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Egypte : une série TV sur les Frères musulmans fait un malheur

La France connaît la recette des feuilletons à succès, qu’ils aient planté leurs décors à Marseille, calqués sur la vie quotidienne avec la petite dose d’adrénaline nécessaire, ou qu’ils éclaboussent le sérail politique, dans des sagas à clés, tenant en haleine tout l’été…

A chaque contrée son sitcom qui fait un tabac, l’Egypte ayant opté pour une série télévisuelle du genre brûlant, qui fait aujourd’hui un malheur ! Un malheur placé sous le signe d’un immense succès d’audience, avec ses dommages collatéraux qui défraient la chronique nationale.

Ainsi, chaque soir, et ce tout au long du Ramadan, la grande chaîne publique retrace en première partie de soirée la genèse des Frères musulmans, pour le plus grand plaisir de milliers d’inconditionnels scotchés devant leur petit écran.

Une solide trame historique, une excellente programmation, un budget conséquent ( 6,15 millions de dollars), tous les ingrédients pour faire exploser l’audimat ont été réunis, il ne manquait plus que la grogne des dirigeants de la confrérie islamiste, héroïne de la série, pour en faire un événement d’ampleur politique.

Cette grande fresque qui s’invite tous les soirs dans les foyers égyptiens illustre l’ascension des Frères musulmans au cours de la période coloniale des années 20, lesquels prônaient un retour aux sources islamiques.

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Le scénariste, Ouahid Hamid, a beau tempérer la polémique en insistant sur son regard objectif, les responsables de la confrérie d’opposition, aujourd’hui interdite officiellement mais tolérée par le régime en place, ne décolèrent pas, criant au complot pour torpiller leur organisation avant les élections prévues à la fin de l’année : “L’auteur veut anéantir notre organisation“, s’exclame Mohsan Rady, un Frère qui siège au Parlement. “S’il était objectif, il aurait soumis le sujet à l’appréciation de l’opinion publique au lieu d’insister sur les points négatifs” s’insurge-t-il.

Et, force est de constater que c’est sous un jour violent et opportuniste qu’apparaissent Les Frères musulmans dans les 12 premiers épisodes, n’obéissant qu’à un seul précepte : la fin justifie les moyens, ou quand la foi sert de tremplin pour assouvir des ambitions personnelles.

Bien que proscrits de la vie politique, la popularité des Frères musulmans chez les plus démunis ne s’est pas émoussée, récoltant là le fruit de leur implication caritative et sociale dans les zones paupérisées. En 2005, ils décrochèrent 20% des sièges de députés sous l’étiquette « indépendants ».

A double tranchant, l’influence de la série discréditera-t-elle les Frères musulmans, ou au contraire fera-t-elle décoller leur côte de sympathie ? Les politologues semblent en la matière nuancer l’impact politique de la saga : “Elle peut contribuer à relancer la popularité de la confrérie, mais pas de manière considérable (…)”, estime Nabil Abdel Fattah, du Centre Al Ahram d’études politiques et stratégiques.

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