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Quelle Palestine pour quel avenir ?

La politique des chefs du Hamas est pour le moins aussi discutable que les exécutions extra judiciaires perpétrées par les militaires israéliens. Après la mort de Cheikh Yassine et de Ghantissi, son successeur, l’on pouvait s’attendre à de très violentes réactions palestiniennes. Réjouissons nous qu’il n’en soit rien, pour l’instant et espérons que cela dure. Mais le silence palestinien est assourdissant ; l’angoisse et la menace restent présentes. Cette “retenue palestinienne” doit nécessairement être mise en perspective avec les éléments qui l’accompagnent pour comprendre qu’elle ne peut être que momentanée.

Quelques semaines avant la mort du Cheikh Yassine, mes interlocuteurs palestiniens et israéliens me disaient que “les choses allaient bouger en avril”. Juste après l’assassinat du Cheikh Yassine et de Ghantissi, un de mes contacts, dont l’on comprendra que je taise le nom, d’ajouter : “en juin, Arafat sera à Gaza”. Cette dernière phrase est venue confirmer une analyse développée depuis de nombreuses semaines. Et elle avive de légitimes inquiétudes pour le futur.

En effet, tout démontre que territorialement, la Palestine se réduit à vue d’œil. Les prétentions premières des palestiniens, exorbitantes et inacceptables selon certains, s’articulent désormais à la réalité d’Israël. L’OLP avait renoncé il y a déjà plus de dix ans au retour aux frontières établies par le plan de partage. L’autorité Palestinienne revendique aujourd’hui un État dans des frontières proches de celles de 1967, consciente qu’il faudra en ajuster les pourtours en Cisjordanie pour contourner les colonies israéliennes de peuplement. A cette nette évolution de la position palestinienne, répondait un engagement israélien qui n’a jamais été tenu, de favoriser la création d’un État palestinien viable dans des frontières sures et reconnues. Mais ce n’était sans doute là qu’une ruse de guerre pour amener les palestiniens à renoncer au maximum de leurs prétentions. Et c’est ce qui se produit aujourd’hui. 

Première étape : Sharon menace à nouveau la vie de Arafat. Deuxième étape : L’Oncle Sam fait les gros yeux. Troisième étape : Sharon menace d’expulser Arafat de Ramallah vers Gaza. La “prophétie” de mes interlocuteurs palestiniens est en passe de s’accomplir. Dès lors qu’Arafat aura été expulsé vers Gaza, rien ne s’opposera plus à ce que la Palestine se réduise à une bande de terre de 380 Km2, où s’entassent un million et demi d’âmes en peine, entourée d’un mur déjà construit et que l’on dit de sécurité, avec pour chef, un Arafat humilié d’avoir été épargné et qui “rentre” les mains vides…

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Dans le même mouvement, Israël retirera de la bande de Gaza quelques 7000 colons qui y vivent, ce qui, n’en doutons pas, sera présenté comme un très grand geste de paix et d’apaisement. Mais comme toutes les “concessions généreuses” et autres “décisions courageuses” de la part du gouvernement israélien ne peuvent pas rester sans contre partie, il faudra bien comprendre que les palestiniens n’aient pas le droit dans le futur de construire un port en eaux profondes sur la Méditerranée ; Il faudra aussi approuver qu’ils ne puissent exploiter l’aéroport construit puis bombardé avant même d’avoir pu servir. Comprendre aussi que pour assurer la sécurité de l’Etat Hébreu, les palestiniens ne soient pas non plus maîtres de leurs frontières avec Israël et avec l’Égypte. Comprendre, admettre, puisque c’est déjà annoncé…

Ainsi donc les Israéliens font “le ménage à Gaza”, pour y réimplanter Arafat. Et l’on en vient à douter de l’intelligence politique des dirigeants israéliens qui croient pouvoir garantir la sécurité de leurs concitoyens en opprimant et en humiliant un peuple et son dirigeant et en favorisant l’émergence à leurs côtés, de la plus grande menace qui pèse à présent sur Israël : Le Désespoir !

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