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L’Algérie est-elle prête à une révolution citoyenne pacifique ?

Alors qu’il est dans le collimateur de la présidence algérienne pour avoir exhorté à une « révolution citoyenne pacifique », qui bouscule l’immobilisme politique et éclaircit l’opacité du pouvoir en place pour la bonne cause, l’intellectuel et homme politique Noureddine Boukrouh, un des acteurs majeurs de l’éveil des consciences et du sursaut démocratique de l’autre côté de la Méditerranée, a accordé à Oumma une interview exclusive afin d’expliquer sa démarche.
 
Vous avez lancé via votre page Facebook, reprise par les médias algériens, un « Appel pour une révolution citoyenne pacifique » qui a eu un grand retentissement en Algérie et parmi les Algériens de l’étranger. Pour quelles raisons ? Et surtout pourquoi maintenant ?
Merci de me donner l’occasion de parler des raisons de cet « Appel » avant d’en venir à ses effets, car cela est essentiel à la compréhension de ses motivations et de ses objectifs, surtout pour des observateurs éloignés.

Le contexte 

Depuis avril 2013, date à laquelle son président a été victime d’un AVC, l’Algérie n’est plus gouvernée selon les paramètres minimaux exigés. Il ne préside à plus rien, ne satisfait à aucun devoir protocolaire, ne voyage à l’étranger que pour suivi médical, et vit reclus dans une résidence médicalisée. Le monde entier a vu des images de son état physique, dont la fameuse capture d’image réalisée par Manuel Valls. Il n’a plus parlé à son peuple depuis mai 2012, et n’apparaît plus en public. Il est périodiquement exhibé sur un fauteuil roulant pour montrer qu’il est encore en vie et réunit le conseil des ministres deux ou trois fois par an pour adopter à la va-vite des projets de loi vitaux, comme la loi de finances ou le programme de gouvernement. Quarante ambassadeurs attendent depuis des mois et des années d’être reçus pour lui remettre leurs lettres d’accréditation…
Avant et après cet AVC, le président a, par une succession d’amendements constitutionnels adoptés par un Parlement aux ordres, méticuleusement anesthésié l’ensemble des institutions (chefferie du gouvernement, conseil constitutionnel, assemblées…), les dépossédant de leurs prérogatives et les réduisant à un rôle figuratif. Il a, de même, procédé à des restructurations dans l’Armée et placé sous son autorité personnelle les services de renseignement, avec tout ce qui leur est attaché comme légendes sur leur rôle dans le contrôle politique du pays.
Ainsi, tous les pouvoirs civils et militaires ont été ramenés à son niveau, alors qu’il n’est plus en état d’en assumer aucun, ce qui se traduit par un ralentissement du fonctionnement du pays. Un président à la santé très détériorée, animé par un souffle de vie et un reste de lucidité qui le font s’agripper au pouvoir comme Harpagon à sa cassette dans « l’Avare » de Molière.
Cette comédie anxiogène dure depuis des années et plus le temps passe, plus l’Algérie s’enfonce dans un climat de fin de règne qui n’en finit pas. Les scandales de corruption se multiplient et le peuple s’interroge sur l’identité de ceux qui dirigent le pays et de quoi sera fait l’avenir. En fait, il n’est pas gouverné mais abandonné à vau-l’eau. Cependant, tous les regards convergent vers son frère et « conseiller spécial » depuis le siècle dernier.
Sur ces entrefaites, le pays a perdu quelque deux-tiers de ses recettes d’exportation provenant du gaz et du pétrole, les seules qu’il possède car son économie n’exporte rien d’autre. Alors que nous avons besoin d’au minimum entre 70 et 80 milliards de dollars par an pour vivre au rythme actuel, nous n’en percevons plus qu’un peu plus du tiers. Le déficit a été comblé jusqu’ici par les réserves de change dont il reste de quoi tenir deux années, c’est-à-dire jusqu’à la fin du quatrième mandat de M. Bouteflika (avril 2019). Or, ce dernier ne prépare pas son départ mais un cinquième mandat ou la transmission du pouvoir à son frère, comme a fait Fidel Castro avec le sien.

Le timing

Cet été, les Algériens ont été choqués par des scènes jamais vues auparavant. Un Premier ministre, fraîchement nommé, déclare devant le Parlement qu’au vu de la crise économique, son gouvernement va devoir brider ce que j’ai appelé un jour la mafia de « l’import-import » et séparer la politique de l’affairisme qui s’est développé ces dernières années, jusqu’à devenir consubstantiel au gouvernement du pays.
Devant présider à une activité publique, il demande à son service du protocole que le patron du principal patronat en Algérie ne soit pas placé à ses côtés, comme c’était la tradition sous son prédécesseur, pour demeurer cohérent avec ses déclarations devant le public. Offusqué, celui-ci quitte ostensiblement la salle, suivi curieusement du patron du syndicat « officiel ».  La presse commença alors à bruire de la rumeur que le patron en question s’en était plaint au frère du président de la République et que le Premier ministre n’allait pas tarder à être renvoyé. C’était invraisemblable, hallucinant, mais c’est ce qui allait effectivement arriver quelques jours plus tard.
Au cours d’une cérémonie funéraire officielle à laquelle participaient les quatre responsables (le patron, le syndicaliste, le Premier ministre et le frère du président), ce dernier s’est présenté sur les lieux entouré du directeur du protocole du président, de la garde personnelle du président et à bord de son véhicule officiel, soit dans les atours présidentiels au complet. C’est la première fois depuis 1999 qu’il le faisait.
A la fin de la cérémonie, au cours de laquelle les trois comparses ont été filmés en train de s’esclaffer à quelques mètres du Premier ministre qui, lui, avait une double tête d’enterrement (pour le défunt et pour son propre sort), le frère du président a fait monter dans le véhicule présidentiel le patron des patrons et tous les deux s’en sont allés bras dessus, bras dessous, comme un couple présidentiel.
Le lendemain, et alors que le Premier ministre se trouvait à Paris pour un entretien avec son homologue français, un long réquisitoire était dressé contre lui sur une chaîne de télévision connue pour sa proximité avec le frère du Président. Une instruction imputée également au président enjoignait aux ministres de suspendre l’application de toutes les mesures économiques ordonnées par le Premier ministre. Ces pratiques sont-elles dignes d’un Etat ?
A son retour au pays, il a été limogé par un laconique communiqué qui a plongé le pays dans la stupéfaction, car tout le monde avait désormais la preuve sous les yeux que le pouvoir de décision était entre les mains du frère du président et de l’affairisme. Ce qui n’avait été, jusque-là, que rumeurs et spéculations prenait le visage de la réalité : le pays est bel et bien entre les mains d’un clan qui ne craint plus de s’afficher et d’opérer en public.
En tant qu’intellectuel et homme politique, en tant que quarante-millionième actionnaire de ce pays, j’ai été bouleversé par le degré de déchéance atteint par l’Algérie. Je n’en croyais pas mes yeux et mes esprits devant cet amoncellement de turpitudes et d’avilissement, et j’ai alors réagi en publiant trois articles aux titres éloquents : « Nous ne sommes plus un Etat, mais… » ; « Emeute au sommet de l’Etat » et « L’Armée, une muette qui ne veut rien entendre ».
Pensez-vous que cet Appel parviendra à faire bouger les lignes dans un pays apparemment désabusé et méfiant à l’égard des initiatives et promesses politiques, qui se sont avérées sans lendemain ?
J’ai répondu à « pourquoi » en décrivant une situation qui va en s’aggravant depuis 2013 et aboutira inévitablement au chaos si on la laisse à sa propre dynamique, et à « pourquoi maintenant » qui est lié à des évènements remontant au mois dernier.
L’équation algérienne se présente au regard de l’observateur avec deux inconnues. D’un côté le pouvoir, obscur de nature, depuis l’origine, et tombé ces dernières années entre les mains d’un groupe d’irresponsables, au sens juridique (non légitimes) et moral (affairisme), qui prépare activement le cinquième mandat, à l’occasion de l’élection présidentielle d’avril 2019, pour continuer d’agir dans l’ombre d’un président impotent ou instaurer une succession convenue en cercle restreint. De l’autre côté, un peuple tétanisé par ce qu’il a vécu dans les années 1990 et par ce qu’il a vu dans les pays arabes touchés par un « printemps » qui a débouché, en dehors de la Tunisie, sur l’enfer.
Si les choses restent en l’état – le pouvoir entraîné par son projet fou et le peuple paralysé par sa force d’inertie, le premier persistant dans ses aberrations car obnubilé par les seuls intérêts de ses membres civils et militaires, et le second indifférent à son sort de peur de connaître le pire – le pays ira à sa perte. La semaine dernière, le Premier ministre déclarait dans une réunion politique secrète que le gouvernement n’avait pas de quoi régler les salaires du mois de novembre. Vous imaginez ce qu’une telle perspective peut représenter, engendrer ? Ce sera l’explosion générale et l’entrée dans un cycle apocalyptique.
Le nouveau Premier ministre (qui l’est en fait pour la dixième fois depuis 1995) a présenté au Parlement un « plan d’action », basé sur le recours déclaré à la planche à billet, pour financer le déficit budgétaire, ce qui va entraîner, malgré ses dénégations, une érosion monétaire et une inflation incontrôlable car l’économie algérienne ne produit pas de richesse, de valeur ajoutée, 70% des biens de consommation étant importés. La dévaluation monétaire va laminer le pouvoir d’achat et provoquer une misère que les Algériens ont oubliée depuis la période coloniale.
Le problème qui se pose à un esprit patriotique et rationnel est : que, quoi, quand, comment faire pour proscrire ces risques ? Le pouvoir est enfermé comme Harpagon dans sa hantise d’être dépossédé de son argent, et les citoyens sont dispersés, atomisés, ne votant plus et n’étant organisés dans aucun cadre politique.
Les nouvelles technologies de l’information ayant modifié beaucoup d’aspects de la vie contemporaine, elles peuvent aussi aider à une entreprise de conscientisation et de mobilisation. Autrefois, la politique se faisait avec des idées révolutionnaires, des meetings, des défilés et manifestations, des tracts, voire des barricades et des armes, pour mobiliser la force citoyenne et l’investir dans le changement en vue d’une meilleure vie.
Aujourd’hui, ce résultat peut être atteint dans de larges proportions par les nouveaux moyens de rencontre, de communication, d’échange et de débat que sont les réseaux sociaux jusqu’à parvenir à une perception commune de la situation, à une résolution collective d’agir, à une ligne de conduite concertée pour trouver les solutions, et tout cela dans le calme, le respect de la loi, des institutions et des biens.  Il ne nous reste qu’un an et demi pour préparer la rupture avec un modèle politique d’essence despotique d’un autre âge, et construire une alternative.
« L’Appel » que j’ai lancé est le prélude à une série d’autres. J’ai bien dit dans la conclusion qu’il n’était que la première étape, celle de la sensibilisation, d’une initiative qui en prévoit plusieurs, relatives à la construction de l’alternative justement.
Vous exhortez chacun à “agir à partir du lieu où il se trouve”. Est-ce à dire que vous appelez à un éveil de la conscience collective algérienne par-delà les frontières, et que la « révolution citoyenne » que vous appelez de vos vœux aura un impact sur les binationaux et les poussera à agir dans la perspective de la présidentielle de 2019 ?
Pour moi, les binationaux ne sont pas des mi-nationaux mais des Algériens à part entière, ayant les mêmes droits et devoirs que les autres, et nourrissant les mêmes rêves pour une Algérie meilleure. Ils savent que leur pays de naissance, d’origine ou de cœur, peu importe les mots, est devenu la risée du monde ; qu’ayant compté au début des années 1960 parmi les Etats-phares du Tiers-monde, il traîne aujourd’hui en queue de peloton. Tous les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine avec qui nous partagions les mêmes indices et indicateurs de développement nous ont dépassés.
Beaucoup d’Algériens se sont installés au cours des dernières décennies là où ils ont pu à travers le monde, mais dans leur éloignement ou leur exil forcé, l’Algérie grandit dans leur cœur et leur imaginaire, et ils souffrent d’autant plus de la voir otage de l’ignorance et de la prédation. Beaucoup de bi-nationaux, nés hors d’Algérie, s’y sont installés et y travaillent malgré les inconvénients. Une Algérie libérée du despotisme, réveillée à la conscience citoyenne, orientée dans le sens de l’Histoire et du monde, pourrait devenir en quelques années un pays attractif. Leur concours à la renaissance du pays est un devoir d’où découleraient pour eux de nouveaux droits.
Votre appel a suscité des réactions virulentes au plus haut sommet de l’Etat, dont le président de l’Assemblée nationale qui vous a mis en garde “de ne pas porter atteinte aux symboles de l’État”.  Vous vous attendiez à “l’ouverture d’une procédure judiciaire dans le but de vous faire taire et de casser l’initiative politique lancée “. Or, il semble que, depuis ce matin, le pouvoir recule et a décidé, selon les propos du Premier ministre, de ne pas vous « sanctionner » ?
 Je n’ai pas porté atteinte à un symbole de l’Etat, par contre un homme malade, physiquement et mentalement, a réduit l’Etat algérien à une dimension symbolique en le transformant en Etat malade. La publication de mes trois articles successifs a entraîné deux réactions officielles de l’Armée et une autre d’un général-major à la retraite, des menaces de poursuite judiciaires répercutées par le porte-parole officiel du parti du Premier ministre, des mises en garde du président de l’Assemblée nationale et des insultes et diffamations dans les médias écrits et télévisés à leur botte, sans parler des attaques de snippers en mal de publicité. Ce qui m’a obligé à riposter.
J’ai appris en effet, comme vous, que le Premier ministre a fait ce matin une déclaration à l’Assemblée nationale, dans laquelle il a indiqué que le pouvoir a décidé de ne pas me « sanctionner » et qu’il se contentait de m’ignorer. Il n’a pas dit me « déférer devant la justice », me « demander des comptes », me « faire juger », mais me « sanctionner » pour ne pas dire « tuer » puisqu’il a ajouté : « pour ne pas en faire un martyr ».
Rien qu’à ce langage, on reconnaît la mentalité du despote de douar, du tyranneau de village, du « chambit » (garde champêtre) de l’ère coloniale, le mode de pensée qui gouverne l’Algérie avec l’ignorance, l’indécence, l’incompétence et la violence. Pendant près d’un mois, l’Etat a déployé l’ensemble de ses moyens et institutions pour combattre un homme ne disposant que de sa page Facebook. Cet Etat-là n’est assurément pas un Etat gérant ou garant, mais un Etat errant et impotent.
Il est de notoriété publique que ce Premier ministre est le symbole vivant de la servilité. Il fait partie de la domesticité du pouvoir depuis plus de deux décennies. On le nomme et le renvoie, sans qu’il n’ait jamais émis le moindre murmure. Il bombe le torse quand ses maîtres lui désignent une sale besogne à accomplir, et s’en va tête basse quand on le chasse.  Si le « pouvoir » m’ignorait, pourquoi parler de moi à l’Assemblée nationale ?
Je ne suis pas un contrevenant à la loi, je la connais et la respecte mieux qu’eux. Je ne suis pas un émeutier. Je n’ai pas appelé mes compatriotes à se rebeller contre l’Etat, mais à vivre une révolution morale et citoyenne qui les préparera à devenir les acteurs de leur destin dans les prochains mois. Cette révolution intellectuelle, culturelle, politique, démocratique, vise à changer les esprits, la vision du monde de mes compatriotes et je vais la poursuivre avec les moyens en ma possession : les idées, la pensée, la rationalité. Je le fais pour l’avenir de mon pays, pour les nouvelles générations. Ce qui reste de sain dans les institutions algériennes devrait y aider, au lieu de s’y opposer.
Dans un entretien paru sur “Maghreb Emergent”, le politologue Lahouari Addi affirmait récemment que « le Président et son frère Saïd décidant de tout est une légende permettant de fixer le mécontentement sur ces deux personnages et de détourner le regard sur les vrais décideurs qui portent une lourde responsabilité sur l’état de délabrement dans lequel se trouve le pays ».  Qui décide réellement en Algérie ? Quelle est la réalité du pouvoir dans ce pays ?
 Je ne sais pas si ce jugement cède à un excès dans l’application de la méthode structuraliste, dans l’analyse ou procède de l’intention d’atténuer les responsabilités des frères Bouteflika dans la destruction de l’Etat algérien. Pour avoir observé de près cet Etat, pour être un tant soit peu entré dans ses arcanes et en avoir connu quelques têtes d’affiche et « décideurs », j’en ai une idée un peu plus précise.
J’ai parlé d’excès de structuralisme parce que si, effectivement, c’est ce qui a longtemps prévalu, ce n’est plus le cas depuis que le président a trouvé la faille dans le bloc des décideurs militaires et l’a fracturé en dressant l’état-major contre le DRS, avant de placer cet appareil redoutable sous son autorité personnelle. Ce pouvait être une conquête de la démocratie, de l’Etat civil, de l’Etat de droit, auquel aspirent les Algériens et que j’ai personnellement toujours défendu, mais Bouteflika ne l’a fait que dans la perspective de rester au pouvoir jusqu’à sa mort et assurer, au-delà, la succession qu’il souhaite. Cela, par contre, les Algériens n’y aspirent pas. Il l’a fait pour se protéger, pas pour protéger la démocratie ou l’Etat.
Vous avez souvent dénoncé la prégnance en Algérie du tribalisme, de l’islamisme, du régionalisme, du clanisme qui nuisent à la construction d’une société réellement démocratique fondée sur la justice et la citoyenneté ?
L’ouverture démocratique, décrétée en 1989 en Algérie, a échoué pour les mêmes raisons que les révolutions arabes vingt ans plus tard : pour des raisons culturelles. Ces peuples qui vivent depuis quatorze siècles (aujourd’hui est le premier jour de l’an 1439 chez les musulmans) dans la culture despotique en la prenant pour une prescription divine, celui que leur enseignent le vieux savoir religieux et les contes des mille et une nuits, ne pouvaient, au lendemain d’une révolution ou d’une ouverture démocratique, que voter en masse pour le courant religieux. Dans cette culture, on ne distingue pas entre le croyant et le citoyen, une hiérarchie culturelle devenue génétique ayant placé le premier au-dessus du second. On ne perçoit pas de différence entre la notion de « peuple » et celle de « société »…
En 1979, je me suis rendu en Iran pour vivre de l’intérieur la révolution iranienne, de même que je me suis rendu en Turquie, après le coup d’Etat de 1980, pour voir où en étaient les idées dans l’ancienne métropole du califat ottoman.
J’ai beaucoup écrit sur ces deux pays jusqu’à récemment encore. J’ai publié, en 1997, un essai pour expliquer l’échec de l’expérience algérienne sous le titre : « L’Algérie entre le mauvais et le pire ». En 2006, j’ai publié un livre intitulé « L’islam sans l’islamisme ». Et j’ai accompagné les révolutions arabes en publiant une vingtaine de contributions dans la presse algérienne. C’est sur la base de l’expérience d’une vie que j’ai proposé l’initiative politique, dont « l’Appel » que vous avez publié n’est que la première séquence.
Propos recueillis par la rédaction d’Oumma.com
 
 
 

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11 commentaires

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  1. La contribution au débat politique d’un intellectuel de la trompe de Mr Boukrouh est toujours intéressante à lire et à commenter. Les perspectives mises en avant et la qualité de l’argumentation sont éclairantes à bien des égards.
    Toutefois, il y a lieu de ne pas oublier que Mr Boukrouh a été Ministre sous Mr Bouteflika. Qu’il a été, comme ceux qu’il critique actuellement, un de ceux qui ont légitimé le processus à l’œuvre encore aujourd’hui. Etait-il naïf à l’époque? Son opportunisme a-t-il eu raison de ses convictions, à ce moment là?…J’espère qu’on ne va pas me ressortir la rengaine de la justesse du projet de l’hôte d’El Mouradia.
    Je fais partie de ceux qui n’ont jamais accepté la manière dont a été adoubé le premier d’entre nous.

  2. la situation politique est comme l’a decrit boukrouh,cependant pour ne pas passer trop de temps sur la sante du president il faut aller en arriere à la veille du fameuxdu redressement du 19 juin65 ,notre actuel president faisait partie d’un clan de jouisseurs en plein jour et depuis une retraite dans ces maudits pays arabes;je crois qu avoir ete nomme president est usurperie!c’etait en 99 qu il fallait s’opposer à tous ces faux militants comme le peuple algerins n’etaient pour rien dans la lutte de liberation?l’erreur est là:pardonner à madani et consorts c’est un crime!pardonner pour s’accaparer du pouvoir et faire croire que c’est ça la paixet le retour à une vie normale!prolonger le stage pour faire heriter la famille et le clan d’oujda!on etait contre le culte de la personalite la revolution par le peuple et pour le peuple:nous en sommes tres loin aujoud’hui!une revolution est necessaire oui necessairecar tous ces charlatans commerçants ,generaux ou pas generaux ont ruine notre pays

  3. Bien sûr M. Boukrouh fait des analyses très pertinentes, c’est-à-dire corroborant la vie quotidienne de notre Algérie. Je pense que le système (ce système perdure depuis l’indépendance, cela s’entend) passe son temps à faire peur au peuple pour le domestiquer et le soumettre à son bon vouloir. Après avoir créer l’islamisme (étranger à notre pays et donc il veut lui faire la guerre), il passe un deal avec celui-ci, car celui-ci est encore là même plus ou moins dormant, et enfante la crise économique pour ne laisser aucune issue à un changement démocratique. Par cela on cherche à conditionner la société et à la détourner de la chose politique tout en promettant de maintenir en l’état les transferts sociaux façon de faire croire que nul autre ne pourra le faire. C’est machiavélique. Ainsi on cherche à annihiler toute opposition, je crois que M. Boukrouh l’a dit d’une manière plus précise que moi. Car ils savent en effet que toute violence ne viendra ni de Boukrouh ni de moi et de tant d’autres qui appellent dans ce pays à un débat serein et pacifique. Personne ne prédit la guerre parmi nous à notre pays, car nous sommes tous des enfants de la révolution de novembre. Se faire la guerre, faire la révolution violente entre nous est une hérésie, tout le monde sera perdant. La Tunisie l’a bien compris en effet. Se faire la guerre relève du moyen-âge et du sous-développement. Donc la stratégie mise en oeuvre est de réduire l’opposition pacifique à sa portion congrue (revisitez le discours du PM à l’APN, vous le comprendrez). Ils savent bien que les gens civilisés ne font pas la guerre à leur pays. Par conséquent ils font tout pour réduire au silence ces gens. Et un point c’est tout.

  4. Bravo à cet homme qui comme un certain Boudiaf en 1993 croit dans un avenir HONNETE de son pays en dehors de tout SYSTEME Surtout après la guerre civile qu’a connu l’Algérie et alors qu’on commémore le massacre le plus emblématique et énigmatique de cette guerre Ben Talha dans la nuit du 22 au 23 septembre 1997 où 400 personnes ont été assassinées On se rappelle cette photo appelée “la madone de ben Thala ” de cette femme au visage terrassé par la douleur et qui résume l’HORREUR de cette guerre !
    Hommage à toutes les victimes de Ben Talha et de cette guerre atroce Bonne chance et de tout cœur avec vous Mr Boukrouh pour cette révolution citoyenne pacifique !!!

    • Tu a raison, je dirai même qu’on désarme les gens pour les rendre esclaves ,
      Un village entouré de casernes militaires et qui disparaît en une nuit.
      L’homme se désarme quand il signe un pacte social, le pacte a été trahi, la justice doit intervenir , ce qui n’a jamais été le cas en Algérie.

  5. Que veulent les algeriens?
    Le confort immédiat produit par d’autres?
    Les idées qui permettent de construire leur confort à terme?
    Comment le savoir s’il n’y a pas debat? S’il n’y a pas société “civile”
    Comment aller vers tout cela?
    L’oeuvre d éducation initiée par N. Boukrouh à travers ses écrits et initiatives est louable, il faut croire que l’algérien n’à pas perdu espoir de voir ce magnifique pays avoir le sort voulu par les martyres de novembre.

  6. En tous les cas tout le monde s’accorde à reconnaitre qu’un gâchis incommensurable a été perpétré dans ce pays prometteur qui est devenu par la force des choses, la risée du monde.
    Ses ressources vitales, intellectuelles, techniciennes, et même physiques ont fui des systèmes “politiques” ayant plus copiés le fonctionnement de la maffia qu’une quelconque idéologie basée sur la pensée humaine.
    Le constat est là implacable! le pays à la dérive! le pays coulé!
    Les derniers pirates se disputent les derniers milliards qui se trouvent en fond de caisse avant le départ vers d’autres cieux pour les écumer avec leur descendance…
    Et pourtant l’histoire était belle, le pays magnifique irrigué du sang de millions d’algériens qui voulaient donner un avenir à ce peuple au prix de leur sacrifice.
    Le monde entier en était admiratif, attentif voir même solidaire.
    Ce Monsieur BOUKROUH je l’envie! je l’envie car il risque de les rejoindre très tôt alors que nous, honteux, malheureux, résignés, n’osons même plus dénoncer ne serait-ce que par le coeur cette infamie, cette abjection, que pourtant nos parents ont si chèrement combattus.
    Vive l’Algérie,

    • vous avez résumé un constat hélas vrai de notre passivité maladive et chronique ,sans le sursaut général du peuple dans toute sa composante , la gabegie de ces vils ” serviteurs de l’état à vie ” perdureront au mépris de la nation . il faut revenir à ce qui nous avait unit LA NATION ALGÉRIENNE AVANT TOUT . que vive l’Algérie.

  7. Oui le peuple est prêt. Mais il attend un rassembleur car comme Mr Boukroh l’a souligné, il a été échaudé par une decenie noire traumatisante mais les dérives des printemps arabes ont au contraire enseignés la voie du juste milieu; changement pacifique et engagement citoyen sincère et tout cela dans la paix et l’amour des gens et de la patrie. Voilà a quoi nous sommes prêts et en totale symbiose avec Mr Boukroh dont nous sommes fiers

  8. Tout a fait juste .malheureusement hormis le pouvoir qui dernièrement n’ a laissé aucun doute sur sa volonté malveillante à continuer sur un chemin enveloppé de tout les dangers , reste le peuple est il prêt pour un changement pacifique ?franchement moi je crois pas .ce qui veut dire que le changement sera très douloureux dans notre cas .

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