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Envoyé Spécial défend Mohamed Sifaoui et prend pour argent comptant ses mensonges

Le 17 novembre, j’ai reçu un email de M. Mohamed Sifaoui, m’informant de la prochaine diffusion de son reportage sur France 2 « dans le cadre d’Envoyé Spécial  ». J’ai donc immédiatement écrit une lettre recommandée aux responsables de cette dernière : vous la trouverez ci-dessous. Guilaine Chenu et Françoise Joly m’ont répondu par une missive pour le moins consternante. Mmes Chenu et Joly ont pris pour argent comptant ce que leur a raconté M. Mohamed Sifaoui, de même qu’elles n’ont manifestement jeté aucun regard critique sur un « reportage à charge » que leurs collègues journalistes suisses avaient pourtant considéré comme trop subjectif et peu respectueux de la déontologie journalistique. Nous rendons ici public l’ensemble de nos échanges.


Mon premier courrier à France2

FRANCE 2
Envoyé Spécial
7 Esplanade Henri de France
75907 PARIS

Saint-Denis, le 22 novembre 2004

LRAR

Madame, Monsieur,

En date du 17 novembre dernier, j’ai reçu un email de M. Mohamed Sifaoui m’informant qu’un reportage me concernant serait diffusé sur la chaîne France 2, « dans le cadre d’Envoyé Spécial  ».

Je n’ai pas répondu, et je ne répondrai pas à M. Sifaoui, pour plusieurs raisons :

 

  • M. Mohammed Sifaoui a essayé de prendre contact avec moi au printemps dernier pour que je participe à son projet de reportage. Quelques mois auparavant, il avait été témoin contre moi au procès pour diffamation que j’ai intenté, et définitivement gagné (Cassation, 9 novembre 2004), contre le magazine Lyon Mag. Il était clair qu’un homme qui s’était personnellement impliqué contre moi, ne pouvait pas se transformer en « journaliste objectif »

  • Cet automne, M. Sifaoui, a récidivé avec la publication d’un ouvrage où il me consacre un chapitre dans lequel la malveillance le dispute à la malhonnêteté et aux mensonges caractérisés. M. Mohamed Sifaoui est tout sauf un journaliste qui essaie de faire un travail d’information objective : ses déboires avec les éditions La Découverte, ses engagements politiques personnels douteux (au procès du tortionnaire, le Général algérien Nezzar, M. Sifaoui n’a pas craint d’être « un témoin » en faveur de ce dernier) et les quelques pages que lui consacre Alain Gresh dans son dernier ouvrage L’islam, la République et le monde devraient suffire à le confirmer.

  • C’est d’ailleurs la conclusion à laquelle sont parvenue les réalisateurs de l’émission de la Télévision Suisse Romande Temps Présent qui avaient pourtant déjà établi un contrat avec M. Mohamed Sifaoui. Au moment de visionner le documentaire, ils se sont aperçus qu’il s’agissait « d’un reportage à charge », qui partait d’un « a priori partial » et dans lequel je n’intervenais pas contrairement à ce que M. Sifaoui avait annoncé. Ils en ont conclu que ce documentaire ne respectait pas les principes de « déontologie journalistique » et donc ont demandé des modifications : M. Sifaoui a refusé et a exigé de rompre le contrat. Le documentaire n’est donc pas passé sur la chaîne suisse romande.

    En tenant compte de tous ces éléments, il est clair que je n’ai pas à répondre à un homme dont le seul objectif est de jeter le discrédit sur ma personne. Je m’étonne d’ailleurs que l’émission Envoyé Spécial puisse prendre la décision de diffuser un documentaire que leurs collègues suisses ne pouvaient, en conscience, cautionner tant le procédé et l’angle choisis ne correspondent pas au minimum de règles qu’un journaliste doit s’imposer.

    Je ne sais quelle sera votre décision définitive en la matière mais si vous décidiez de maintenir la diffusion de ce reportage après avoir pris connaissance des éléments susmentionnés, j’estimerais que vous cautionnez unilatéralement les méthodes d’un journaliste qui a, dans le privé, témoigné contre la personne qui est l’objet de son reportage. Je prendrai donc toutes les mesures légales à ma disposition pour dénoncer votre décision autant que ce reportage tendancieux et malhonnête.

    En vous remerciant de prendre note, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées.

    Tariq Ramadan


 


La réponse d’Envoyé Spécial :

Bureau de Tariq RAMADAN
93200 SAINT DENIS

Lettre recommandée avec avis de réception : RA 3375 9229 5FR

Paris, le 23 novembre 2004

Monsieur,

Par courrier du 22 novembre 2004, vous avez bien voulu porter à notre connaissance les raisons pour lesquelles vous n ‘entendez pas répondre à Monsieur Mohammed SIFAOUI qui vous invitait à réagir sur un certain nombre d’affirmations vous concernant – contenues dans le reportage réalisé par lui pour « Envoyé spécial  »- ainsi que votre appréciation en cas de diffusion de ce reportage par France 2.

Il nous paraît en conséquence nécessaire d’effectuer le commentaire suivant  :

Tout d’abord, la diffusion dans le cadre du magazine « Envoyé spécial  » d’un document, quel qu’il soit, traduit la volonté de l’équipe éditoriale et au-delà de la chaîne de traiter un sujet d’information avec toute la rigueur et le professionnalisme qu’implique le respect de la charte du journaliste. Elle implique donc que toutes les précautions aient été prises pour que l’on ne puisse lui faire le grief de « cautionner » des méthodes ou comportements déontologiquement critiquables.

Si « Envoyé spécial  » a confié à Monsieur Mohammed SIFAOUI un reportage vous concernant, c’est donc que son comportement professionnel n’est pas apparu comme susceptible de justifier les graves accusations que vous portez contre lui.

En effet :

– si vous avez effectivement gagné « définitivement » le procès intenté à Lyon Mag dans lequel Monsieur SIFAOUI a témoigné contre vous, vous avez également « définitivement » perdu le procès intenté contre Antoine SFEIR dans lequel Monsieur SIFAOUI a également eu à intervenir, les deux instances étant liées. Il convient au surplus d’ajouter que témoigner à charge comme à décharge ne dénote pas en soi une attitude partiale et subjective.

– Les accusations portées contre le dernier ouvrage de Monsieur SIFAOUI ne paraissent avoir justifié de votre part ni une demande de droit de réponse, ni une action en diffamation. Leur sérieux nous semble donc sujet à caution.

– Quant à l’appréciation portée par vous sur les compétences professionnelles de l’intéressé, force est de constater :

Ÿ qu’il a gagné tous ses procès contre les Editions La Découverte

Ÿ qu’il a obtenu en 2003 et 2004 le Premier Prix du Scoop et du Journalisme ainsi que le Prix du Reportage aux Lauriers de la Télévision

Ÿ qu’enfin l’appréciation portée sur ses engagements personnels tant par

vous que par votre co-auteur Monsieur Alain GRESH est très subjective.

– pour ce qui concerne la dernière raison de votre refus, à savoir de prétendus manquements de Monsieur SIFAOUI aux principes de déontologie journaliste que lui prêteraient les réalisateurs de l’émission « Temps présent  » de la TSR, il convient de noter tout d’abord que seuls des contacts avaient été pris par lui avec cette chaîne en vue d‘une acquisition de droits de diffusion du film commandé par France 2 et déjà terminé, mais qu’aucun contrat n’avait été conclu.

– Si les pourparlers n’ont pas abouti, c’est uniquement en raison de la volonté de Monsieur SIFAOUI de ne pas permettre la diffusion de plusieurs versions d’un même document.

A la lecture de cette mise au point, vous conviendrez donc qu’ « Envoyé spécial  » n’a aucune raison de mettre en cause le professionnalisme et l’honnêteté de Monsieur SIFAOUI.

De plus, n’ayant pu recueillir votre point de vue ainsi que ceux de votre frère et de Monsieur Alain GRESH et vous donner la parole, il a manifesté son souci d’objectivité en obtenant les témoignages d’un certain nombre de vos amis.

Dans ces conditions, nous ne pouvons que récuser l’objectif que vous lui prêtez de vouloir jeter le discrédit sur votre personne. Qu’il ait une opinion en ce qui vous concerne est une chose dont l’absence d’ailleurs rendrait aléatoire son activité professionnelle, qu’il ait une animosité personnelle à votre encontre en est une autre que vous n’étayez par aucun élément méritant de retenir l’attention.

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Pour l’ensemble des considérations qui précèdent, il va de soi qu’une diffusion dans le cadre du Magazine « Envoyé spécial  » du document réalisé par Monsieur SIFAOUI ne pourrait donc en aucune manière avoir la signification que vous voulez lui donner.

En vous remerciant de prendre note de cette mise au point, je vous prie de croire, Monsieur, à l’assurance de notre considération distinguée.

Guilaine CHENU Françoise JOLY


Ma réponse à Envoyé Spécial :

FRANCE 2
Rédaction Envoyé Spécial
7 Esplanade Henri de France
75907 PARIS

Saint-Denis,
Le 29 novembre 2004

LRAR

Mesdames Guilaine CHENU et Françoise JOLY,

Dans votre « mise au point » du 23 novembre en réponse à ma lettre du 22 du même mois, vous affirmez comme essentiel pour Envoyé Spécial que « toutes les précautions aient été prises pour que l’on ne puisse lui faire le grief de “cautionner” des méthodes ou comportements déontologiquement critiquables ». Vous ajoutez que « si Envoyé spécial  a confié à Monsieur Mohammed SIFAOUI un reportage vous concernant, c’est donc que son comportement professionnel n’est pas apparu comme susceptible de justifier les graves accusations que vous portez contre lui ».

Pourtant, chaque paragraphe de votre lettre, contient des affirmations fausses. Il s’agit d’erreurs graves ou d’approximations de votre part, qui ne peuvent venir que d’une mauvaise information. Je tiens à les souligner en espérant encore une écoute objective de votre part, susceptible de vous faire revoir votre opinion d’ensemble sur l’émission et ma plainte à son sujet.

Je commencerai par l’essentiel : le jugement sur la déontologie de l’émission et du journaliste qui l’a conçue.

Vous dites que « témoigner à charge comme à décharge ne dénote pas en soi une attitude partiale et subjective ». « En soi », on attend de tout témoin dans un procès qu’il soit « objectif » ! Mais dans quel univers raisonnez-vous ? Confieriez-vous un reportage sur un responsable politique à un journaliste qui a témoigné à charge contre lui dans un procès ? Que ne dirait-on si vous aviez confié ce reportage à un journaliste qui avait témoigné en ma faveur ?

D’autre part, je dispose, quant à moi, pour apprécier l’état d’esprit de ce journaliste (et non pas seulement de ce témoin), outre ce témoignage à charge, de ses écrits : quiconque lit son dernier ouvrage, Lettre ouverte aux islamistes de France et de Navarre, ne résiste pas une page à la conviction que l’auteur entretient une animosité personnelle à mon égard. Le ton autant que le contenu du propos ne laisse aucune place au doute et M. Sifaoui n’a, à aucun moment, envie ni besoin de s’en cacher. Pourquoi son reportage serait-il d’une autre nature ? Vous tirez alors argument du fait que « les accusations portées contre le dernier ouvrage de Monsieur SIFAOUI ne paraissent avoir justifié » de ma part « ni une demande de droit de réponse, ni une action en diffamation  ». Vous me permettrez d’estimer que je n’ai ni du temps ni de l’argent à perdre pour un pseudo-journaliste que tout, dans son parcours et dans ses méthodes, discrédite de fait. Il a pu et peut encore faire illusion mais une simple étude critique révèle l’ampleur de l’imposture.

De surcroît, pensez-vous réellement qu’être, comme il l’a été, le témoin, à décharge cette fois, du général Khaled Nezzar, directement responsable de tant d’atrocités et de tortures, « ne dénote pas en soi une attitude partiale et subjective » ? Et ne permet pas de porter un jugement « subjectif » sur les engagements personnels de M. Mohamed Sifaoui ? On reste interdit devant de tels propos.

Viennent ensuite les erreurs et approximations de votre mise au point :

Vous affirmez : « Si les pourparlers n’ont pas abouti [avec la Télévision suisse romane -TSR] c’est uniquement en raison de la volonté de Monsieur SIFAOUI de ne pas permettre la diffusion de plusieurs versions d’un même document ». C’est inexact : les réalisateurs de Temps Présent ont demandé à ce que le document soit rééquilibré et que je puisse le cas échéant réagir au reportage en étant sur le plateau. M. Mohamed Sifaoui a refusé.

Concernant les négociations avec la TSR, vous écrivez : « il convient de noter tout d’abord que seuls des contacts avaient été pris par [M. Sifaoui] avec cette chaîne en vue d‘une acquisition de droits de diffusion du film commandé par France 2 et déjà terminé, mais qu’aucun contrat n’avait été conclu.  » Or,

voilà les propos, exactement et complètement, retranscrits du réalisateur de Temps Présent de la TSR, Daniel Monnat : « Ce qui s’est passé en réalité c’est que nous avons demandé des modifications à la production pour rééquilibrer le sujet, ils [M. Sifaoui et les responsables de la production] ont estimé qu’il [ M. Sifaoui ] ne pouvait pas les apporter et ils ont demandé à rompre le contrat, ce que nous avons accepté ». Il y a donc bien eu un contrat !

Vous ajoutez : « De plus, n’ayant pu recueillir votre point de vue ainsi que ceux de votre frère et de Monsieur Alain GRESH et vous donner la parole, il a manifesté son souci d’objectivité en obtenant les témoignages d’un certain nombre de vos amis  ». Je ne sais de quels « amis » vous parlez car aucun de « mes amis », ne m’a informé de sa participation. Il doit s’agir tout au plus d’individus qui, sans me connaître vraiment, ont donné une opinion plutôt favorable de mon travail et qui permettent à M. Sifaoui d’affirmer que le reportage est équilibré. Aucun de mes « amis » n’a accepté de recevoir M. Sifaoui !

 

Quant aux procès perdus par M. Sifaoui contre moi, vous commettez de nouvelles erreurs et approximations : « si vous avez effectivement gagné « définitivement » le procès intenté à Lyon Mag dans lequel Monsieur SIFAOUI a témoigné contre vous, dites vous, vous avez également « définitivement » perdu le procès intenté contre Antoine SFEIR dans lequel Monsieur SIFAOUI a également eu à intervenir, les deux instances étant liées ».Cette affirmation est fausse. Les deux affaires n’étaient pas liées et M. Antoine Sfeir a été défendu par son propre avocat. Par ailleurs M. Mohammed Sifaoui n’était pas témoin au procès d’Antoine Sfeir – et il ne fut interrogé que par l’avocat de Lyon Mag. Au demeurant, la question n’est pas là et la Télévision Suisse Romande a clairement posé les termes de l’équation : comment un journaliste qui témoigne à charge contre un homme peut, en quelques mois, se transformer en « journaliste objectif » et présenter un portrait équilibré de ce même homme ? Ils ont, dès qu’ils ont eu connaissance de cette information, exigé des mesures de précaution déontologiques que M. Sifaoui a refusées.

Enfin, quant aux compétences professionnelles de M. Sifaoui, je reconnais certainement que mon jugement (ou celui de M. Alain Gresh) est « subjectif » – quand on est soi-même la cible de l’émission programmée, il est logique qu’on soit « subjectif ». Je veux simplement rappeler que le documentaire sur la cellule « terroriste » d’Al-Qaida qui aurait été infiltrée par M. Sifaoui s’est révélée fausse : les gens impliqués ont été arrêtés par la police et reconnus comme de simples petits délinquants. Dans le texte d’Alain Gresh auquel je vous renvoie, ce dernier n’évoque d’ailleurs pas les engagements de M. Sifaoui, mais le sérieux de son reportage. Vous commettez une autre erreur en affirmant que M. Sifaoui a gagné tous ses procès contre les Editions La Découverte1

A la lecture de ces commentaires sur votre mise au point, vous conviendrez donc qu’« Envoyé spécial  » a toutes les raisons de mettre en cause le professionnalisme et l’honnêteté de Monsieur SIFAOUI.

Craignant la mise en cause, comme en Suisse, de son émission, et sachant que ni moi-même, ni mon frère, ni Monsieur Alain GRESH n’étaient prêts à cautionner son reportage par leur présence, Monsieur SIFAOUI a-t-il, comme vous le dites, « manifesté son souci d’objectivité en obtenant les témoignages » de « mes amis » – ou simplement, cherché à « couvrir » un reportage bien peu objectif par une poudre aux yeux faite de dérisoires touches de pseudo-objectivité ?

Le reportage programmé le 2 décembre par Envoyé Spécial s’inscrira-t-il dans le prolongement de ces émissions ou ces documentaires qui, de semaines en semaines, entretiennent la peur de l’islam et des musulmans et qui surfent sur les sentiments les moins nobles d’une partie de la population (laquelle accepte malheureusement très vite, trop vite, de voir conforter ses penchants racistes et xénophobes) ? De ces fractures réelles autant que symboliques, les journalistes peu scrupuleux sont aussi les responsables et il serait grave qu’une chaîne du service public verse si régulièrement dans ces travers et alimente, dans les faits, les ghettos intellectuels et la méfiance entre les citoyens.

 

Tariq Ramadan


Contact France 2

[email protected] ; [email protected]

numéro de tel : 0-890-71-02-02


<PALIGN=”JUSTIFY”>Notes :

<PALIGN=”JUSTIFY”>1 Dans sa décision du 11 octobre 2002, le TGI de Paris a donné satisfaction à M. Souaïdia et à La Découverte sur leur demande principale, puisqu’il a débouté M. Sifaoui de sa demande de paiement de droits d’auteur proportionnels sur les ventes de La Sale Guerre en estimant notamment que ce livre, s’il emprunte quelques éléments au manuscrit de novembre 2000, est la reproduction d’un manuscrit profondément remanié par la suite (et ce, sans l’intervention de M. Sifaoui, qui ne peut donc prétendre en être coauteur) : « En ce qui concerne la qualité de coauteur de l’ouvrage publié, le tribunal ne peut que constater que de nombreuses corrections formelles ont dû être apportées au manuscrit et que des retraits et des compléments très significatifs ont également dû y être apportés. » Le tribunal a également rejeté la demande de dommages et intérêts de M. Sifaoui en indiquant :

  • « qu’en ce qui concerne la dénaturation de sa contribution, ce grief n’est étayé par aucun argumentaire puisqu’aucune analyse précise n’est faite des propos retirés et ajoutés au manuscrit déposé, et qu’en outre le document intitulé « synopsis » n’autorisait pas M. Sifaoui à se livrer à une analyse personnelle de la situation ; »

  • que « le discrédit dont il se dit victime est d’autant moins vraisemblable que M. Sifaoui a largement eu recours à la presse pour présenter sa thèse au mépris même des documents contractuels qui, comme indiqué plus haut, ne lui permettaient pas de développer dans l’ouvrage, sa propre analyse de la situation politique algérienne » ;

  • et que « les autres griefs formulés ne sont pas plus pertinents tant en ce qui concerne la perte d’une chance non établie par les documents versés, qu’en ce qui concerne les prétendus mensonges ou calomnies dont M. Sifaoui peine à justifier du préjudice qu’ils lui auraient causé, à les supposer établis ».

La décision du tribunal s’est donc limitée à reconnaître à M. Sifaoui la qualité de coauteur de la mouture initiale du manuscrit de La Sale Guerre qui a été remise aux Éditions La Découverte en octobre 2000. C’est uniquement en raison de ces emprunts, sans son accord, à la première version du manuscrit que M. Sifaoui s’est vu attribuer 6 000 euros à titre de dommages et intérêts et 2800 euros au titre des frais d’avocat.

Cette décision donne donc, dans sa globalité, raison à M. Souaïdia et aux Éditions La Découverte

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