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Algérie, 22 février-12 décembre 2019 : une Révolution pleine de promesses

 Le 22 février 2019 est une date fondatrice : elle signe l’avènement du retour du Peuple sur la scène historique. Le peuple algérien, dans son soulèvement exemplaire, ce vendredi 22 février 2019, écrit la page la plus glorieuse de l’histoire des peuples en révolte de ce troisième millénaire. 

Quelle est la vérité philosophique de ce soulèvement ? 

Si c’était un Hirak (mouvement), le peuple algérien se serait contenté de la destitution de Bouteflika et serait rentré chez lui. Comment se fait-il que, depuis 9 mois, un peuple, dans un silence médiatique assourdissant, face à l’arbitraire d’un régime despotique, continue avec la même exemplarité et détermination à battre le pavé ?

Le 22 février 2019, le peuple algérien a répondu à l’Appel de l’Algérie. D’où venait cet Appel ? Quelle était sa source ? Des entrailles de l’histoire de cette terre bénie par son histoire et le sang de ses martyrs, mais profondément souillée par ce système politique prédateur fondé par les putschistes de l’Armée des frontières. La vérité philosophique de cet appel s’est dévoilée le mois de juillet à Alger, quand la population a scandé pour la première fois de son histoire postcoloniale : Chaab youridou Al Istiqlal (Le Peuple veut l’indépendance).

L’indépendance. Ce n’est pas un mot. Dans la voix d’un peuple, l’indépendance est grosse d’un nouveau monde. Le soulèvement du 22 février se déploie en Révolution populaire et celle-ci réclame l’indépendance du peuple.

L’Indépendance du peuple contre qui et contre quoi ?

La première fois que le peuple algérien a utilisé ce mot, c’était pour détruire le système colonial. Le colonialisme fondé au XIX siècle était planétaire et englobait l’Occident-Monde. Au premier les privilèges et l’humanité et au second la misère et la sous-humanité.

Utilisé une seconde fois en 2019, ce mot enveloppe toute l’Algérie, convoque son histoire et s’impose comme le seul mot d’ordre, comme le seul programme : accomplir l’indépendance inachevée en 1962. Purifier l’Algérie du crime commis en 1962 : l’Indépendance confisquée par l’Armée des frontières. Mais, de même que l’indépendance d’hier se révoltait contre un système colonial mondial, l’Indépendance proclamée en 2019 porte elle aussi la volonté de s’affranchir du système des oligarchies de la criminalité financière mondiale.

Le peuple algérien est seul. Seul face à la mafia militaro-politico-financière et à ses complices protecteurs, les oligarchies française, européenne, états-unienne, russe, chinoise et les despotes arabes. Ce peuple, considéré comme un peuple enfant, un peuple domestiqué, une abstraction, une foule, un peuple émeutier, force l’admiration du monde par son exemplarité et son pacifisme (Silmia). Ce pacifisme, érigé en philosophie de lutte et de résistance, met un terme définitif à sa propre histoire pleine de violence et de terreur (1830-2019). Avec cette philosophie, l’Algérien renoue avec son passé historique, avec ses valeurs ancestrales.

Le vendredi n’est pas seulement l’image de l’Algérie de demain sans Alisabates (les gangs du pouvoir), mais aussi celle de l’Algérien avant la contamination coloniale. La personnalité et la probité de l’Emir Abdelkader sont là pour témoigner de cette réalité. L’Emir est le premier Algérien à se revendiquer comme tel, en se soulevant contre le colon usurpateur. Les autres jours de semaine en Algérie (samedi, dimanche, lundi, mercredi, jeudi), hélas, sont encore le règne et le résidu de la culture coloniale et de ses héritiers AL ISABATES

Mais ce peuple, porté par son serment de fidélité aux martyrs, se sent investi d’une mission sacrée ; il se sent digne de l’accomplir et se soulève contre ceux qui n’ont plus de dignité (Al Isabates et les cahéristes-les ventrus et les privilégiés du système). Le Peuple est mûr pour la moisson : une Algérie libre, juste et démocratique.

Une seule digue le sépare de ce grand dessein, de ce nouveau monde : les élections du 12 décembre. 

De quoi les élections du 12 décembre sont-elles le nom ?

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Elles portent le nom de la contre-révolution.

Qui appelle aux élections présidentielles ? La junte militaire et les oligarchies occidentales. Dire oui aux élections du 12 décembre, c’est dire oui à plus d’injustice, de corruption, de dilapidation des richesses, de despotisme, d’arbitraire et de misère. 

Dire oui aux élections du 12 décembre, c’est plus de harragas, plus de morts en mer. Dire oui aux élections, c’est sonner le glas de l’Algérie, trahir l’esprit du premier novembre et se porter complice des malheurs et des crimes qui seront hélas inévitables. Car s’il est une constante dans la vie politique algérienne, c’est que le pire n’est jamais à exclure (José Garçon : Algérie, l’impossible restauration-Politique Etrangère 2/1999). Et ce pire est toujours le produit des Elections. Chaque élection apporte son lot de malheur aux Algériens. Les élections en Algérie sont synonymes de catastrophe. Dire oui aux élections, c’est trahir l’avenir. Le déficit de légitimité est abyssal et chaque élection en Algérie le creuse davantage. Des distances astronomiques séparent le peuple de cette caste mafieuse qui le gouverne.

Qu’est ce qui a changé pour les Algériens depuis 1830 ?

De 1830 à 1962, c’est la minorité coloniale qui s’appropriait les richesses, et de 1962 à 2019, c’est la minorité nationale qui les dilapide. A la culture coloniale s’est substituée la culture militaire. Le système colonial ainsi que le système totalitaire pratiquent un apartheid politique : ils excluent le peuple du pouvoir. Deux Algérie ont toujours coexisté : l’Algérie des colons et des indigènes et l’Algérie des Généraux et du peuple. Les élections du 12 décembre mettent le sceau définitif sur l’existence de deux Algérie. 

La France et l’Europe sont complices de ce pouvoir. Une fois de plus, L’Europe des Lumières, dans son rapport à l’Autre, est au service des intérêts de l’Oligarchie financière et souille ses propres valeurs de liberté et de justice. L’Occident trahit les valeurs qu’il entend défendre et dessert son propre peuple. Comme par le passé, à l’image des Justes tels Maurice Audin et Mayot qui se sont révoltés contre le système colonial, à Vous, députés européens, de dénoncer la politique de vos Etats et des multinationales.

Les Justes ne peuvent rester indifférents à cette réalité politique en Algérie, profondément marquée par l’injustice, la corruption, l’arbitraire de l’Etat, la violation des libertés, le viol permanent de la Constitution, la négation de la volonté populaire et le mépris du Peuple. Le Parlement, l’agora des peuples, s’expose à la face du monde et celle de l’histoire. Nous vivons un moment historique, car il questionne l’Etat du monde. C’est aussi le moment de Votre vérité : êtes-vous du côté des opprimés, des déshérités-le peuple, ou du côté de la criminalité financière mondiale représentée par Al Isabates (les gangs) en Algérie ?

Dans les années 90, la France et l’Europe ont failli à leur devoir de vérité et se sont alignées sur les thèses des Généraux criminels ; l’Algérie de 2019 vous offre la chance ultime de sauver votre honneur et de vous racheter. Si vous manquez ce rendez-vous historique, vous signez l’affaissement de l’Occident. Vous ne serez plus jamais audibles, même auprès de vos propres citoyens. 

Le Peuple s’est exprimé : Pas d’élections avec Al Isabates. L’annulation des Elections sacre son Indépendance effective. La question de la libération de l’Algérie de cette colonisation intérieure est primordiale. L’obstacle fondamental qui se dresse contre l’avènement d’une Algérie libre et démocratique est l’Algérie des Généraux, avec sa police politique et la complicité des Etats européens.

Le 12 décembre sera l’heure de vérité. Ce jour- là, l’Algérie sera le centre du monde. De ce jour dépendra aussi le devenir monde des luttes des peuples. 

 

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9 commentaires

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  1. Réponse à MR. Daniel Bohot et ceux qui se posent les mêmes questions:
    Demandez-vous qui va diriger la France, pour la sortie de la mélasse et LAISSEZ-NOUS EN PAIX. Quand est-ce que les occidentaux et, particulièrement les Français, vont-ils comprendre que nous n’avons pas besoin de leurs idées, de leurs commentaires, de leur participation, d’eux, en sommes, pour gérer notre pays. FRANCE KEEP OFF ALGERIA.
    Demandez-plutôt à vos politiciens pourquoi ils protègent le régime militaire algérien. Pourquoi ils protègent les politiciens mafieux réfugiés en France. Demandez à vos banques pourquoi elles protègent les avoirs volés aux peuple algérien. Demandez à vos écologistes pourquoi ils se taisent lorsque Total obtient de la junte militaire algérienne le droit d’exploiter le gaz de schiste en Algérie.
    C’est le meilleur service que vous puissiez nous rendre. Nous ne sommes pas impotents, ni incapables. Nos médecins soignent vos malades. Nos universitaires forment vos étudiants. Nos chercheurs publient dans vos centres de recherches. Nos ingénieurs travaillent dans vos entreprises. Nos architectes construisent chez-vous. Si la France nous lâche, ils feront tout cela chez-eux, en ALGERIE. Alors, de grâce, lâchez-nous!

    • Il n y aura pas d’explosion,
      La junte militaire ne demande que l’explosion, et qui conduit à la loi martiale.
      Les jeunes algériens ont compris la leçon.

      Le pouvoir militaire avait ramené des experts du nord , pour ne pas dire autre chose, afin de lui montrer comment piéger les jeunes.
      Décaper les trottoirs tout neufs, pour faire beaucoup de pierres et intimider les jeunes pour les inciter à la violence.

      comment faire du terrorisme clé en main.

      Ces films sont vieux, il faut inventé d’autres film.

  2. Mais qui va diriger l’Algérie si les Algériens ne s’organisent pas ? Car si rien ne se passe, c’est l’armée ou les islamistes qui seront et s’imposeront face au vide comme seule solution. Il suffit de laisser pourrir un peu, comme dans la plupart des pays musulmans : l’armée ou la religion ?

    • Il ne s’agit pas d’élections,
      Personne n’a demandé des élections présidentielle.
      Il s’agit d’une coupure claire et nette avec soixante ans de mensonge.

      Leroy, vous êtes malade.
      La religion en Algérie n’a jamais été un problème, ni pour l’armée, ni pour le peuple.
      Si chacun fait de sa position politique une religion, on sera tous bon pour la psychiatrie.

      Il n y a qu’un seul problème en Algérie : L’argent divise les musulmans.

  3. Je suis toujours abasourdi , sinon révolté , quand des plumes “militantes” s’obligent une référence édulcorée par de mythiques “pays de lumières et de démocratie” , ceux-là même les inspirateurs génétiques de conflits zizaniques et porteurs séculaires de guerres proches et lointaines ; référence malhonnêtement appuyée sur deux ou trois bonnes âmes citées , d’autorité et sans débat , pour la rédemption de toutes les colonnes et toutes les armadas . La “Colonisabilité” de M.Bennabi serait-elle d’à-propos dans cet article ?

  4. Salutations aux humains;
    Permettez-moi de rajouter un point à l’article explicite de Monsieur SENADJI.
    L’article fait appel a tous les justes du mondes (surtout les historiens, les sociologues, les journalistes, les défenseurs de la justice, de la paix et des droits de l’homme, les écrivains, les philosophes et tout Homme libre).
    De ma part, je fais appel aux scientifiques qui ne veulent pas rater l’exploitation de nouvelles analyses comportementales des derniers reptiliens géants (Les dinosaures) sur la planète terre qui sont les généraux de l’armée algérienne.

  5. La junte militaire a joué toutes ses cartes, y compris la carte du terrorisme clé en main.

    – Le changement dans la continuité de la junte militaire est une solution dépassée.
    – L’affrontement junte militaire peuple et qui veut dire politique de la terre brûlée, n’est pas réalisable.
    – Il ne reste qu’une seule solution : tout le monde dégage. Ce slogan a été repris par les libanais et les irakiens.

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