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Pourquoi nous soutenons José Bové

L’année 2007 est une année électorale. S’il faut en croire les médias, le choix sera simple. Ce sera l’admiratrice de Tony Blair ou l’admirateur de George Bush. Monsieur Kärcher ou Madame militarisation de la jeunesse. Sarkolène ou Ségozy. Car tout est fait pour que l’on s’imagine que la seule chose qui compte dans une élection serait le second tour, et que le premier tour ne sert à rien.

Une année électorale, cela ne veut pas dire que les problèmes que vivent les opprimés, les précaires, les exploités, les discriminés, les mal-logés trouveront une solution. Mais cela veut dire qu’un débat de grande ampleur peut avoir lieu sur les maux qui rongent la société : Chacun-e d’entre nous peut ainsi s’en emparer pour devenir acteur de changement et de transformation sociale, que ce soit lors des échéances électorales suivantes (législatives , municipales, régionales, européennes) ou dans les luttes sociales à venir.

Nous ne sommes pas de ceux qui pensent que le seul but d’une élection présidentielle est de choisir un président. Nous ne sommes pas de ceux qui entendent déléguer à qui que ce soit le soin de les défendre, de parler pour eux, d’agir à leur place. La politique n’est pas un marché, sur lequel des consommateurs de programme achèteraient le meilleur à des spécialistes qui s’arrogeraient le pouvoir de les proposer – et de ne pas les mettre en œuvre une fois élus.

Nous avions souhaité que, dans ce débat, la gauche antilibérale puisse être présente avec une candidature unitaire. Cet espoir a fait long feu, après les décisions de la LCR et du PCF de partir à la bataille électorale sous leurs propres couleurs. Nous le regrettons. Mais à défaut d’une telle candidature, avec des dizaines de milliers de citoyens, de militants de toutes origines et de tous âges nous avons proposé à José Bové, qui n’a rien d’un « professionnel de la politique », d’un spécialiste des trahisons et des promesses non tenues, et qui a toujours assumé ses choix et ses engagements même au prix de sa liberté, d’incarner, à l’occasion de cette élection présidentielle, nos combats, nos revendications, nos exigences pour une vie meilleure.

Le premier février, José Bové a annoncé qu’il acceptait d’être ce candidat, d’être dans la campagne « le porte-voix des sans voix ».

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Sa déclaration de candidature nous confirme dans notre choix. À trois reprises, il y affirme vouloir être le candidat d’une gauche « antiraciste ». Et l’ensemble de son intervention rejoint nos préoccupations de toujours. Comme lui, « nous voulons dire qu’une alternative est possible à celles et ceux qui ne croient plus à la gauche traditionnelle, qui se sont insurgés en votant massivement « non » au projet de traité constitutionnel européen, en se révoltant dans les quartiers populaires, en rejetant le CPE. »

Comme lui, « Nous voulons que les millions de personnes qui vivent dans les cités de banlieues, dans les quartiers populaires – quelles que soient leurs origines et leurs croyances – ne soient plus considérés comme des sous-citoyens dans ce pays qui est le leur. Ils ont droit à la justice, à l’égalité et à la dignité. Il n’est pas acceptable que l’accès aux droits fondamentaux, à la santé, à l’éducation, à l’emploi, au logement leur soit restreint, et que la seule réponse aux problèmes qu’ils rencontrent soit celle de la répression policière et sécuritaire qui aboutit souvent, en toute impunité, à des violences, voire des morts. »

La candidature de José Bové est une chance pour celles et ceux dont les politiques traditionnelles ont pris l’habitude de mépriser la voix et les aspirations.

Nous n’attendons pas des élections qu’elles résolvent les problèmes de la société française ; mais nous en attendons qu’elles fassent avancer dans la conscience publique l’urgence qu’il y a à faire autre chose. Un vote massif pour José Bové sera un point d’appui décisif dans les combats de demain. Il sera un moment de ces combats.

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