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Aisne : la salle de prière musulmane de Château-Thierry en proie à des flammes criminelles

« Nous sommes indignés, choqués. On ne s'y attendait pas car pas de tensions, pas de menaces. Château-Thierry est une ville très calme ». L’émotion qui a étreint Younes Mellas, le secrétaire de l'association culturelle des Marocains chargée de la gestion de la salle de prière de Château-Thierry, dans l’Aisne, était à son comble samedi matin, en découvrant ce qu’il restait de l’espace réservé aux femmes après avoir été en proie à des flammes criminelles durant la nuit.

Sa consternation n’en fut que plus grande en apercevant des corans réduits en cendres qui, selon toute vraisemblance, ont servi à embraser les cinq départs de feu repérés par les pompiers.

« C’est vraiment un acte criminel grave qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques, car des gens vivaient à proximité du pavillon », frémit rétrospectivement Jacques Krabal, le député-maire PRG de la bourgade de 15 000 âmes, en insistant sur le climat serein qui règne entre les différentes communautés locales. « Il n'y a pas de tension qui peut expliquer ce geste, on ne pouvait l'anticiper », se désole-t-il, renchérissant :  « Quand j'ai reçu le message dans la nuit m'informant de l'incendie, j'étais sous le choc. Brûler un lieu de prière, c'est affolant. C'est l'obscurantisme qui reprend le dessus sur le vivre ensemble. C'est jamais arrivé dans notre ville ».

Des dires corroborés par le procureur général du parquet de Soissons, Baptiste Bladier, qui était sur place, samedi matin, pour constater l’étendue des dégâts : « Il n’y a pas eu de menaces, ni de revendications », a-t-il précisé devant la caméra de France 3 Picardie.

Cette salle de prière, qui a ouvert ses portes en 1980, compte une centaines de fidèles assidus. Un nombre revu sensiblement à la hausse (près de 200 personnes) lors des grandes célébrations religieuses, comme l’a précisé Younes Mellas, en se disant réconforté par le soutien des autorités en ces heures particulièrement sombres : « C'est pour cela que j'ai demandé à Monsieur le sous-préfet qu'un dispositif de sécurité soit prévu lors des jours de prière. Et Monsieur le maire a prévu d'installer des caméras de surveillance dans la rue, devant notre pavillon », a-t-il poursuivi.

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De son côté, Bruno Le Roux, le ministre de l’Intérieur fraîchement nommé à la suite du départ de Manuel Valls et du nouveau jeu de chaises musicales qui s’en est suivi au sommet du pouvoir, a fait entendre sa première condamnation officielle de ces « actes intolérables et criminels ».  

« La dégradation d'une salle de prière n'offense pas seulement nos concitoyens de confession musulmane, elle porte atteinte au pacte républicain et au vivre-ensemble auxquels nous sommes attachés», a-t-il dénoncé, alors même que l’enquête diligentée s’annonce d’ores et déjà ardue, faute de pouvoir disposer d’images de vidéosurveillance pour identifier les criminels, ces redoutables pyromanes d’une enceinte musulmane sacrée mais aussi de la paix sociale.

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