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La crainte des musulmans Chinois !

Situé à l’extrême ouest de la Chine le Xingjiang partage ses frontières avec l’Afghanistan, le Kazakhstan et le Tadjikistan. La province rebelle ainsi nommée par Pékin fait parler d’elle depuis les attentats du 11 septembre dernier. Peuplé dans sa majeure partie de ouighours, ces musulmans chinois revendique depuis des années leurs indépendance et la création d’un Etat au Turkestan oriental. Au nombre de 9 millions dans le Xingjiang, les ouighours représentent la moitié du nombre de musulmans en Chine.. Souvent considérés comme des ’voleurs’ par les autres chinois de la province, les ouighours se sentent victimes de discriminations de tout genre. On compte parmi eux un courant extrémiste désorganisé qui a revendiqué en 1997 une série d’attentats près de la frontière Kazakh. Ces attentats s’étaient soldés par une recrudescence des condamnations et des exécutions. Pékin a d’ailleurs toujours utilisé la force pour faire taire le mouvement en réprimant largement dans la province. Mehmet, originaire du Xingjiang est ouighour et étudie l’arabe à Pékin. Dans l’une des rues anciennement ouighours de la ville et ou les chantiers ont aujourd’hui remplacé les restaurants musulmans, il nous livre ses craintes sur l’avenir des musulmans ouighours en Chine :

Mehmet : ’ Moi je crois que la répression chinoise va être de pire en pire pour les ouighours. Depuis les attentats du 11 septembre nous sommes très surveillés en Chine. Le Xingjiang est complètement contrôlé par les chinois. Et le nombre d’arrestations a augmenté ces derniers temps. Je le sais car ma famille vit dans le Xingjiang près de Kashgar.’

Groupé en petites organisations politiques certains jeunes de ces mouvements extrémistes ont depuis rejoint la branche armée des talibans en Afghanistan. Ils restent pourtant difficilement quantifiable en l’absence de sources d’informations indépendantes. Dés le début de l’intervention américaine en Afghanistan, certains ouighours se sont dit prêts à rejoindre la cause talibane par solidarité avec les frères musulmans. Pour Mehmet cette solidarité est clair et nette

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Mehmet : ’Il y a des quelques ouigours qui ont rejoins les talibans surtout en 1997 lors de la grande répression mais ils sont très peu. Moi personnellement je suis solidaire de tous les ouighours de la région. Et je crois que je comprends mes ’frères’ qui sont allés rejoindre les talibans il y a quelques années.’

Depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, la Chine s’est montrée fortement préoccupée par les ouighours. C’est d’ailleurs l’argument qu’elle a exposé à la communauté internationale pour justifier son soutien à la lutte anti-terroriste. Le risque d’instabilité sociale et la menace d’attentats ont poussé la Chine a renforcé sa croisade contre le séparatisme musulman au nom de l’unité nationale. Les 70 km de frontières communes que comportent le Xingjiang avec l’Afghanistan ont ainsi été fermé pendant quelques jours par les autorités chinoises et le nombre d’arrestation dans les milieux ouighours s’est multiplié avant le sommet de l’Apec le mois dernier. Les sympathies que les ouighours commençaient à recueillir auprès de l’Europe pourraient disparaître avec les attentats du 11 septembre au profit de la position internationale chinoise.

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