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“American Sniper”, le blockbuster d’Eastwood attise la haine anti-musulmans aux Etats-Unis

Encensé par la critique, et ovationné par le public qui se bouscule pour assister sur grand écran aux tirs qui font mouche de son héros, un soldat d’exception comme l’Amérique les aime, surtout pour avoir fait un carton sur 160 Irakiens, le dernier long métrage de Clint Eastwood « American Sniper », à la gloire du défunt sniper Chris, membre des Navy Seals, et de l’impérialisme made in US, n’a pas ravivé que le sentiment patriotique…

Sous les traits de l’acteur Bradley Cooper, le film retrace la trajectoire magnifiée de ce tireur d’élite, décédé à 38 ans en 2011, dont l’impressionnant tableau de chasse, notamment lors de l’invasion Bushienne de sinistre mémoire en Irak, l’a fait entrer dans les annales de l’histoire militaire des Etats-Unis. Si la caméra d’Eastwood porte au pinacle ce militaire quasi mythifié, qui avait qualifié les musulmans de « sauvages » dans ses mémoires, elle est en revanche sans pitié pour les arabo-musulmans, cantonnés dans l’éternel rôle des méchants sanguinaires, au point d’avoir soufflé sur les braises de la haine, à la consternation de plusieurs associations islamiques et de défense des droits civils des musulmans d’Outre-Atlantique.

Submergés par une avalanche de messages islamophobes, injurieux et véhéments, ne comptant plus les menaces de mort qui ont inondé leurs boîtes mails, le Comité américano-arabe anti-discrimination (ADC) et l’association des relations américano-islamiques (CAIR) ont alerté, le 24 janvier, la production du film sur ce déchaînement de violences verbales intolérable qui va, hélas, crescendo à mesure que le succès est au rendez-vous et que pas moins de six Oscars se profilent à l’horizon…

"Il est de notre avis que vous pourriez jouer un rôle important en nous aidant à atténuer le réel danger auquel nous sommes confrontés", a écrit Samer Kalaf, le directeur alarmé de l’ADC, dans une lettre adressée directement à Clint Eastwood et Bradley Cooper, qui, bien que peinant à se remettre de la lecture de plus d’une centaine de tweets orduriers qui ont infecté sa page personnelle la semaine dernière, considère les appels au boycott très contre-productifs. "Si nous appelons à boycotter le film, cela provoquera l’exact effet inversé de celui recherché", a-t-il récemment déclaré, tout en rendant public l’un des messages abjects reçus :  "Agréable de voir un film où les Arabes sont dépeints pour ce qu'ils sont vraiment – de la vermine, de la racaille animée par l'intention de nous détruire", a signé l’un des innombrables anonymes à qui le film d’Eastwood n’a pas inspiré que de bons sentiments…

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Alors que le FBI a diligenté une enquête pour débusquer les twittos qui se cachent derrière cette déferlante de haine (si tant est que cela soit possible..), la Warner Bros, l’un des mastodontes de la production et distribution, feint de son côté l’indignation, assurant condamner la rhétorique islamophobe que son film, ce véritable jackpot qui caracole en tête du box-office, ne cesse d'attiser dans les salles obscures.

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