pays d'origine ».

Affligée, elle garde cependant en elle l’espoir impérissable que cette « violence verbale inacceptable ne sera pas ignorée par la justice saoudienne et que son cas précis provoquera un déclic salutaire au sein de la société saoudienne, de nature à inciter à respecter son semblable indépendamment de sa couleur de peu, de son origine ou de toute autre singularité ».  

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