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Sexe, violence, islam : une série télé syrienne crée de forts remous

Ma Malakat Aymanuku (« ce que ta main droite possède »), la série télé qui a captivé et mis en émoi les téléspectateurs syriens tout au long du mois de ramadan, peut se targuer de n’avoir laissé personne indifférent, et c’est un euphémisme…

Débarquant sur la chaîne publique pendant un mois pas tout à fait comme les autres, la série de 30 épisodes a fait une percée très remarquée dans le petit monde de la fiction télévisuelle, se retrouvant dans l’œil du cyclone d’un conservatisme frileux, hostile à une projection de la société un peu trop poil à gratter, renvoyant à des questions sensibles, sans fard et sans complexe.

Sous la caméra talentueuse et audacieuse du grand cinéaste syrien, Najdat Anzour, Layla, la belle héroïne aux yeux verts, apparaît tiraillée par un cruel dilemme : enlever ou pas son niqab, cette tenue noire qui l’enveloppe tout entière, à l’exception de son regard pénétrant. « Je n’en peux plus de cette pression, je veux enlever mon voile », se lamente-t-elle dans un épisode qui a fait sensation, un tourment intérieur qui est déclamé haut et fort, au grand dam de certains qui s’en sont offusqués avec fougue, tandis que d’autres ont loué son souci du réalisme.

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« La série présente l’idée de la religion comme une arme à double tranchant. Si la religion n’est pas vue correctement, elle peut être facilement exploitée par certains groupes pour diviser les membres d’une même communauté et créer hostilité et violence sectaire » plaide le réalisateur de renom, qui se défend d’une démarche partisane et provocatrice.

Un titre soigneusement choisi, adapté d’une phrase d’un verset An Nisa (femmes) du Coran, en référence aux concubines et esclaves de sexe féminin, un portrait féminin déchiré par le doute auquel nombre de femmes peuvent s’identifier, des thématiques taboues par excellence telles que la prostitution, le sexe, le mariage et le terrorisme, abordées frontalement, la série iconoclaste de Nadjat Anzour a fait les heures troublées et désinhibées du petit écran, suscitant tantôt la colère, tantôt l’enthousiasme, mais est encore dans toutes les mémoires.

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