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Les musulmans de Moscou prient à ciel ouvert, faute de mieux

De Paris à Moscou, du quartier de la goutte d’or au cœur de la plus grande métropole musulmane d’Europe, les vendredis se suivent et se ressemblent pour les fidèles musulmans, confinés à l’étroit dans des mosquées pleines à craquer, ou poussés dehors, sur un trottoir ou dans la rue, à genoux sur les tapis de prière.

Logés à la même enseigne, qu’il pleuve ou qu’il vente, des milliers de musulmans moscovites n’ont d’autre alternative que de se recueillir à ciel ouvert chaque vendredi, face à une pénurie de lieux de culte dignes de ce nom.

Hormis la grande mosquée Sobornaïa, qui rayonne sur la capitale flanquée de ses croissants dorés, et vers laquelle convergent toutes les semaines plus de 800 croyants, trois autres mosquées seulement ont vu le jour, offrant une capacité d’accueil minimaliste, loin de combler les besoins impérieux d’une communauté, estimée entre 1 et 2 millions de personnes à Moscou même.

Une réalité que déplore l’imam Ildar Khazrat Aliaoutdinov, responsable de la mosquée Sobornaïa, dont les exigences formulées pour le bien de tous restent lettre morte :” Nous demandons et nous exigeons même qu’il y ait une mosquée dans chaque arrondissement, idéalement, dans chaque quartier “, martèle-t-il sans relâche.

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Une inertie pétrie de paradoxes de la part des autorités de Moscou, qui assurent, dans le même temps, la communauté musulmane de leur détermination à tout mettre en œuvre pour débloquer une situation devenue, au fil du temps, inextricable. Mais que ce soit le projet d’extension de la mosquée centrale, ou l’édification d’un phare majestueux de l’islam capable de recevoir 5 000 fidèles, rien n’a abouti, ou plutôt tout est resté dans les tiroirs des promoteurs refroidis par le blizzard de la contestation populaire, notamment de riverains en colère, qui ont eu gain de cause.

Ce qui fait dire à Alexeï Malachenko, analyste du Centre Carnegie de Moscou, que le nœud gordien du problème est la “tolérance mutuelle“, dans une ville pourtant cosmopolite par excellence, où “les gens doivent s’habituer à voir des mosquées” dans le paysage urbain.

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