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Israël et le 11-Septembre : une vérité censurée (1/7)

Contre-enquête. A l’occasion de la commémoration des attentats du 11 septembre 2001, Oumma revient en détail sur la rumeur de l’implication israélienne en démêlant le vrai du faux. Première partie : qui sont ces Israéliens ayant manifesté leur joie durant l’opération terroriste de New-York ?

Ils se nomment Oded Ellner, Yaron Shmuel, Omer Marmari, Paul et Sivan Kurzberg. Ces cinq Israéliens, âgés d’une vingtaine d’années, ont été arrêtés dans le comté de Bergen à bord d’un van blanc contenant des traces d’un résidu explosif dans l’après-midi du 11 septembre 2001.

 

 

Le motif ? Trois d’entre eux ont été aperçus dans la matinée aux abords de New-York en train de photographier et de filmer avec allégresse les tours embrasées du World Trade Center. Dès le lendemain, The Record –un quotidien de l’Etat du New Jersey- a rapporté l’incident.

 

Quelques jours plus tard, le journal israélien Haaretz a relayé à son tour l’information, se contentant d’évoquer un « comportement énigmatique » et une détention officiellement justifiée par une situation irrégulière de séjour. Entretemps, le New York Times rapporta également cette arrestation sans pour autant préciser, à l’instar de l’agence Associated Press et de Fox News, la nationalité des individus présentés simplement comme les potentiels complices au sol des terroristes. Quant au Washington Post, c’est le 23 novembre 2001 qu’il relata cet étrange épisode en précisant que les jeunes gens étaient des ex-militaires israéliens interpellés en possession de boîtes de cutters -ces armes de fortune dont se seraient servis les présumés pirates de l’air. Un élément d’information que le prestigieux quotidien qualifia sobrement de « problématique ».

Une affaire étouffée

Les cinq individus interpellés se sont présentés auprès des policiers comme les employés d’une entreprise de déménagement basée dans le New Jersey et dénommée Urban Moving Systems. Son dirigeant, l’Israélo-Américain Dominik Suter, a quitté brusquement le territoire des Etats-Unis en direction de Tel Aviv, trois jours seulement après leur arrestation et sans laisser de remplaçant à son poste. La veille de son départ, des policiers étaient venus brièvement lui rendre visite avant de repartir en ayant saisi dans les locaux de sa compagnie une douzaine de disques durs. L’homme a visiblement suscité depuis l’intérêt du FBI : dans un document préparé entre octobre 2001 et janvier 2002 par l’agence américaine à propos des réseaux terroristes, son nom figure dans la liste des suspects.

 

Quant aux cinq employés au comportement étrange, ils seront relâchés après 71 jours de détention : Michael Chertoff, l’homme chargé au Département de la Justice de la traque anti-terroriste, permettra
 sous son autorité et après une tractation avec son homologue israélien- à ce que ces individus soient libérés, mis dans un avion et directement expédiés dans leur pays. Le FBI fera savoir par la suite qu’aucune charge relative aux attentats n’a été retenue contre eux. Comment expliquer leur joie à la vue des tours en flammes du World Trade Center ? Le quotidien canadien The Globe and Mail rapporta le 17 décembre 2001 que le FBI avait développé les photos prises par le groupe : sur l’une d’entre elles, Sivan Kurzberg « allume un briquet devant les ruines fumantes dans un geste apparent de célébration ». Selon leur avocat Steven Noah Gordon, il s’agissait là d’une « attitude peut-être offensante » mais « non criminelle ». Une thèse qui sera relayée et soutenue en juin 2002 par ABC News lors d’une enquête spéciale entièrement consacrée à cette affaire : probablement immatures d’après la chaîne d’information, ces jeunes gens n’auraient disposé d’aucune information antérieure à propos des attentats.

 

Pourtant, trois mois plus tôt, un magazine influent de la communauté juive new-yorkaise –The Forward– avait révélé qu’un ancien haut responsable américain des services de renseignement affirma, sous couvert d’anonymat, que la compagnie employant ces Israéliens était une antenne sous couverture du Mossad et que deux des cinq hommes -chargés de « surveiller » les cellules islamistes- figuraient dans une base de données conjointe à la CIA et au FBI au sujet des espions étrangers. Un avis partagé par un célèbre ex-agent de la CIA : longuement interrogé en 2008 par des partisans d’une nouvelle enquête sur le 11-Septembre, Robert Baer, spécialiste du Moyen-Orient, a confirmé l’appartenance au Mossad des Israéliens arrêtés dans le New Jersey. Il va même plus loin : selon lui, ces hommes étaient « positionnés » au préalable pour filmer -dès son commencement -l’attentat contre le World Trade Center.

Une affirmation corroborée maladroitement par l’un des cinq Israéliens : à leur retour au pays, fin novembre, ils furent invités dans un talk-show pour raconter leur mésaventure.

 

 

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Bien qu’ils ont démenti faire partie d’un quelconque service secret, Oded Ellner a pour sa part reconnu -comme l’illustre cet extrait d’un documentaire américain réalisé par Marc Levin- que leur « but » consista bel et bien à « documenter l’évènement ».

Pourquoi manifester alors une telle jubilation ? Selon le journaliste d’investigation Christopher Ketcham, les Israéliens en détention avaient affirmé au FBI qu’ils étaient simplement persuadés que l’attaque terroriste contre le World Trade Center –identifiable en tant que telle dès l’impact du premier avion selon eux alors que la plupart des gens envisageaient alors un accident- serait en définitive « une bonne chose pour Israël » car elle rapprocherait l’opinion publique américaine de l’Etat hébreu.

« Les Palestiniens sont le problème »

En 2004, la britannique Channel 4 diffusa un reportage exclusif après avoir retrouvé la trace de trois d’entre eux. Ils continuent de nier toute appartenance au monde de l’espionnage alors qu’un ex-agent du Mossad, Juval Aviv, affirme de son côté (à 6’) que leur ancienne compagnie, Urban Moving Systems, était effectivement une base opérationnelle des services secrets israéliens.

Malgré ces témoignages concordants, quatre des cinq Israéliens n’ont pas hésité à déposer plainte, le 13 septembre 2004, contre l’ancien secrétaire à la Justice, John Ashcroft, pour leur avoir fait subir, selon eux, un traitement abusif. Cette procédure judiciaire n’a pas abouti. Et après examen de certains documents officiels récemment divulguées sur Internet, la demande de réparation pourrait bien s’apparenter -rétrospectivement- à une sinistre farce. A titre d’exemple, le rapport de police – relatif à l’arrestation des cinq Israéliens et discrètement mis en ligne au début de l’année 2011- confirme des informations rapportées jadis par de rares médias tout en dévoilant également de nouveaux éléments.

Deux extraits sont notables :

 

L’arrestation fut musclée : les Israéliens ont été physiquement contraints à sortir du véhicule avant d’être plaqués au sol. Le recours à une brigade spécialisée dans les explosifs a paru nécessaire. Plus loin dans le texte, une découverte originale dans le sac d’un des passagers est mentionnée : une chaussette dans laquelle sont dissimulés « 4700 dollars en cash ».

 

Le chauffeur du véhicule, Sivan Kurzberg, prononça à l’attention des policiers cette déclaration stupéfiante : « Nous sommes Israéliens. Nous ne sommes pas votre problème. Vos problèmes sont nos problèmes. Les Palestiniens sont le problème ».

Comment expliquer un tel message politique délivré par de prétendus déménageurs alors que vient de se produire un gigantesque attentat précisément imputé, dans un premier temps, aux « terroristes palestiniens du FDLP » ? A échelle réduite, une volonté d’instrumentaliser l’évènement pour renforcer les rapports entre Tel Aviv et Washington apparaît déjà.

Aux premières loges

Un autre épisode méconnu confirme l’attitude suspecte de certains Israéliens en ce jour du 11 septembre 2001 : sept ans plus tard, Glen Ford , rédacteur en chef du Black Agenda Report– un célèbre hebdomadaire politique de la communauté afro-américaine, raconta pour la première fois ce qu’il avait vu à New-York au moment des attentats. Une observation singulière : sa rencontre dans le Liberty State Park-au même lieu où se trouvent non loin trois des cinq Israéliens- avec deux jeunes hommes, au look « athlétique et militaire », qui affichaient un air satisfait en capturant-avec un équipement sophistiqué- les images de la chute de la seconde tour du World Trade Center.

Présents sur les lieux avant l’installation des barrages policiers, ces individus, s’exprimant « avec excitation » en hébreu et prétendant être des Polonais, ont également exhibé en riant de fausses cartes de presse à leur interlocuteur quand celui-ci s’est présenté en sa qualité de journaliste. Pour Glen Ford, cela n’a fait aucun doute : il s’agissait d’Israéliens évoquant davantage des espions sous couverture que des photoreporters polonais.

De la rumeur comme un leurre

Dans les prochains jours, Oumma reviendra sur les autres aspects-notamment politiques et financiers- relatifs à la nature et à l’étendue de la connexion israélienne dans les attentats. Par ailleurs, nous dévoilerons des documents récemment déclassifiés par le FBI à propos de ces trois Israéliens exprimant leur joie face à la mort brutale de milliers d’innocents. D’ici là, continuez d’ignorer la légende antisémite –qui fait toujours écran de fumée- selon laquelle « 4000 Juifs » qui travaillaient dans les Tours jumelles ont été prévenus à l’avance de l’évènement. Cette folle rumeur continue, dix ans après, à servir de prétexte aux injonctions proférées par certains faiseurs d’opinion à fermer les yeux. De même qu’il serait grotesque d’accuser d’islamophobie ceux qui estiment -parfois à juste titre-que des personnalités saoudiennes ou pakistanaises aient pu se compromettre dans la préparation des attentats, il est tout autant absurde de céder au chantage à l’antisémitisme en négligeant sciemment le rôle trouble de certains Israéliens. Pour dissiper l’épais brouillard qui recouvre encore la tragédie du 11-Septembre, l’examen des faits –d’où qu’ils proviennent- est un impératif méthodologique mais aussi -et surtout- un pari prometteur.

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