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Agressions islamophobes en série : la police mise en cause à Trappes

Depuis quelques semaines, les violences visant des Françaises de confession musulmane se multiplient de manière grave. Vendredi 19 juillet, le CCIF a été saisi par Hajar, la jeune femme victime d’un contrôle d’identité musclé par la police nationale à Trappes.

Lors de ce contrôle, son mari a été molesté et placé en garde à vue pour avoir osé s’opposer à la violence et aux provocations indues des policiers. Il est jugé le samedi 20 juillet en comparution immédiate au Tribunal de Grande Instance de Versailles. Comme dans d’autres cas, le rôle de la police est ici mis en cause et les syndicats se hâtent de faire des déclarations pour exonérer leurs collègues de toute responsabilité, et ce avant même qu’une enquête ne soit menée.

Le CCIF déplore une fois de plus le traitement médiatique majoritaire qui, ici comme dans d’autres affaires, place la parole du syndicat de police au-dessus de tout soupçon, sans vérification des faits, et met en cause les protagonistes musulmans, en première intuition. Le musulman, la musulmane, sont dans ce genre d’affaires présumés coupables. Comme dans d’autres actes récents, les victimes subissent un double préjudice: la violence verbale et physique, puis le passage systématique du statut de victime à celui de bourreau. Le racisme, l’islamophobie sont alors institutionnalisés et légitimés. Dans ce contrôle qui tourne mal, plusieurs témoins de la scène rapportent des déclarations racistes de la part des policiers et un abus de moyens physiques à l’encontre d’une personne qui coopérait (Hajar acceptait de se plier au contrôle).

Quelle est donc l’alternative pour des citoyens mis à l’index, trop souvent victimes du mépris et de la haine d’agents censés faire respecter la loi en toute neutralité et protéger la population ? Quelles voies pour exprimer leur mécontentement, leur révolte face à l’absence de justice ? A Trappes, la parole confisquée s’est muée en manifestation, avec son lot de débordements, dont on ne retiendra pas le véritable motif : un sursaut contre les abus policiers dont ont été victimes Hajar, son mari et sa mère.

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Il est grand temps que Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, qui a déclaré ces derniers jours toute son « affection » aux Français-e-s musulman-e-s, prenne conscience que ses mots n’auront de crédibilité que s’ils sont suivis d’actions concrètes pour enrayer la déferlante islamophobe que connaît notre pays. Les forces de police, soumises à un devoir de réserve et de neutralité, doivent servir et protéger les citoyens.

Aussi le CCIF les appelle fermement à remplir fidèlement leur mission. L’apaisement et le sentiment de sécurité ne pourront être rétablis que lorsqu’une relation de confiance et de respect mutuels sera instaurée, avec une action concrète et déterminée de la part du gouvernement pour démontrer, car cela est plus que jamais nécessaire, que les musulmans ne sont pas des citoyens de seconde zone et que le respect de leurs droits n’est pas à négocier.

Le CCIF

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