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Afrique du Sud : l’expulsion de deux collégiens musulmans bouleverse la communauté musulmane

Exclure un élève du temple du savoir à cause de son seul couvre-chef est toujours d’une extrême violence, d’autant plus quand l’arbitraire frappe soudainement, prenant des libertés avec la Constitution en vigueur et créant un véritable précédent.

Sous le soleil d’Afrique du Sud, aucun orage anti-voile ne semblait gronder dans le ciel de la ville captivante et métissée de Cape Town, jusqu’à ce que l’expulsion de deux jeunes collégiens musulmans, frère et sœur de surcroît, ne jette, mercredi dernier, une ombre au tableau de l’une des plus belles baies du monde.

Sakeenah Damat, 16 ans, et son frère Bilal, 13 ans, sont encore très ébranlés par leur éviction brutale qui s’est abattue sur eux après qu’ils aient été soumis à de très fortes pressions de la part du corps enseignant. Toute la famille est sous le choc d’une décision incompréhensible et humiliante, qui témoigne d’une radicalisation que rien ne laissait présager.

"Mes enfants étaient gênés et sont aujourd'hui profondément traumatisés", a confié la mère consternée, Nabila Dramat, au Mail & Guardian Online. Une maman particulièrement affectée, qui avait eu l’assurance, l’année dernière, par le directeur en personne du collège, que ses enfants étaient autorisés à porter respectivement leur voile et fez aussi longtemps qu’ils respectaient les couleurs de l’école.

Les enseignants ont de concert ouvert les hostilités ce jour-là, et après la question en apparence anodine de l’un d’entre eux qui a demandé à la jeune fille si elle ne souffrait  pas de la chaleur sous son hijab, ce à quoi cette dernière a répondu par la négative, un autre professeur lui a carrément intimé l’ordre de l’enlever au motif qu’il ne faisait pas partie de l’uniforme scolaire.

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Au même moment, son petit frère était soumis au même devoir d'obéissance, mais, plus jeune et en proie à des crises d’angoisse, il a préféré s'exécuter sous la contrainte : « Je ne voulais pas créer de problèmes et j’ai retiré mon fez », a-t-il déclaré à la presse, visiblement très marqué par la terrible épreuve de la discrimination.

Aujourd’hui privés d’école, Sakeenah et Bilal Damat vivent d’autant plus douloureusement l’injustice qui les assigne à résidence que l’éducation et l’acquisition d’un haut niveau de connaissances sont prioritaires aux yeux de leurs parents, la jeune fille, très studieuse, nourrissant le rêve de faire médecine.

Traitée par-dessus la jambe par des pédagogues qui ne craignent pas de trahir la lettre et l'esprit de la loi, la Constitution d'Afrique du Sud a pourtant gravé dans le marbre : "les écoles ne peuvent pas interdire le port de certains signes vestimentaires, comme des kippas ou des foulards, si ces articles font partie de la pratique religieuse des élèves".

 

 
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