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Les propos scandaleux sur les musulmans du député Maire (PS ) Georges Frêche

Lettre ouverte au député Maire Georges Frêche

Monsieur le Député maire,

Nous tenions à vous faire part de notre stupéfaction suite à vos déclarations du 13 Avril 2002 au Midi libre concernant l’Islam.

Ces propos humiliants ont profondément indigné vos concitoyens de confession musulmane ainsi que tous leurs amis et tous ceux qui croient aux valeurs d’égalité et de fraternité. Nous considérons que cet article, qui est de nature à semer le trouble dans la conscience du public, contribue précisément à l’incitation à la haine de l’autre et au racisme religieux.

Vous parlez des Imams en leur attribuant le qualificatif d’analphabète. Merci pour le compliment mais sachez que ce n’est pas parce qu’un sermon est lu en latin, en hébreu ou en arabe qu’il fait preuve d’ignorance, loin s’en faut. En vous mettant dans la peau d’un ministre de l’intérieur, vous vous imaginez déjà interdisant le foulard islamique. Qu’interdirez-vous ensuite ? La cravate, les moustaches, la croix ou la kippa ? Nous portons à votre connaissance que c’est le conseil d’état qui, ayant eu le dernier mot sur cette polémique futile, n’a aucunement suivi la volonté d’interdire ce bout de tissu à l’intérieur des établissements scolaires.

Enfin l’agression d’un lieu de culte n’est pas un acte banal, quelle que soit la nature de ce geste. Ceci doit être sévèrement sanctionné. Ce qui est encore plus grave, Monsieur le député maire, c’est d’utiliser cet évènement dramatique pour inciter encore plus à la haine, en accusant de manière dégradante « ces braves musulmans ».

Vous êtes-vous rendus compte à quel point vous agressiez brutalement et gratuitement vos concitoyens par ces accusations sans fondement et par le reste de votre déclaration. Nous voulons croire que vous n’avez pas mesuré le caractère xénophobe d’appel à la discrimination et à la haine de vos propos antisémites (les musulmans sont des sémites).

Monsieur le député maire nous ne pouvons croire que ces déclarations reflètent la vision et les méthodes de notre municipalité. Les Montpelliérains, de confession musulmane ou non, attendent une mise au point de l’homme de droit que vous êtes.

Nous vous prions, Monsieur le maire, d’agréer l’expression de notre considération.

 Signataires :

Association Tous Citoyens – Collectif National des Jeunes Musulmans de France –

Mouvement de L’Immigration et des Banlieues – Association Culturelle des Musulmans de Montpellier – Etudiants Musulmans de France – Association des étudiants Mourides de Montpellier – Association Renaissance Développement et Insertion –

Pour réagir comme nous, envoyez vos remarques à l’adresse du député et à la mairie : [email protected]

 [email protected]

L’interview du député Maire Georges Frêche :

(Journal le Midi libre 13 avril 2002)

Georges Frêche : « Si j’étais ministre de l’intérieur… » :

les méthodes du maire, les souhaits du politique

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Montpellier : 25 000 musulmans, 5 000 juifs et un attentat antisémite

 Avant le conflit israëlo-palestinien, les choses, déjà, n’étaient pas évidentes : avec les 25000 habitants de La Paillade dans leur urbanisme années 60, avec la forte attraction qu’elle exerce sur les aspirants à l’immigration, Montpellier offrait tous les ingrédients des cocktails urbains dangereux. Avec le conflit, la dimension religieuse s’est ajoutée au reste. Et pourtant la capitale régionale n’a jamais connu d’explosions. Explications.

Midi Libre : En vingt-cinq ans sous votre gestion, si l’on excepte le récent attentat manqué contre une de ses synagogues, Montpellier n’a pas connu de débordements graves liés au communautarisme. Baraka ou recette ?

Georges Frêche : C’est la question de la religion dans la cité. Qui pose d’abord le problème des bâtiments affectés aux manifestations religieuses. Il est évident que le droit à la religion, qui relève de la sphère privée, est un droit fondamental. Et qu’il y’a une injustice face aux conditions dans lesquelles il peut s’exercer. Ce qui existait au moment de la séparation de l’Eglise et de l’Etat bénéficie d’une situation correcte : les temples, les églises sont convenablement entretenus.

Mais l’Islam, deuxième religion de France n’est pas traité de la même façon, simplement parce qu’il n’existait pas sur notre sol à l’époque. Il faudra donc modifier la loi afin que les communes puissent traiter équitablement catholiques, protestants, musulmans, juifs etc. Pour l’instant quand un maire veut ouvrir une mosquée, il est obligé de faire un établissement polyvalent sans destination religieuse puis de le confier à une association. C’est ce que j’ai fait – j’ai été un des premiers maires en France – et je continue : à terme il y aura cinq mosquées à Montpellier. Mais j’aide toutes les religions ou philosophies, bouddhistes, francs-maçons compris. C’est ce que j’appellerai un laïcisme ouvert qui fait que chacun ici se sent respecté.

 Cinq mosquées à terme mais on sait bien que, pour l’instant, à côté des deux officielles, il y en a d’officieuses…

Evidemment. On peut les tolérer tant qu’il n’y a pas de mosquées dignes de ce nom. Si j’aide à mettre en place ces dernières, c’est que je trouve dégradant que les musulmans prient sous la pluie. Mais officieuses ne veut pas dire plus extrémistes.

Pas toujours mais parfois… On sait bien qu’il y a des imams, y compris à Montpellier, qui tiennent des discours dangereux…

Il faudra faire la même chose pour l’islam. Chevènement a commencé à mettre en place une représentation musulmane sur le modèle napoléonien. Les élections devraient avoir lieu en septembre et je suis prêt à les favoriser. Car il est évidemment impensable de continuer à voir arriver des imams analphabètes qui viennent d’un peu partout, qui ne parlent pas le français et prêchent des doctrines fanatiques.

Il faut donc former les imams en France.

C’est encore difficile mais un imam pour moi devrait être de nationalité française et, en effet, formé en France. Même chose pour les capitaux circulant dans les mosquées : il faut qu’ils soient français et ne proviennent pas d’Arabie Saoudite, le pays le plus rétrograde du monde musulman. Si j’étais ministre de l’Intérieur – je ne le serai probablement pas, rassurez-vous – c’est ce que je ferais. Comme je serais partisan d’une loi interdisant le foulard islamique ou empêchant des étudiants musulmans de se présenter en tant que tels aux élections du Crous. On ne va pas accepter aujourd’hui des musulmans ou des juifs ce qu’on a refusé hier aux catholiques !

Mais pour revenir au débat, il va falloir que l’islam invente la laïcité pour établir la démocratie. J’ai longtemps cru que ce débat aurait lieu dans les mosquées et dans le centre intellectuel de l’islam qui est Al-Azar au Caire. Mais c’est fini : Al-Azar est sur des positions ultra-conservatrices. Alors je crois que c’est dans les universités françaises que ce débat peut avoir lieu.

 Mais si vous tenez la balance égale entre les communautés, pourquoi être allé à la manifestation montpelliéraine pro-israélienne et pas à celle en faveur de la Palestine ?

Mais si on avait incendié une mosquée, je serai allé à une manifestation de soutien aux musulmans ! Un maire n’a pas à prendre parti dans un conflit extérieur et je n’ai défilé – sous le drapeau tricolore, j’ai fait ôter les couleurs israéliennes – que pour protester. Mon rôle est d’éviter d’importer un conflit extérieur pour maintenir la paix entre les communautés.

Mais l’antisémitisme, c’est un autre débat. La France est un vieux pays antisémite, il ne faut pas se le masquer. Il a beaucoup reculé mais il revient. Et je ne suis pas d’accord avec le procureur quand il dit que ce qui s’est passé à Montpellier est juste une dérive d’après-boire. Non : la banalité de l’acte est le signe véritable du danger. Si les auteurs avaient été des fêlés d’Al-Qaïda, j’aurais été rassuré. Mais ce sont de braves musulmans qui considèrent que la meilleure façon de s’identifier aux Palestiniens est de brûler une synagogue. C’est ce qu’ont fait les nazis en 33-34 ! C’est un crime de brûler un établissement religieux ! Il faut que les sanctions soient impitoyables ! Sinon c’est la guerre de religion.

J. VILACEQUE

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