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Nouvelle année : Avec quel esprit ?

Nous voici, à l’aube d’une nouvelle année, 1424 de l’Hégire, nous fêtons une date commémorative d’une nouvelle ère, celle de l’espérance, du militantisme et de la marche contre le chaos.

L’hégire est une marche d’un peuple, d’une communauté vers l’espoir en l’humanisme de l’homme et vers la symphonie des communautés qui, à Médine ont concrétisé, avec Mohamed, Prophète de l’humanité, une cité-état où, tout sujet se sentait investi du destin de l’autre. Le Coran proclame un sens de responsabilité fondamentale en disant : « Oh ! Vous les croyants, n’entrez pas dans des demeures qui ne sont pas les vôtres sans y demander l’autorisation et y prêter salut à ses habitants  », sourate 24, verset 27. L’islam reconnaît, ici, à autrui, le droit sur moi de marcher avec lui et, il me rend ainsi responsable de son devenir.

Le Maître Sadek Charaf, sainteté sur son âme disait : «  La communauté musulmane est l’orientation des peuples ». Ceci n’est-il pas le sens du verset coranique : « Et, ainsi, nous avons fait de vous une communauté de juste milieu, afin que vous soyez témoin à l’encontre des humains et que le Prophète soit témoin à votre égard » ? sourate 2, verset143. La mémoire de cet événement est importante parce qu’elle éveille en tout homme de foi le chemin de l’espoir. Celui d’entrevoir, dans la proximité de Dieu, l’issue de la blessure morale qui est, souvent, plus destructrice et plus profonde que la blessure physique. A l’exil des corps d’une communauté, se rajoute l’exil intérieur, vers la lumière de Dieu qui t’accompagne lorsque tu te rapproches de Lui par la psalmodie coranique et la prière des veillées de cœur. « Et, le Coran de l’aube, car la lecture à l’aube est objet de témoignage  », dit le Coran, sourate 17, verset 78.

Oui, là est notre force pour affronter un nouvel âge, celui qui, aujourd’hui, éveille les nationalismes identitaires à travers les minorités d’Europe et, dont la mondialisation économique pousse à leur asservissement au pouvoir de la puissance du chaos.

Ne vois-tu pas un lien, dans la mémoire historique, avec ce que tu vies, toi, ici, actuellement, déchirer par un laïcisme intégriste, qui étouffe la symphonie des peuples ? Ne te vois-tu pas projeté dans ce passé, qui se perpétue et d’où tu peux y puiser des forces ?

Effectivement, savoir en histoire c’est refaire, c’est projeter les stratégies de la culture du rappel dans un renouveau quotidien qui te permet d’agir. Agir ? oui, car la foi est une exigence de mon être et non un amas d’élément de connaissance.

L’hégire rappelle l’exigence du jour saint de ’Achoura. ’Achoura, le dixième jour du moi de moharam, est le jour de la victoire. Victoire de la vérité, du vrai et du bien sur le mal, sur la marche au chaos et, sur la culture du non-sens. ’Achoura est un réseau de résistance face à l’humiliation, face à la persécution car, il est le jour symbolique de la rupture avec le silence. Il est le jour du sacrifice du moi, l’ego, le nafs, pour les hommes intimes de Dieu, afin de porter l’espérance à ceux qui sont dans l’oubli et qui sont humiliés par leurs instincts du pouvoir, les tyrans.

Moïse, sur lui la paix, qui est le vainqueur de Pharaon l’ingrat, le Taghout, maître du chaos a été le fondateur d’un marqueur spirituel, le jeûne de ce jour, en guise de reconnaissance pour Dieu du don de cette victoire. Il s’agit là, d’une dimension de l’abandon pour Dieu, vouée par le sacrifice du corps et de l’esprit.

Venu à Médine, le Prophète Mohamed sur lui et sa sainte famille la paix, instaure la culture du dialogue en adoptant ce jeûne emprunté aux enfants d’Israël, sur lui la paix, tel le relate le hadith de ’Aïcha, sur elle la paix, selon l’Imam Bokhari et Muslim.

Dieu est Un pour que cette communauté humaine soit Une. En effet, le bien, le beau et le sens du sacrifice sont universels, ils sont les tablettes de la Thora et les enseignements de l’Evangile, le sacrifice de Bouddha, sur Lui la Paix et, le modèle vivant de Mohamed, paix sur lui et sa sainte famille, le Coran. Certes, puisque Mohamed, sur lui et sa sainte famille la paix, était, tel le rappelle ’Aïcha, sur elle la paix : « Une éthique coranique », hadith relaté par l’Imam Muslim. Selon le hadith d’Abû Qatâda, « Le jeûne de ’Achoura expie les péchés d’une année révolue », tel le relate l’Imam Muslim, une année d’oubli et d’éloignement.

Cependant, ’Achoura est aussi, le jour d’une victoire par le sacrifice de la vie. Hussein sur lui la paix, petit-fils du Prophète.

Hussein est un printemps
Face au tyran,
Il est, en la vérité, un courtisan
Face à Yazid, le victorieux perdant.

Tombé en martyr sous le joug des ommeyades, ceux avec qui débuta la décadence de l’histoire de l’Islam, Hussein, sur lui la paix, décida de sacrifier sa personne pour que l’écho de la vérité puisse retentir à travers le monde contre tout pouvoir des tyrans et, écrire, de par son saint sang le sens de l’abandon pour Dieu, à travers le temps et l’espace.

Ainsi, le jeûne de ’Achoura est la fin d’une fiction, celle de la victoire du pouvoir glorieux et puissant, qui débute sur une autre fiction, celle d’une quête vers la liberté. Oui, commémorer ’Achoura, c’est vivre la victoire par l’exil, vers une nouvelle ère, celle de Moïse, paix sur lui, ainsi que par le sacrifice, celle de Hussein, sur lui la paix. Le Prophète, sur lui et sa sainte famille la paix, incarna, lui, les deux ; entre l’une passée et l’autre qui était pour lui l’avenir, il nous a ouvert l’éventail du possible.

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Il ne s’agit pas de pleurer, ici celui qui est au Paradis, ceci serait une faiblesse de refoulement. Hussein, sur lui la paix, ne doit pas être dans nos consciences le symptôme d’une fixation du deuil, mais le symbole du sacrifice moral.

Toi qui jeûne par amour pour ces deux sacrifices pour Dieu, toi Amant de Moïse, de Mohamed et de Hussein, sur eux la paix, oui, réveilles-toi, lèves-toi et marche pour moi ton frère, moi ta sœur, moi toxicomane, moi, sidéin, moi prostitué, moi délinquant, moi homosexuel, moi qui aime Dieu et qui souvent l’oublie. Ne me pleure pas comme une victime, mais renforce ma forteresse spirituelle contre la perversion de cette mondialisation qui me tue à petit feu, qui est criminelle en Afrique, en Palestine et en Tchétchénie. Elle est odieuse en Europe où l’on tue en silence.

Sois pour moi un Hussein, sur lui la paix, sois pour moi un souffle contre la perversion des pouvoirs à l’image de celui de Yazid ou de Pharaon qui sont les symboles de l’incarnation de la cupidité de l’homme, l’un au nom de l’Islam et l’autre au nom d’un esprit infâme.

Je ne veux pas être de ceux qui pleurent ou de ceux qui rient en ’Achoura, mais de ceux qui méditent. Tous simplement, je voudrai pouvoir être celui qui vie. Le mythe du culte du martyr a engendré la culture du deuil, celle qui assassine l’espérance, moi, j’aspire à l’Eternel Dieu, qui est La Vie.

L’histoire, c’est le rappel, « Et, rappelles, certes le rappel est profitable aux croyants  », tel le proclame le Coran, sourate 51, verset 55. C’est le rappel de la fin de mon être, le temps qui passe ; la mort. Je veux, moi, mourir du centre de l’histoire pour naître en l’éternité, Dieu. Ce centre est les jours de Dieu, «  Et rappelle-leur les jours de Dieu », sourate 14, verset 5.

Ainsi, médite avec moi la sagesse du Maître Sadek Charaf, sainteté sur son âme : « Celui qui est rattaché à Dieu, ne désespère jamais ».

Certes, reste en contact avec Le Clément car, comme dit l’Imam Ja’far Sâdiq, sur lui la paix : «  La clémence en Dieu, est une réelle vie ». Il s’agit, effectivement, de la vie du cœur.

Laisse moi entrevoir, en cette année nouvelle, de par la grâce de ce jour, vivant par la bénédiction de Moïse et de Hussein, sur eux la paix, la lumière de l’espérance et la force de ton sacrifice afin de nourrir les miens. Allume cette lumière et anime cette force par tes invocations, dou’a, desquelles disait le Prophète, sur lui et sa sainte famille la paix, d’après Nûman ibn Bachir : « L’invocation est, certes, l’adoration ». Hadith relaté par l’Imam Tirmidhy.

Cette force du cœur permet la sérénité et, lorsque les hommes t’abandonnent, Lui, L’Unique est omniprésent, «  Ni somnolence ni sommeil ne le prennent », sourate 2, verset 255.

Et, disons avec l’écho d’Abû Bakr As-Sadiq, sur lui l’agrément divin : « Oh ! Seigneur, ne m’abandonne pas à mon être, l’instant d’un clin d’œil ni moindre que cela, si tu m’abandonnes à moi-même, tu m’abandonnes à une faiblesse et un défaut, ainsi qu’à un péché et à une erreur ».

Amen.

Meilleurs vœux pour plus de foi, de prière et d’humanisme, en cette année nouvelle.

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