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Des touristes à nouveau visés en Egypte : rétrospective d’un pays à risque

En cette période agitée politiquement pour l’Europe, c’est l’Egypte et ses nombreux touristes qui ont été les nouvelles victimes d’attentats terroristes. Dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 juillet, une série d’explosions a causé la mort de 88 personnes et plus de 100 blessés dans des hôtels de la station balnéaire de Charm el cheikh. Premier revenu du pays, l’Egypte reçoit chaque année 4 millions de touristes qui constituent autant de cibles potentielles pour les terroristes.

La loi des séries ?

Alors que Londres est en pleine effervescence pour retrouver la trace des présumés terroristes de la seconde vague d’attentats survenue en milieu de semaine dernière, le Caire ne s’attendait certainement pas à une attaque d’une telle ampleur sur la Mer Rouge. Ce n’est pourtant pas la première fois que ce  pays est frappé de plein fouet par des attentats. Il y a seulement quelques mois, deux touristes français et un Américain ont été tués avec le kamikaze dans un attentat suicide perpétré dans le grand bazar Khan-el-Khalili du Caire. 

Des années de terrorisme sanglant

Les premiers attentats remontent à 1992, lorsque le 21 octobre une touriste britannique est assassiné par la Jamaa Islamiya. En 1993, des bombes tuent encore dans un café du centre du Caire, à Guizeh, sur le plateau des pyramides, ainsi que dans un hôtel cairote. En 1994, c’est à nouveau la Jamaa Islamiya qui revendique un attentat sur un bateau de croisière en Haute-Egypte, puis sur la route de Louxor, et enfin à Hourghada sur la Mer Rouge. 5 touristes européens voient la mort à l’occasion de ces opérations dispersées. En 1996, 18 touristes grecs sont tués sur le plateau de Guizeh, incontournable lieu de visite du pays. On retrouve à nouveau la marque de la Jamma Islamiya.

Mais en 1997 les attentats prennent un autre tournant : un massacre est commis le 18 septembre contre un bus de touristes devant le Musée du Caire, haut lieu du tourisme européen dans le pays. Deux mois après, 62 personnes (suisses et japonais) sont prises dans un traquenard à Louxor, devant le temple d’Hatchepsout. Pour qui connaît la géographie des lieux, aucune issue ou « planque » n’est possible pour des touristes perdus au milieu du plateau, et visés directement à la mitraillette par les terroristes.

Le 7 octobre 2004, la Jamaa Islamiya effectue un triple attentat contre des touristes principalement israéliens, dans le Sinaï, contre l’Hôtel Hilton de Taba, à deux pas de la frontière de l’Etat hébreu.

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« Le groupe  Al-Qaïda au pays du Levant et en Egypte » ?

Les attentats qui ont eu lieu dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 juillet sont  les plus meurtriers que l’Egypte ait connu. “Le groupe Al-Qaïda au pays du Levant et en Egypte “, a revendiqué ces opérations dans un communiqué publié par un site islamiste, dont l’authenticité ne peut être pour le moment établie : “Les moujahidine ont mené une attaque dévastatrice contre les croisés, les sionistes et le régime égyptien infidèle à Charm al-Cheikh”, affirme le groupe dans son communiqué.”Cette opération est une réponse aux forces du mal qui font couler le sang des musulmans en Irak, en Afghanistan, en Palestine et en Tchétchénie” ; “Nous voulons le dire haut et fort que nous n’aurons pas peur des fouets des tortionnaires en Egypte (le régime) et nous ne pardonnerons pas à ceux qui font du mal à nos frères dans le Sinaï“, indique le groupe. “Nous jurons que nous allons venger les martyrs du Sinaï qui ont été tués par les tyrans en Egypte “. Le communiqué, rédigé au nom des “Brigades du martyr (palestinien) Abdallah Azzam”[1] faisait référence aux suspects détenus et jugés par les autorités égyptiennes après les attentats de Taba.

 

 



[1] Selon dépêche AFP.

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