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Quand Senad Hadzic, un musulman bosniaque, parcourut 6000 km à pied pour accomplir le Hajj

Il y a onze ans de cela, dès les premières rigueurs hivernales, son Coran soigneusement enveloppé dans un étui de protection, Senad Hadzic, un musulman bosniaque de 47 ans, quitta, les larmes aux yeux, sa ville natale située au nord de la Bosnie-Herzégovine. Il entamait son long périple sur le chemin lumineux de la foi. 

Ce grand voyage de toute une vie, aussi aventureux qu’exaltant, le mena en petites foulées, lentement mais sûrement, vers sa destination suprême : La Mecque, afin d’y accomplir son tout premier Hajj.

Avec peu d’argent sur lui, sans boussole, mais muni de plusieurs cartes et des drapeaux des sept contrées qu’il prévoyait de traverser, ce marcheur devant l’Eternel chemina confiant sur l’interminable route, parfois plus incertaine et périlleuse, dont il avait la conviction profonde qu’elle serait éclairée, en tous lieux et toutes circonstances, par la lumière d’Allah. 

Capable de braver tous les dangers et des températures extrêmes, foulant le sol de territoires chrétiens sans crainte, Senad Hadzic s’est senti pousser des ailes, littéralement transporté de bonheur à l’idée de réaliser le rêve extraordinaire qui bouleversa le cours de sa vie, de répondre à l’appel pressant que lui fit le Très-Haut en songes, comme il n’a cessé de le répéter tout au long des 6 000 kilomètres qu’il a parcouru : « C’est Dieu qui m’a demandé de me rendre à La Mecque à pied ».

« Pour être honnête, quand j’ai annoncé à l’époque que j’allais entreprendre ce très long voyage à pied, tout le monde a pris peur. Mes proches, mes amis se demandaient comment en tant que musulman j’allais être en mesure de traverser des pays chrétiens comme la Serbie et la Bulgarie, ce qui n’était pas chose facile », a-t-il récemment confié aux médias de Bosnie, lors de l’hommage qui lui était rendu.

A chacune des haltes ressourçantes qui ont ponctué son parcours, Senad Hadzic a toujours misé sur la bonté et la solidarité spontanée de personnes inconnues pour l’aider à poursuivre son périple sans encombres. Il fut comblé au-delà de ses espérances, même là où il redoutait d’être en butte à l’hostilité de certains comités d’accueil.

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« En Serbie, les gens sont sortis dans la rue et m’ont donné un chapeau ou des chaussettes », a-t-il relaté, les yeux brillants, en se remémorant une rencontre marquante : « Un jour, un professeur en Serbie m’a invité à rester dans sa maison. Ce professeur serbe, qui était un chrétien, m’a dit que j’étais le premier musulman dans sa vie qui avait franchi le seuil de sa maison. Ce fut un grand honneur pour moi ».

A son arrivée en Terre sainte, le coeur, empli de dévotion, de ce musulman bosniaque fut étreint par l’émotion. C’est en témoignant son infinie gratitude envers Dieu qu’il marcha d’un pas léger vers la Grande Mosquée de La Mecque, le premier haut lieu saint de l’islam.

« J’ai alors remercié notre Seigneur, Allah, de m’avoir permis d’arriver à La Mecque en bonne santé et dans les délais. J’ai marché au nom d’Allah, pour l’islam, pour la Bosnie-Herzégovine, pour mes parents et ma sœur », s’est souvenu Senad Hadzic, encore profondément bouleversé par son fabuleux voyage sur la voie du Juste Milieu.

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