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Parquée hors des parquets

Vous avez sans doute entendu parler de l’affaire Sura al-Shawk, cette basketteuse suisse d’origine irakienne, bannie des parquets à cause de son “voile”. En aout 2009 , la Fédération suisse alémanique de basketball ProBasket décide d’interdire à l’étudiante de jouer avec son hijab lors de rencontres officielles. Outre cette sanction, la Fédération menace son équipe (le STV Lucerne) de perdre le championnat par forfait en cas de refus d’obtempérer. Les motifs invoqués pour justifier cette interdiction, sont pour le moins divergents !

Si l’un se veut conforme à la juridiction en vigueur (la Fédération se base sur le règlement de la Fédération internationale FIBA qui interdit « le port de symboles religieux ») l’autre, en revanche particulièrement ubuesque, relève quasiment de la blague belge. En effet, la Fédération, en se référant à ses statuts qui interdisent le port d’un foulard sur le terrain, estime que le voile est problématique car « il risque de blesser une autre joueuse ».

Mais qu’à cela ne tienne, Sura est particulièrement déterminée à faire valoir ses droits : « Je suis prête à aller jusqu’au Tribunal fédéral pour garder mon voile » déclare l’intéressée. Déboutée une première fois par le Tribunal d’Instance de Lucerne pour obtenir une autorisation provisoire de jouer (le juge avait estimé que la joueuse devait d’abord épuiser tous les recours possibles auprès de Probasket – l’association régionale de Basketball – et de Swiss Basket – l’association nationale), Sura ne se résigne pas et demeure plus combative que jamais.

Au cours de la semaine dernière, son avocat a déposé une plainte contre Probasket auprès du juge de paix de Kriens (LU). « Nous estimons que cette interdiction est une atteinte à la personnalité », précise Daniel Vischer, également conseiller national (Verts/ZH). Devant l’ampleur de “l’affaire Sura al-Shawk,” d’autres voix se sont levées pour protester contre cette décision et soutenir la jeune suissesse. La Commission fédérale contre le racisme, est revenue sur ce dossier en estimant que « ce n’est pas à la fédération de remettre en cause la liberté religieuse de la jeune femme ». Cette Commission voit dans cet abus du pouvoir un pas de plus vers la stigmatisation des Musulmans et leur exclusion du reste de la population Suisse.

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La paroisse catholique de Lucerne qui n’approuve pas également la position de la Fédération suisse de Basket, va plus loin en invoquant un argument économique et le droit à la différence. : « Cela ne dérange personne quand les sponsors dictent aux sportifs la façon de s’habiller et les transforment en panneaux publicitaires. S’intégrer ne signifie pas qu’il faut s’adapter à toutes les coutumes et habitudes de la majorité de la population ».

La décision que donnera le Parquet est attendue avec une certaine impatience. La balle est désormais sur le terrain de la justice !

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