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Une Afro-américaine musulmane, dévoilée de force par la police, reçoit 72 000 euros pour le préjudice subi

Ce mardi 8 août 2017 fut à marquer d’une pierre blanche pour Kirsty Powell, une Afro-américaine de confession musulmane, sortie victorieuse de l’âpre bataille juridique qui l’opposait, depuis deux ans, au Département de police de Long Beach, sous des cieux californiens qui, après avoir été longtemps ombrageux, ont fini par s’éclaircir.
La jeune femme voilée qui, en mai 2015, avait été interpellée à bord de son propre véhicule, parce que son mari roulait trop lentement, avait fini au poste de police, apprenant avec effarement qu’elle était fichée pour trois vols mineurs, à la suite de l’usurpation d’identité dont sa sœur s’était rendue coupable pour commettre ses méfaits.
Menottée et placée en garde à vue en moins de temps qu’il n’en a fallu au commissariat de Long Beach pour découvrir le pot aux roses, Kirsty Powell a subi deux humiliations d’autant plus choquantes qu’elles ont foulé aux pieds ses droits les plus élémentaires : en dépit de ses supplications et de celles de son conjoint, la fouille au corps a été pratiquée par un policier et non par une policière, contrairement à la loi en vigueur, quant au voile qui lui entourait le visage, il lui a été purement et simplement retiré sans autre forme de procès.
Elle a eu beau s’indigner en revendiquant « son droit légal de revêtir un hijab, conformément à sa pratique religieuse », ses cris de protestation se sont heurtés au mur du silence de la cellule dans laquelle elle a été détenue pendant 24 heures interminables, qui la mirent véritablement au supplice.
« Elle a passé une nuit horrible en prison, elle était totalement désemparée, rendue encore plus vulnérable par son dévoilement sous la contrainte », a dénoncé Marwa Rihahie, son avocate mandatée par l’influent Conseil sur les relations américano-islamiques (CAIR), avant de condamner vigoureusement l’outrage qui lui a été infligé : « Elle a pleuré toutes les larmes de son corps pendant sa détention car, outre l’injustice dont elle a été victime, sa croyance religieuse et son intégrité personnelle ont été violées. Ma cliente est encore traumatisée par l’abus de pouvoir policier qui a fait que des agents de police, et même des détenus, ont pu voir des parties de son corps. Il n’y a vraiment aucune justification pour enlever la coiffe religieuse d’une personne ».
Bien en a pris Kirsty Powell de saisir la justice, à l’issue de cette épreuve qui a laissé des traces, et de s’accrocher à l’espoir que son combat du pot de terre contre le pot de fer n’était pas perdu d’avance…
En effet, la Ville de Long Beach a accepté de lui verser près de 72 000 euros pour le grave préjudice moral enduré, tout en indiquant que cette déplorable affaire avait eu le mérite d’inciter le Département de police à réviser sa politique interne, de manière à l’assouplir considérablement envers les détenus dont l’appartenance religieuse est visible.
« Après une évaluation approfondie de notre politique, il a été convenu qu’un amendement s’avérait nécessaire», ont déclaré les autorités locales dans un communiqué officiel, ajoutant : « Le Département de police de Long Beach respecte les droits et les croyances religieuses de tous et s’évertue à infléchir sa politique au gré des affaires, car l’application de la loi est en constante évolution ».
Kirsty Powell peut aujourd’hui savourer une victoire judiciaire acquise de haute lutte, animée par le sentiment gratifiant qu’il y aura un avant et après l’arbitraire de sa détention.
 

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