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Algérie : le film à la gloire de Larbi Ben M’Hidi, le héros de la Révolution, interdit par le ministère des Moudjahidine

Après moult atermoiements liés à des contraintes techniques et financières, le film retraçant la trajectoire épique du héros de la révolution algérienne, Larbi Ben M’hidi, assassiné par le général Aussaresses, le tortionnaire fièrement assumé de l’Algérie française, se heurte aujourd’hui à un nouvel obstacle rédhibitoire : le veto officiel opposé par le ministère des Moudjahidine, à la consternation du réalisateur Bachir Derrais.
Cette œuvre cinématographique historique, présentée comme l’une des plus ambitieuses du septième art algérien et frappée aujourd’hui d’une interdiction venue d’en haut, sera-t-elle un jour projetée dans les salles obscures ?

Le sanguinaire général Aussaresses et le martyr Larbi Ben M’hidi

La question a de quoi tourmenter Bachir Derrais et la société de production « Films de la Source » qui pensaient, sans doute, être arrivés au terme d’un parcours créatif semé d’embûches. Au lieu de cela, ils sont à présent sommés de revoir instamment leur copie, en rectifiant ou supprimant les scènes qui fâchent.
Des scènes au sujet desquelles la commission de visionnage et de sélection du Centre national d’études et de recherches sur le mouvement national et la Révolution du 1er Novembre ne s’est pas contentée d’émettre « quelques réserves » : elle a appelé à en faire passer plusieurs à la trappe, notamment celles, plus dérangeantes, relatant des dissensions entre les dirigeants de la révolution, dont Larbi Ben M’Hidi, Ahmed Ben Bella et l’Egyptien Djamel Abdel Nasser.
Pas moins d’une quarantaine de remarques ont été ainsi adressées au réalisateur, rapporte le quotidien El Khabar, la plupart sonnant comme une injonction à s’auto-censurer… Bachir Derrais se résoudra-t-il à amputer son film à la gloire du martyr de la Révolution de sa substantifique moelle, dont il ne resterait rien ou « seulement deux petites minutes » s’il consentait à couper au montage « certaines réalités » dévoilées sous sa caméra ?
Jugeant « fantaisistes » les exigences du ministère des Moudjahidine, particulièrement celles qui imposent d’occulter « la dimension politique de la Révolution », le cinéaste algérien, qui considère cette requête comme « déraisonnable connaissant le militantisme de Larbi Ben M’Hidi et sa nature », va prendre le temps nécessaire pour consulter l’avis d’experts, ainsi qu’il l’a indiqué dans son tweet posté hier, dimanche 2 septembre.
Nous vous proposons de voir ou revoir la vidéo que nous avons consacrée à la sortie de ce film historique d’envergure. Ci-dessous figure le tweet de Bachir Derrais.

 

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