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Akhenaton, le rap dans les veines, l’engagement dans la peau

Avant de faire vibrer les inconditionnels du Printemps de Bourges au son de son nouvel opus musical, Akhenaton, l’une des légendes du rap français, dont la reconnaissance artistique s’étend au-delà de la scène nationale, s’est livré à cœur ouvert dans une interview à Libération.

Akhenaton, de son vrai nom Philippe Fragione, également connu en tant qu’Abd el-Hakim depuis sa conversion à l’islam, chante New-York avec passion, dans un album « We Luv NY » dédié à ses souvenirs enchanteurs de la Grosse Pomme, en duo avec Faf LaRage. Derrière l’idole qui a bercé toute une génération, le citoyen engagé n’est jamais très loin, particulièrement imprégné de la réalité socio-politique du pays, qui le fait s’interroger, s’alarmer, ou tempêter.

Parmi tous les soubresauts qui agitent l’Hexagone, s’il devait hiérarchiser les phénomènes de société les plus inquiétants, la renaissance du FN et l’irruption de Marine Le Pen sur le devant d’une autre scène, plus âpre et sans scrupules, seraient indéniablement bien positionnées. Mais, c’est surtout le braconnage en terre frontiste qui fait sortir le rappeur de ses gonds : « ce qui m’inquiète depuis pas mal d’années c’est l’emprunt de tous les thèmes qui agitent le FN par les partis classiques. Et puis j’entends des petites réflexions chez des gens censés être de gauche. On le dit dans l’album : « Les gens qui ont la bouche le plus à gauche sont souvent les plus gros racistes ».

Sans illusion quant à l’exercice de la politique, et à une démagogie de bas étage qui lui fait perdre toute noblesse, Akhenaton apporte la contradiction à la rhétorique anti-musulmane dans un esprit très cartésien : « Les mecs ils font la prière dans la rue. Ok, il y a 7,5 millions de musulmans en France, où peuvent-ils prier ? Les catholiques n’iront pas prier dans la rue. Les églises ont été construites avant 1905 et la loi sur la séparation de l’église et de l’état. Pourquoi mettre la laïcité et l’islam en opposition ? S’il faut construire des mosquées parce que la réalité du pays a changé depuis les années 60, faisons en sorte que les gens aient des lieux décents pour prier. Avec IAM, on en parlait dès 1990. » déplore-t-il.

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Le rap dans les veines, et l’engagement dans la peau, sa conclusion en forme de mot d’ordre pourrait se fredonner en rythme sous la bannière de la mobilisation citoyenne : « On va faire comme aux Etats-Unis. On doit s’organiser en groupe de pressions pour peser sur la société. C’est le seul moyen de nous faire entendre ».

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