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Agression Toulon: point de shorts, mais un nouvel emballement politico-médiatique autour de “l’islam radical et de la charia”

On croirait faire un bond en arrière dans un passé proche, à Reims en juillet 2015, en découvrant le nouvel emballement politico-médiatique qui a imputé à « l’islam radical et à la charia», avec un empressement des plus irresponsables, une altercation qui a dégénéré à Toulon, voyant des « shorts » portés par des femmes, là où il n’y en avait pas, la fureur de méchants islamistes qui n’en étaient pas, sur fond d’un mobile religieux… inexistant. Une sacrée histoire à dormir debout, sur un air de déjà vu !

Montée en épingle en un rien de temps, notamment par Var Matin (qui a reconnu un peu tard une « erreur » liée à « un échange entre son journaliste et la police »), cette affaire sensationnaliste dont les médias, la fachosphère et les tenants de la droite dure raffolent, a cristallisé les passions, emportant tout le monde dans un délire collectif, sans avoir tiré les moindres enseignements de l’hystérie désastreuse autour du « bikini de Reims » dont on pensait qu’il y aurait un avant et un après.   

Pendant trois longs jours, le récit, très vendeur mais hallucinatoire, de l’agression de deux familles toulonnaises, dans le quartier de Saint-Musse (photo ci-dessus), par un groupe de jeunes qui auraient vu rouge en apercevant les « shorts » de deux femmes, a enflammé les esprits dans et hors de la cybersphère, jusqu’à ce que la frénésie malsaine, aux forts relents islamophobes, retombe vendredi comme un soufflé quand Nice Matin a révélé que les fameux shorts relevaient du mirage…

C’est un témoin de poids qui a rétabli la vérité, ne cachant pas sa stupeur, ainsi que celle de ses proches, devant l’ampleur médiatique prise par l’affaire : notre « tenue vestimentaire n’était pas en cause. C’était purement gratuit», a insisté cette femme présente au moment des faits, avant de préciser : « Nous n’étions pas en short. Nous étions en tenue de sport (NDLR : en legging selon Libération). Un premier jeune nous a mal parlé et puis les choses ont rapidement dégénéré alors que nous étions en famille et avec nos enfants ».

Point de shorts non plus dans les déclarations du procureur de Toulon, Bernard Marchal, ce dernier évoquant une provocation « à caractère sexuelle », voire sexiste, à seule fin de « provoquer la réaction des hommes ». Une provocation certes condamnable mais dénuée de toute motivation religieuse, n’en déplaise à la meute hurlante d’islamophobes qui, de Marion Maréchal Le Pen au magistrat Philippe Bilger, en passant par Lydia Guirous (LR), s’est engouffrée dans la brèche pour surfer sur les peurs, alors que la croisade anti-burkini avait déjà fait des ravages.

Ainsi, la petite-fille du patriarche Le Pen a tweeté : « À #Toulon c'est déjà la charia : porter un short peut vous emmener à l'hôpital! Soutien à cette famille traumatisée », tandis que Philippe Bilger y a décelé la main criminelle de la « charia, de la police islamiste et du rigorisme religieux », à l’unisson de la fachosphère chauffée à blanc.

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En matière de désinformation pernicieuse, Lydia Guirous, la nouvelle « caution beur » du sarkozysme, promue porte-parole des Républicains pour hurler avec les loups, et même plus fort qu’eux, sa détestation du voile, se pose là ! C’est sans surprise dans Valeurs Actuelles, le magazine à droite toute, qu’elle s’est répandue en contre-vérités, sans craindre la contradiction étayée, noircissant le trait à chaque ligne :

"Agressée à Genevilliers parce qu’elle portait une jupe, agressée à Reims parce qu’elle bronzait dans un parc public en maillot de bain, agressée en Charente-Maritime parce qu’elle bronzait sein nus, agressées à Toulon parce qu’elles faisaient du roller en short avec leur famille. Fallait-il que ces femmes portent djellaba et voile pour être respectées ? Y-aurait-il désormais un code vestimentaire à respecter dans certains quartiers de France ? Hier les femmes jeunes et moins jeunes subissaient les insultes et le harcèlement de rue. Aujourd’hui la haine de la femme libre a atteint une nouvelle étape, la violence physique en réunion, souvent devant leurs enfants et leur mari, passés à tabac également par ces barbares islamistes", a-t-elle affirmé avec l'aplomb phénoménal des ambitieux.

Ce n’est pas un scoop : Lydia Guirous ment comme elle respire, car à Reims, comme en Charente-Maritime et à Toulon, la thèse du mobile religieux s’est effondrée comme un château de cartes. Parmi les semeurs de haine qui sont sortis du bois pour faire parler d’eux à bon compte, la énième « beurette » aux dents longues de la Sarkozie détient assurément, outre la palme de la bêtise abyssale, celle des petits arrangements avec la vérité…

 

                                                                             

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